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Colasse : à la conquête de nouveaux marchés pour se réinventer

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Une chaine d’approvisionnement à l’arrêt, d’importants projets suspendus… : la société sérésienne Colasse a été frappée de plein fouet par la crise sanitaire. Dans un climat de trésorerie sous haute tension, la firme spécialisée dans les armatures d’éclairage LED s’emploie aujourd’hui à rebondir en se tournant vers de nouveaux marchés.

La vie d’entrepreneur n’est pas un long fleuve tranquille. Manuel Colasse est bien placé pour le savoir. « Cette crise n’est effectivement pas la première que nous traversons », débute-t-il.« En 2014, une chute brutale de la valeur des luminaires LED nous avait déjà amenés à complètement repenser notre stratégie en nous focalisant sur des niches à haute valeur ajoutée plutôt que sur l’éclairage mainstream. »  Mais la crise du coronavirus est d’une rare intensité : « Nous dépendons en effet de la Chine pour l’approvisionnement de nos composants. Comme chaque année, nous avions anticipé la fermeture de nos fournisseurs stratégiques en augmentant nos stocks en prévision du nouvel an chinois. Mais la propagation du virus a rapidement conduit à la fermeture des usines pendant plusieurs semaines dans quasiment tout le pays. »   

Des obstacles à la chaine

Autre fournisseur important de Colasse, l’Italie n’a pas tardé à être à son tour impactée : « La situation rencontrée dans ce pays nous a également empêchés de garantir des livraisons, ce qui a entraîné des annulations de commandes. Les difficultés se sont ensuite fait sentir au niveau des transports qui ont été submergés par le transit de bien médicaux de la Chine vers l’Europe. Et enfin, ce sont nos clients européens qui ont été touchés. A ce stade, de grands projets sont toujours à l’arrêt notamment en France. Certains d’entre eux ont pris au minimum un an de retard.»

Une situation d’autant plus regrettable qu’avant l’arrivée du COVID, l’entreprise Colasse était en phase de croissance. « Un projet de scale-up pour lequel nous nous sommes entourés d’une équipe de conseillers externes a d’ailleurs été initié en 2019. Même si ce processus est à l’arrêt, la présence de ces conseillers nous a été d’une grande aide pour prendre du recul au cœur de la crise.»

Des aides qui tardent

Pour traverser la tempête, Manuel Colasse a activé, dès la fin mars, les différentes mesures gouvernementales mises à la disposition de son entreprise. « Mais certaines sont arrivées trop tard », regrette-t-il.« Nous avons parallèlement sollicité de nouvelles lignes de trésorerie avec garantie d’Etat auprès de nos banques mais ces dernières ont demandé des garanties complémentaires et la caution solidaire des gérants. Une demande qui, à mes yeux, était inacceptable dans un contexte si difficile.» Un dossier a également été introduit auprès de la SOGEPA.  « Mais cet organisme est logiquement débordé par les demandes, ce qui allonge les délais pour statuer sur les dossiers. »

Un coup de pouce financier est in finevenu d’ailleurs : « Nos fournisseurs asiatiques nous ont en effet accordés des lignes de crédit conséquentes…sans garantie !  Un soutien auquel il faut ajouter la solidarité dont ont fait preuve des entreprises de la région liégeoise en nous transmettant leurs demandes et marques d’intérêt.»

Innover, toujours

Au-delà de ce volet financier, Colasse a décidé de rebondir en misant sur ce qui fait sa force : sa capacité d’innovation. « Depuis la création de l’entreprise, en 2006, nous nous employons à concevoir des systèmes d’éclairage LED innovants pour nos clients que ceux-ci soient actifs dans le secteur industriel, horticole ou artistique. Nous avons, par exemple, développé une solution d’éclairage permettant la culture de tous types de plantes dans des conditions optimales de luminosité ou bien encore des dispositifs de surtitrages multilingues sur écran LED à destination de grandes salles de spectacle.» 

Colasse s’est cette fois tournée vers un tout autre segment : « Nous avons pu faire valoir notre expertise de la lumière dans des projets de désinfections à base d’UVC (une forme d’UV comme les UVA ou UVB, ndlr)en Belgique et à l’étranger. Le carnet de commandes se remplit à nouveau, grâce à cette nouvelle source de revenus et à la reprise de nos activités dans l’horticulture et le bâtiment. »De quoi espérer des jours meilleurs ? « Je ne vous cache pas que sans une avance de trésorerie des autorités publiques, nous aurons de grandes difficultés à redémarrer à 100%, mais comme disait W. Churchill : Never let a good crisis go to waste. »

Colasse : Rue Puits Marie, 79 à 4100 Seraing –  www.colasse.be

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Rédactrice en chef (Liège-Namur)
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