L’engouement dans la voix ne trompe pas. Pour Cyril Delcourt, technique et industrie sont synonymes de passions. Un intérêt tangible qui a convaincu ce jeune liégeois de sauter dans le grand bain de l’entrepreneuriat en créant DC Valves, une entreprise spécialisée dans les vannes et robinets industriels.
Tout a commencé par un job d’étudiant. L’été de ses 17 ans, Cyril Delcourt est engagé au sein d’une entreprise de nettoyage industriel. L’occasion pour lui de découvrir l’univers de la sidérurgie. A priori, pas de quoi faire rêver un adolescent. Et pourtant, contre toute attente, la magie va opérer. « D’emblée, cet univers m’a fasciné », se souvient-il. « Les fours, les flammes, les laminoirs… : tout m’impressionnait.»
A l’époque, Cyril achève ses humanités générales. La perspective d’un bachelier en électromécanique le tente. « Mais je n’ai pas osé. Par conformisme sans doute. J’avais le sentiment que l’on attendait de moi que je rejoigne les bancs de l’université. Je me suis donc inscrit en Sciences Po. » L’essai n’est pas concluant. « L’année suivante, j’ai entamé des études pour devenir professeur de français…sans plus de succès. »
En industrie le jour, à l’école le soir
A 20 ans, Cyril change de cap. « J’ai commencé à travailler en tant qu’intérimaire dans le secteur du nettoyage industriel. Ce n’était pas une finalité en soi, mais cela me permettait au moins d’évoluer dans le milieu de l’industrie. Si je voulais franchir un palier, j’avais toutefois conscience que je devais étoffer mon bagage technique. J’ai donc suivi une formation d’un an pour devenir conseiller en prévention. Mon diplôme en poche, j’ai immédiatement trouvé un emploi dans ce domaine. Mais je ne m’y retrouvais pas pleinement.»
Après réflexion, Cyril décide d’enfin suivre sa voie en s’inscrivant à un bachelier d’électromécanique en cours du soir. Le début de 4 années intenses. Travaillant dans le milieu industriel en journée, il se forme en soirée. Mais les efforts paient : en juin 2021, Cyril décroche son bachelier tant convoité. Sans tergiverser, il crée quelques semaines plus tard DC Valves, une entreprise de négoce en robinetterie industrielle.
Un secteur de niche
« Concrètement je propose aux industries les vannes et soupapes dont elles peuvent avoir besoin pour leurs tuyauteries et ce, pour toutes sortes d’applications (vapeur, eau, produits chimiques…). » Une activité de niche dans laquelle Cyril enregistre des débuts prometteurs. « En effet, mon statut de débutant ne constitue visiblement pas un frein. Depuis mes débuts, le carnet de commandes est bien rempli. Mes clients sont des entreprises de la région actives, entre autres, dans le domaine de la chimie et de l’alimentaire.»
Boosté par ce démarrage réussi, Cyril a d’ores et déjà décidé de passer à la vitesse supérieure. « En janvier, l’entreprise recrutera son premier collaborateur, un ancien collègue – Sylvain Loreti – âgé d’une trentaine d’années. Il est électromécanicien instrumentiste. C’est une expertise très rare et très recherchée sur le marché. Quand j’ai appris qu’il souhaitait quitter son travail, j’ai tout fait pour qu’il me rejoigne dans l’aventure DC Valves. Je suis très heureux qu’il ait accepté. J’ai le sentiment d’avoir transféré le Messi de la robinetterie (rires). »
Grâce à l’expertise de ce (futur) collaborateur, DC Valves va pouvoir ajouter une nouvelle corde à son arc : « En plus du négoce, nous allons proposer un service complémentaire de maintenance en vannes de régulation. Pour ce faire nous allons nous installer dans un atelier situé dans le zoning d’Alleur et nous doter de l’équipement nécessaire pour ce type de prestations : une sableuse, un tour, un banc de test… »
A 27 ans, Cyril se réjouit d’avoir sauté le pas de l’entrepreneuriat : « Je dors un peu moins bien qu’avant, je travaille 70 heures par semaine, mais je suis pleinement heureux ! »