Deloitte Fiduciaire a publié les résultats de son Baromètre PME 2014 qui fête cette année sa 10eme édition en brossant un tableau de la performance financière des PME belges au cours de ces 10 dernières années (de 2004 à 2013). Deloitte Fiduciaire a examiné les données financières internes de plus de 560 entreprises.
Net renforcement des fonds propres
La solvabilité réelle est mesurée en tenant compte, en marge des fonds propres comptables (le capital et les réserves), des quasi-fonds propres, et des comptes courants et d’avances d’actionnaires-associés, gérants et administrateurs. En effet, les actionnaires familiaux financent leur entreprise principalement avec des comptes courants qui doivent de fait être considérés comme du capital à risque.
Alors qu’il y a 10 ans, la PME moyenne jouissait déjà d’une solvabilité très solide, elle s’est systématiquement renforcée au cours de la décennie écoulée. À l’heure actuelle, un quart des PME familiales se financent avec 78% de fonds propres, voire davantage. En revanche, nous constatons une nette réduction des fonds bancaires. Alors qu’à fin 2004, pour 100 EUR de capital disponible, en moyenne 13,2 EUR provenaient des banques, ce montant est tombé à 8 EUR à fin 2013. En outre, le nombre de PME n’ayant pas fait appel à des emprunts ou financements au cours des 10 dernières années a systématiquement augmenté, pour passer de 24 % à fin 2004 à 35 % à fin 2013.
La fracture entre les PME financièrement solides et celles financièrement faibles s’accroît
Sur les 65% d’entreprises qui se financent encore partiellement avec des fonds bancaires, un nombre croissant d’entre elles est cependant confronté à de graves problèmes de remboursement. À la fin de l’année 2013, un nombre record de PME (26%) a été confronté à une capacité de remboursement négative. Concrètement, cela signifie que le flux de trésorerie net généré par l’exploitation était insuffisant pour s’acquitter des obligations financières (remboursement des dettes et charges d’intérêt).
La hausse des coûts du personnel induit une pression sur le rendement des PME
Les coûts du personnel (charges salariales, intérim et rémunérations des administrateurs) consomment 74% de la valeur ajoutée, soit une augmentation de 5,6% en valeur absolue sur une période de 10 ans.
Le rendement de la PME moyenne a reculé de plus de 30%
La profitabilité d’une entreprise peut être mesurée par le critère de rentabilité opérationnelle (EBITDA sur chiffre d’affaires). Tandis qu’à fin 2006, la moitié des entreprises enregistraient une rentabilité de 10% ou mieux, ce chiffre a chuté à 8,2% à la fin de 2013. Durant la même période, le rendement financier net basé sur les fonds propres réels est passé de 10,2% à 6,4%, soit une diminution de 30%.
La valeur de la PME moyenne n’a quasi pas évolué sur 10 ans
Alors qu’en 2006 et 2007, on assistait encore à des chiffres de croissance notables, la valeur de marché de la PME moyenne a fortement baissé depuis 2010. Sur une période de 10 ans, la PME familiale moyenne a créé à peine 2% de valeur supplémentaire. Si l’on corrige l’impact de l’inflation, la perte de valeur est de 15% par rapport à 2004.
La PME est celle qui contribue le plus aux pouvoirs publics par le biais de son emploi
L’empreinte fiscale reprend toutes les charges fiscales et parafiscales et permet de calculer combien une entreprise verse à l’État. Une petite PME, à l’effectif inférieur à 10 personnes, paie en moyenne 5,5 EUR d’impôts et cotisations ONSS par tranche de 100 EUR de chiffre d’affaires. Ce montant passe à 6,5 EUR pour les entreprises dont l’effectif dénombre plus de 50 travailleurs.
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