Avec l’arrivée de casques de réalité virtuelle et réalité mixte « grand public », tels que l’Apple Vision Pro et le Meta Quest 3, le champ des possibles s’élargit encore un peu plus, avec un public qui va au-delà des « gamers » et autres « geeks » traditionnellement associés à ce type de produit.
La principale innovation amenée par ce type de casques vient de la possibilité de passer de la réalité virtuelle (qui immerge totalement son utilisateur dans un « autre monde », ce qui va aussi l’isoler, le couper du monde extérieur) à la réalité mixte (qui permet de visualiser des éléments virtuels superposés au monde réel).
En affichant l’environnement avoisinant, la réalité mixte ouvre donc de nouvelles possibilités : imaginez un architecte qui affiche un bâtiment virtuel superposé au terrain, bien réel, sur lequel il projette de le construire. Ou encore un ingénieur présentant les nouveaux composants d’un moteur, en 3 dimensions, auprès de son équipe ou de son comité de direction, que chacun peut visualiser tout en continuant à voir les autres personnes et la salle autour de lui.
De plus, ces nouveaux équipements n’ont plus besoin de manettes grâce à une détection des mains et du suivi oculaire (pour l’Apple Vision Pro), ce qui facilite leur prise en main tout en permettant de nouveaux cas d’utilisation en mode « main libre ».
Avec ces nouvelles possibilités, voici un petit tour d’horizon des cas d’usages qui peuvent vous intéresser :
Formations immersives
Les formations en réalité virtuelle existe depuis plusieurs années, mais principalement en mode solo.
Le principal intérêt de la virtualisation des formations est d’en diminuer le coût (notamment pour celles qui nécessitaient de libérer une ligne de production ou nécessitent l’utilisation de composants coûteux) ou de diminuer les risques pour l’utilisation de machines ou de composants dangereux (en en cas de mauvaises manipulations, les conséquences ne sont que virtuelles, sans risques de blessure). De plus, il est également apparu que les formations immersives permettent de réduire la durée des modules de formations tout en augmentant la mémorisation des concepts, notamment grâce à la « gamification ».
Depuis quelques mois, ce type de formations existe aussi en mode multi-utilisateurs, permettant des formations plus complexes, notamment celles qui nécessitent de la coordination ou de la communication entre les membres d’une équipe (par exemple le fait de répondre ensemble à des situations de crise). La réalité mixte permet également des formations plus immersives : une formation sur la manipulation d’extincteur peut ainsi voir un feu virtuel démarrer dans les locaux réels d’une entreprise, ce qui la rend beaucoup plus impactante et réaliste qu’une formation théorique.
Soutien à la production
La combinaison des progrès en intelligence artificielle combinés à ceux des technologies embarquées sur les casques de réalité mixte permettent de plus en plus de précision dans l’assistance à l’assemblage – on parle de gains de 40-50% pour les procédures d’assemblage complexe avec l’affichage d’instructions pas à pas pour augmenter la productivité – ainsi que pour le contrôle qualité grâce à la comparaison du flux vidéo provenant du casque avec les fichiers 3D.
La visualisation de données (qu’il s’agisse de l’affichage du contenu d’un carton en scannant son code barre, ou encore des données en temps réel d’une machine, comme sa consommation électrique) permet également des gains de productivité ou de qualité.
Marketing & ventes
Qu’il s’agisse de présentation de produits ou de son entreprise, il est désormais possible de se balader virtuellement avec ses clients ou prospects et partenaires) au sein de son organisation et de leur montrer en 3D une vue détaillée des produits complexes, en partant de leurs composants ou de leurs fonctionnements. Cela peut se révéler particulièrement utile lors de salons ou événements pour éviter de déplacer du matériel lourd et encombrant tout en apportant un effet « wouaw ».
La réalité mixte permet en outre un affichage plus immersif de produits dans leur contexte d’utilisation : on peut ainsi voir une montre à son poignet, un meuble dans son salon, une nouvelle machine dans son atelier, etc.
Prototypage rapide en recherche & développement
La création de prototypes en 3D permet à la fois d’accélérer la vitesse de développement et également de diminuer les coûts, tout en obtenant des degrés de fidélité suffisants pour les visualiser dans leur cadre d’utilisation (par exemple, pour en vérifier l’ergonomie ou encore de les tester auprès des utilisateurs cibles).
Conclusion
Ce bref tour d’horizon est loin d’être exhaustif et s’enrichit chaque jour de nouveaux exemples, qui permettent à de nombreuses entreprises de diminuer leurs coûts, d’augmenter leurs revenus ou de se doter d’avantages concurrentiels. Si la technologie évolue très rapidement dans ce domaine, le principal défi reste humain : cela peut sembler paradoxal, mais nous ne sommes pas habitués à imaginer en 3 dimensions.
Nous recommandons donc de démarrer votre phase d’exploration et d’expérimentation, de manière à vous adapter à ce mode de conception en 3 dimensions avant qu’il devienne la norme et en sachant qu’il faut entre 6 et 18 mois, en moyenne, pour y parvenir. Au sein de Deloitte, nous abordons typiquement ce type d’explorations par des phases de prototypage rapides en 6 semaines.
Deloitte et la CCI LVN organisent un petit-déjeuner conférence (avec démonstrations) sur cette thématique le 9 avril à Liège. Inscriptions ici.
(Source : Thomas Kubski, directeur stratégie digitale & expériences immersives Deloitte / Photo Gerd Altmann Pixabay)
