Le stress touche 64 % des travailleurs belges, soit une augmentation de 18 % depuis 2010. Les travailleurs ne sont pas les seuls à être concernés par cette problématique, les employeurs le sont aussi. Lorsque les travailleurs ne peuvent plus gérer leur stress, ils s’exposent à des problèmes physiques et psychologiques. Ces problèmes liés au stress sont responsables de plus d’un tiers des jours d’absence pour maladie et coûtent à l’employeur au moins 3 750 € par travailleur et par an. L’excès de stress a également un impact négatif sur la rotation du personnel et sur la volonté des travailleurs de poursuivre leur carrière plus longtemps. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par le prestataire de services RH Securex.
2 travailleurs belges sur 3 ressentent du stress au travail
L’enquête de Securex montre notamment les éléments suivants :
- En Belgique, près de 2 travailleurs sur 3 (64 %) ressentent du stress au travail.
- Chez 1 travailleur sur 4 (27 %), cela provoque des problèmes physiques et psychologiques réels et, par conséquent, une diminution des performances. Des exemples de problèmes liés au stress sont les maux de tête, les palpitations, l’insomnie, les troubles de la concentration, des pensées dépressives, les accès de colère rapides, etc.
- Les travailleurs qui ont un contrat à durée indéterminée souffrent plus des problèmes liés au stress (28 %) que leurs collègues ayant un contrat à durée déterminée (19 %).
- Les travailleurs peu qualifiés souffrent davantage de problèmes liés au stress (31 %) que les personnes plus qualifiées (24 %). Les cadres ressentent quant à eux beaucoup moins les effets du stress (17 %).
- On constate également qu’au plus longtemps un travailleur travaille au sein d’une même entreprise, au plus il souffre du stress. En effet, 18 % des travailleurs actifs dans la même entreprise depuis moins d’un an souffrent de troubles liés au stress, contre 25 % pour les personnes ayant une à dix années d’ancienneté et 31 % lorsque l’ancienneté dépasse 11 ans.
- Les provinces flamandes et la Région de Bruxelles-Capitale comptent en moyenne 24 % de travailleurs souffrant de problèmes liés au stress. Dans les provinces wallonnes, le taux moyen s’élève à 37 %. Dans le Hainaut, ce pourcentage atteint même 41 %.
Le stress, source de nombreux problèmes pour l’employeur et la société belge
Les troubles liés à l’excès de stress expliquent 37 % des jours d’absence pour maladie. Ils mènent essentiellement à une absence de longue durée. Les travailleurs souffrant peu du stress enregistrent en moyenne 6 jours d’absence par an, contre 20 pour les personnes plus stressées. Par conséquent, les problèmes à cause du stress impliquent trois fois plus d’absences. Securex estime que le surcoût pour l’employeur s’élève annuellement à minimum 3 750 euros par travailleur souffrant des tensions à cause du stress, soit plus d’1 travailleur sur 4.
De plus, près d’un tiers (31 %) des travailleurs trop stressés souhaitent quitter leur entreprise à court ou long terme, contre 20 % des travailleurs moins stressés. Dès lors, une politique relative au stress est essentielle dans le cadre de la gestion de la rétention du personnel.
Le stress joue aussi un rôle important au niveau social. Les travailleurs qui ressentent moins de problèmes liés au stress témoignent plus souvent d’une envie de travailler plus longtemps. En moyenne, ils veulent continuer à travailler jusqu’à 61 ans, contre 58 ans pour les travailleurs stressés. Cette différence de 3 ans est significative. À une époque où le vieillissement va croissant, la gestion des facteurs de stress peut donc permettre de reculer l’âge de la retraite.
Une politique de gestion du stress est bénéfique pour tout le monde
Les conséquences de l’excès de stress étant considérables, une politique de gestion du stress s’impose, tant pour les travailleurs que pour les entreprises. Heidi Verlinden, HR Reseach Expert chez Securex : « La charge de travail, l’organisation du travail et la communication sont en grande partie responsables des troubles liés au stress chez les travailleurs. Apprenez à vos employés à gérer les intimidations des clients et fournisseurs et ne tolérez aucun harcèlement de la part des collègues. Veillez à ce que chaque emploi soit varié et donnez aux travailleurs la possibilité de décider eux-mêmes de la manière dont ils veulent accomplir leurs tâches. Offrez-leur un soutien et discutez au préalable du résultat visé. De même, en cas de changements au sein de l’entreprise, l’information, le droit de parole et le soutien sont indispensables. En effet, les travailleurs qui peuvent se retrouver dans les objectifs et dans la méthode de travail de leur entreprise souffrent moins de problèmes liés au stress.»
Ralph Corbey, médecin d’entreprise chez Securex : « La législation travaille actuellement sur l’extension de l’obligation pour les entreprises de répertorier les risques psychologiques et de mettre au point une politique de prévention à cet égard. Il est important que les employeurs gardent à l’esprit les possibilités de chaque personne, ainsi que la manière dont leur personnel peut gérer le stress. Une bonne politique de prévention doit reposer sur l’identification précoce de ces mécanismes auprès des collaborateurs qui risquent d’être absents à cause du stress, un accueil personnalisé comprenant la transmission d’informations, des renvois appropriés et le soutien du cadre de travail. »
Dans ce contexte, la Ministre du Travail Monica De Coninck a lancé une campagne de sensibilisation portant sur les conséquences négatives du stress : www.sesentirbienautravail.be