Wallonie

15 % des travailleurs belges boivent trop d’alcool

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1 travailleur belge sur 7 (15 %) boit trop, d’après le baromètre annuel sur la consommation d’alcool du prestataire de services RH Securex[1]. Les personnes peu qualifiées sont davantage exposées que les personnes hautement qualifiées et le tabagisme semble étroitement lié à la consommation d’alcool. Ces  chiffres sont préoccupants étant donné que les progrès enregistrés depuis 2010 grâce à l’interdiction de fumer dans les lieux publics et à la CCT sur la politique préventive en matière d’alcool ont tout simplement été annihilés.

Les fumeurs et les personnes peu qualifiées sont les plus grands consommateurs d’alcool

Pour la 5ème année consécutive, Securex a mené une enquête auprès des travailleurs belges sur la consommation excessive d’alcool, c’est-à-dire plus de 2 verres par jour pour les femmes et plus de 3 pour les hommes. Il en ressort que plus de 15 % des travailleurs belges boivent généralement trop, ce qui accroît le risque de maladies du foie et du cœur, de cancer, de dépression, de malformations néonatales et d’accidents (du travail, sur la route)[2].

Il y a plus de fumeurs qui boivent trop que de non-fumeurs (32 % contre 9 %). Les hommes indiquent également boire plus souvent de trop que les femmes (17 % contre 12 %). De plus, les travailleurs à temps plein sont plus exposés à une consommation excessive d’alcool que les travailleurs à temps partiel (16 % contre 11 %). Enfin, les personnes peu qualifiées boivent souvent plus (19 %) que les personnes hautement qualifiées (12 %). Selon nos analyses, le fait que la charge physique du travail incite davantage à la consommation excessive d’alcool (20 %) qu’un emploi peu contraignant physiquement (12 %) explique parfaitement cet effet  sur les personnes peu qualifiées. De même, la charge émotionnelle comme le harcèlement sur les lieux de travail accroît le risque d’une consommation excessive d’alcool.

L’évolution positive de la consommation d’alcool réduite à néant

En 2010, nous avions constaté une diminution spectaculaire de la consommation d’alcool. Malheureusement, nous voilà retournés au niveau de 2009. La diminution de 2010 était probablement due à l’interdiction de fumer dans les lieux publics appliquée depuis 2009. En effet, le tabagisme et la consommation d’alcool vont généralement de pair. La Convention Collective de Travail 100 peut également avoir joué un rôle, mais dans une moindre mesure. Cette CCT impose aux employeurs depuis avril 2010 d’instaurer une politique préventive en matière d’alcool. Toutefois, son impact n’aura apparemment été que temporaire, probablement du fait qu’elle ne s’attaque pas assez aux causes de la consommation excessive d’alcool.

 Sofie Lameire, H&S Senior Consultant : « Je n’irais pas jusqu’à avancer que la ‘politique en matière d’alcool et de drogues’ a été un échec dans toutes les entreprises, mais la CCT 100 l’a peut-être été ? Selon nous, il n’y a pas assez d’entreprises qui ont mis en place une politique avec des accords clairs et des procédures strictes. Il s’agit du volet non obligatoire de la CCT 100. Trop d’entreprises se sont limitées à la déclaration d’intention obligatoire. »

L’expérience prouve qu’une approche symptomatique n’a qu’un effet temporaire. Une interdiction de fumer ou de boire ou un accord impliquant de ne consommer de l’alcool qu’à des occasions spéciales (fête du personnel ou drink de départ) ne change rien aux causes de la consommation excessive d’alcool. Heidi Verlinden, HR Research Expert : « Si l’employeur ne s’attaque pas aux causes comme le stress ou un choc émotionnel, les travailleurs dépendants de l’alcool chercheront d’autres endroits et moments pour boire s’il leur est interdit de boire au travail. Pour que la politique porte ses fruits à long terme, il faut prévoir une aide à part entière avec une approche des causes individuelles ET collectives. De nombreux employeurs ne vont pas aussi loin parce qu’ils ne pensent pas que l’alcool nuit à la productivité ou augmente le nombre d’accidents du travail. »



[1]Les données de cette étude proviennent de cinq études de benchmarking (2009-2013), au cours desquelles un échantillon représentatif de travailleurs indépendants de l’entreprise a été interrogé. En 2013, cet échantillon composé de 1318 travailleurs est représentatif des variables du sexe, de l’âge, du statut et de la région. L’envergure moyenne de l’échantillon est de 1444 travailleurs et varie entre 1015 et 1822 travailleurs.

[2]Les chiffres sont certainement plus élevés dans la réalité étant donné que les personnes interrogées donnent souvent des réponses socialement souhaitables.

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Publication par communiqué de presse.
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