
Simple ambition esthétique ou moteur de créativité et d’innovation, ou encore vecteur de croissance : le design se répand dans le monde économique. La preuve avec une galerie de portraits éclairants sur la multitude de facettes déclinées au sein des entreprises. Une sélection effectuée en collaboration avec Wallonie Design. Aujourd’hui, rencontre avec Benoît Medeghini, administrateur délégué de Plastiqual.
Quelle est votre activité ?
« Notre société est spécialisée dans l’injection plastique, sous-traitante pour différents secteurs (électronique, traitement des eaux, aéronautique, éclairage…). »
Avez-vous fait appel à des designers externes ou avez-vous développé cette compétence en interne ?
« Au sein de notre bureau d’études, quatre chefs de projets et designers ont pour métier d’optimiser la conception des pièces de nos clients. Dans 95 % des cas, nous travaillons avec des clients qui ont leur propre bureau d’études, designers et ingénieurs en mécanique. Notre travail consiste à nous assurer que la pièce qu’ils ont dessinée sera injectable et à les aider à optimiser l’injection pour diminuer au maximum le coût de la production ou des pièces. Dans les 5 % des cas restants, on va aussi travailler avec des bureaux extérieurs qui ont été chargés par le client de développer un produit contenant des pièces plastiques. Nous arrivons en soutien pour cette partie et les accompagnons dans la partie technique. Eux ont en charge l’ensemble du design. Dans des cas plus spécifiques, des clients viennent chez nous avec des idées, des croquis, et on les aide dans la conception. »
Quels défis avez-vous rencontrés lors de collaborations avec des designers extérieurs ?
« Plus la collaboration commence tôt, plus on est intégré dans un projet, et plus la collaboration est facile. On va pouvoir, dès la conception, conseiller le client dans des points d’attention techniques pour l’injectabilité. Si on arrive tard dans le projet et qu’on se rend compte que la pièce ne sera pas injectable, alors c’est plus compliqué à changer. Mais quand on parle avec des techniciens, on arrive toujours à des solutions et des optimisations. »
Pourriez-vous donner un exemple concret où le design a fait la différence ?
« On vient de terminer le projet MyFarm.be qui propose des serres aquaponiques. On a aidé ce client à développer un produit davantage en mode industriel, plus adapté à la demande de ses clients. On a repensé le projet de A à Z pour lui fournir une pièce qu’il va pouvoir commercialiser. »
Le design influence-t-il vos processus internes ?
« Énormément. Une pièce qui n’est pas passée par le bureau d’études de manière attentive et scrupuleuse ne pourra pas sortir d’un moule. Si on n’a pas été vraiment minutieux dans la conception de la pièce et du moule, il se peut qu’on doive mettre une personne devant le moule. Notre objectif est d’automatiser, de faciliter les process industriels pour aider le client à diminuer ses coûts. Moins on met de main d’oeuvre, plus on va optimiser la conception de la pièce et plus le process industriel sera simple et moins coûteux. »
L’investissement que fait le client avec vous ou un bureau d’études est-il rentabilisé ?
« Il est conséquent, mais, en plus de la rentabilité, on fait en sorte que le client puisse amortir son moule. »
Le design a-t-il une influence sur votre image de marque ?
« Clairement. Notre plus-value par rapport à des confrères, c’est notre bureau d’études. Nos conseils techniques ont un impact sur le prix de la production, la conception, la rentabilité du projet du client. En Wallonie, nous ne sommes plus beaucoup à disposer d’un bureau d’études et d’un atelier mécanique intégré. »
Que voulez-vous encore développer dans votre entreprise ?
« Notre volonté est de continuer à développer nos compétences techniques en interne pour servir le client et l’aider dans la conception et la rentabilité de ses projets. »