Alors que l’économie mondiale reste marquée par l’instabilité, les entreprises belges font preuve de résilience. Selon le Baromètre 2025 de BDO, plus de la moitié d’entre elles maintiennent leurs plans de croissance. Numérisation, intelligence artificielle, facturation électronique ou stratégie ESG : ce sont autant de défis que les dirigeants d’entreprise entendent relever avec pragmatisme, créativité et investissement.
Un climat incertain, mais des ambitions affirmées
Le contexte économique belge reste volatil, avec près de 38 % des chefs d’entreprise qui s’attendent à un ralentissement généralisé de l’économie, et 36 % qui craignent une récession. Pourtant, 56 % des entreprises interrogées poursuivent leurs plans de croissance, un chiffre relativement stable sur les trois dernières années. Seuls 10 % envisagent une réduction de leur activité.
Ce volontarisme se manifeste d’abord dans les investissements en capital humain et en numérisation, considérés comme des catalyseurs de croissance. 28 % des entreprises prévoient d’augmenter leurs effectifs pour répondre à la demande ou lancer de nouvelles offres, tandis que 48 % veulent intensifier leurs efforts de digitalisation.
L’IA devient concrète, mais soulève des défis d’intégration
Si l’intelligence artificielle n’est plus un concept abstrait, elle demeure une zone de transition complexe. Une entreprise sur cinq utilise déjà des solutions basées sur l’IA, et 37 % comptent les implémenter dans les cinq prochaines années. Les avantages cités vont du gain de temps à l’amélioration des marges, en passant par une analyse plus poussée des processus.
Mais comme le souligne Jan Vermeersch, Partner BDO Digital, l’adoption efficace de l’IA suppose plus que des outils : elle demande une stratégie structurée, une formation ciblée et une intégration cohérente aux processus métier.
Facturation électronique : un retard préoccupant
À moins d’un an de l’entrée en vigueur de la facturation électronique obligatoire (1er janvier 2026), seule une entreprise sur trois y est réellement prête. Un quart estime être « en bonne voie », mais 10 % n’ont encore rien préparé. Les grandes structures semblent légèrement en avance, mais les PME risquent de se heurter à des défis techniques et organisationnels importants.
Jo Heijse, Partner Digital chez BDO, insiste sur la complexité du choix du point d’accès électronique – une étape technique souvent sous-estimée. Et prévient : « Pour celles qui n’ont pas encore de plan concret, il est aujourd’hui minuit moins cinq. »
Cybercriminalité : la menace silencieuse
Le baromètre révèle un chiffre inquiétant : 48 % des entreprises ont subi une cyberattaque en 2024, avec des formes variées allant du phishing aux demandes de rançon. Pourtant, seule une sur trois investit activement en cybersécurité, et les plus petites entreprises se montrent encore réticentes sur ce plan.
Pour Sam Nelen, Senior Manager chez BDO, l’enjeu n’est pas seulement technique : « La défense la plus efficace, c’est une culture de la sécurité solide. »
Durabilité : des ambitions hétérogènes mais croissantes
Malgré un allègement des obligations réglementaires ESG au niveau européen, 32 % des entreprises belges estiment qu’une réglementation stricte reste nécessaire, car elle crée des opportunités. Cependant, moins d’un tiers dispose d’une stratégie ESG complète, et les obstacles sont nombreux : coûts élevés, retour sur investissement incertain, profusion des normes. La tendance est néanmoins claire : 41 % prévoient de passer à l’énergie verte, 39 % visent une flotte de véhicules sans carburants fossiles, et un tiers compte rendre ses installations plus économes en énergie.
Un besoin d’accompagnement face à la complexité réglementaire
La pression fiscale, les coûts salariaux et la complexité des règles demeurent des freins à la compétitivité pour de nombreuses entreprises. Le Pacte vert, la CSRD, la régulation sur l’IA ou encore la facturation électronique sont cités comme les réglementations les plus impactantes. Seulement 23 % des entreprises font appel à des conseillers externes pour s’y préparer, tandis que 27 % tentent de gérer les évolutions en interne, souvent de façon réactive.
Conclusion : investir pour ne pas décrocher
En dépit des incertitudes, le Baromètre BDO 2025 révèle une posture de résistance active des entreprises belges. L’heure n’est plus à l’attentisme mais à l’ajustement stratégique : transformer les obligations en leviers d’innovation, combiner technologie et talent, et miser sur la durabilité non comme une contrainte mais comme un atout concurrentiel.
Comme le résume Peter Van Laer, CEO de BDO Belgium : « Quiconque investit aujourd’hui construit l’avantage concurrentiel de demain. »
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