Simple ambition esthétique ou moteur de créativité et d’innovation, ou encore vecteur de croissance : le design se répand dans le monde économique. La preuve avec une galerie de portraits éclairants sur la multitude de facettes déclinées au sein des entreprises. Une sélection effectuée en collaboration avec Wallonie Design. Aujourd’hui, rencontre avec Grégory Reichling, cofondateur et co-administrateur délégué de Cilyx.
Quelle est votre activité ?
« Notre métier consiste à concevoir et intégrer des équipements de production pour l’industrie en général, mais aussi, depuis quelques années, pour l’industrie pharmaceutique et biotech en particulier. Au départ, en 2009, Fabien Defays et moi, nous avons créé Citius Engineering. En 2018, nous avons emménagé dans le parc scientifique du Sart Tilman et, en 2023, nous avons racheté les sociétés Ciséo et IRA qui ont fusionné pour devenir Cilyx. »
Qu’est-ce qui vous a motivé à faire appel à des designers pour votre entreprise ?
« Nous fabriquons des machines sur mesure à la demande des clients, pas des produits, mais nous voulions quand même avoir une touche, un look qui nous soit propre de projet en projet, afin que les clients, quand ils traversent un atelier, puissent reconnaître nos machines. »
Avec quels designers externes avez-vous travaillé ?
Nous avons travaillé avec François Royen et Michaël Verleyen d’iol Strategic Design. Il y a quatre ans, nous avons fait appel à eux pour qu’ils nous aident à élaborer une sorte de charte graphique. Depuis lors, pour chaque projet, on repart de cette charte graphique. »
Avez-vous rencontré un challenge lors de cette collaboration ?
« Nous avons réfléchi aux différentes techniques à mettre en oeuvre qui allaient correspondre le mieux à nos besoins et qui soient acceptables d’un point de vue du coût de réalisation. Cela a été le principal challenge. »
Pourriez-vous donner un exemple concret où le design a fait la différence ?
« C’est surtout dans le pharma et le biotech que les exemples sont les plus parlants. Pour ces secteurs, certaines machines ont été un peu standardisées. »
Le design a-t-il influencé vos processus internes ?
« L’équipe mécanique a eu un peu plus de contraintes au début. Cette évolution a plutôt fluidifié, clarifié ce qu’on attendait en matière de design, mais cela n’a pas alourdi, ni compliqué les choses. On a surtout standardisé la demande des clients, facilité les choix des fournisseurs pour telle ou telle pièce. On conçoit, on monte la machine, mais on ne fabrique pas toutes les pièces qui la composent. Les fournisseurs sont habitués à travailler de cette façon-là. »
Le coût est-il à vos yeux rentabilisé ?
« Oui, c’est largement rentabilisé comparé au coût d’une machine où tout est designé. Qu’une partie soit pré-designée n’apporte pas nécessairement un gros coût supplémentaire. »
Comment le design a-t-il impacté la satisfaction de vos clients ?
« Les clients apprécient le fini de la machine et le look. Ce n’est pas vraiment un argument de vente, mais dans une usine de production, on nomme très souvent les machines par le nom du fournisseur. Et cela nous intéressait que les clients se souviennent de nous. »
Le design a-t-il une influence sur votre image de marque ou votre communication ?
« Oui, on l’a fait exclusivement pour cela. Un peu une patte, une touche Cilyx. »
Avez-vous observé un retour sur investissement lié à l’intégration du design ?
C’est difficile à estimer car on ne fabrique que quelques machines par an. Mais montrer que le travail est bien fait, qu’on a le souci du détail, qu’on va jusqu’au bout des choses, cela colle bien avec notre entreprise d’engineering high-tech. »
Pensez-vous encore recourir au design pour vos prochains projets ?
« Oui, il y aura certainement une mise à jour à faire plus tard. »
