Simple ambition esthétique ou moteur de créativité et d’innovation, ou encore vecteur de croissance : le design se répand dans le monde économique. La preuve avec une galerie de portraits éclairants sur la multitude de facettes déclinées au sein des entreprises. Une sélection effectuée en collaboration avec Wallonie Design. Aujourd’hui, rencontre avec Erwan Morelle, administrateur de la société Elysta.
Quelle est votre activité ?
« Nous fabriquons des meubles pour enfants. Ma compagne, Maud Roegiers, et moi, nous nous complétons bien. Illustratrice de livres pour enfants, ancienne styliste pour Prémaman-Orchestra, elle connaît bien le milieu et a une bonne vision de l’esthétique. De mon côté, je suis menuisier-ébéniste. En 2017, suite à la demande de notre fille de 7 ans d’un lit nuage, nous avons commencé à lancer l’activité de meubles pour enfants destinés aux chambres d’enfants, aux crèches, au milieu de l’enfance, en général. »
Avec votre compagne, vous aviez donc déjà cette compétence du design en interne ?
« Oui, nous travaillons en collaboration. Elle s’occupe du design de la ligne générale, et moi de la technique, de la construction des meubles. Nous n’avons pas recours à un designer extérieur. »
Quels défis avez-vous rencontrés pour vous lancer ?
« En tant qu’indépendant, nous avons forcément rencontré des défis. Pour commencer, le premier challenge a été de lancer une marque, ce qui n’est pas facile. Il y a la concurrence, la réalité du terrain. Il a fallu mettre le produit au point, nous faire connaître, développer la marque, gérer les problèmes d’approvisionnement. Nous travaillons essentiellement en multiplex de bouleau. Avec la guerre en Ukraine, cela a été assez compliqué de s’approvisionner. Le bouleau vient essentiellement de ce pays, de Biélorussie ou de Suède. On a pu constituer un gros stock juste avant la guerre et on a trouvé une autre source. »
Qu’est-ce qui vous a permis de vous développer ?
« Une fois qu’on a commencé à se faire connaître, on a beaucoup travaillé en sur mesure. Puis, les clients nous ont demandé des réalisations assez régulières comme des tours d’observation, des marchepieds fun en forme de dragon, de girafe… On en a déjà vendu plusieurs milliers. On propose du design très naturel et on veut garder un côté intemporel qui nous permet de nous différencier par rapport à la concurrence. C’est ce qui nous a permis de nous développer. »
Avez-vous une autre particularité dans votre design ?
« Oui, on travaille sans clous, ni vis, mais avec des systèmes d’emboîtement, des clips en bois basés sur le principe des attaches de sacs à dos pour un montage et démontage aisé. On voulait proposer du mobilier qui dure. »
Pourriez-vous donner un exemple concret où le design a fait la différence ?
« Un souvenir marquant. Notre fille est née au début de l’été et on devait partir en vacances dans le sud de la France. On a construit un lit cododo, qui permet à la maman de continuer à allaiter tout en restant au lit. Il a été démonté, stocké dans le coffre de la voiture, puis remonté en vacances. C’est très pratique. Les lits aussi sont démontables, cela permet de les transmettre à la génération suivante, à des amis qui ont un bébé, sans dégradation du meuble. On réalise aussi des lits-cabanes, lits-arbres, lits-éléphants. Souvent, des clients nous apportent des idées qu’on réalise pour eux, puis on en fait de petites séries. »
Quels sont vos prochains projets ?
« Actuellement, on développe beaucoup les activités vers les crèches, les milieux d’accueil, les médecins… Pour permettre à l’enfant de se sentir à l’aise, nous proposons une petite table avec de petites chaises et de petits jeux intégrés. A côté de notre magasin à Andenne, on vient d’aménager un nouveau bâtiment avec un espace de coworking, des bureaux… Cela crée des moments d’échange et de partage, une ambiance conviviale autour de notre activité. »
