C’est une décision historique que vient de prendre le conseil d’administration de l’ARES (Académie de la recherche et de l’enseignement supérieur) en approuvant la création d’un bachelier en alternance en mécatronique et robotique. Une satisfaction pour Agoria Wallonie, fédération des entreprises technologiques, à l’origine du développement de l’alternance avec le monde de l’enseignement, tant dans le secondaire qualifiant (immersion en entreprise) que dans le supérieur (master et désormais bac).
L’enseignement en alternance est désormais organisé depuis l’enseignement secondaire qualifiant jusque dans l’enseignement supérieur, tant au niveau bachelier que master. « C’est une très bonne nouvelle pour les entreprises en Wallonie et à Bruxelles ainsi que pour les établissements d’enseignement, car cette forme d’enseignement a fait ses preuves en matière d’insertion socio-professionnelle et d’acquisition de compétences à un haut niveau », déclare Thierry Castagne, directeur général d’Agoria Wallonie.
C’est déjà sous l’impulsion d’Agoria Wallonie, et sur la base de projets pilotes menés depuis 2003 en Hainaut, que Jean-Claude Marcourt, ministre de l’Enseignement supérieur, ouvrait en septembre 2011 les portes du supérieur à l’alternance. L’objectif poursuivi était de permettre à des jeunes disposant d’un bac professionnalisant d’accéder à une formation dispensée par les instituts supérieurs industriels (écoles d’ingénieur industriel), du niveau de master, tout en étant plongés dans la réalité de l’entreprise.
Thierry Castagne : « En septembre 2015, nous avons vécu la cinquième rentrée du master en alternance et son évaluation est très encourageante. L’action pilote qui avait pour objectif d’être un tremplin vers l’emploi a bien tenu ses promesses, tout comme l’excellence pédagogique visée par la formation. » Le taux de réussite est en moyenne de 80 %, toutes filières confondues. Le nombre d’inscriptions est en constante augmentation (total de 140 pour la rentrée académique 2015-2016) et le taux d’insertion à l’emploi proche des 90 % pour le master en gestion de production. « Ces résultats s’expliquent notamment par l’engagement partagé entre le candidat et l’entreprise, par la rencontre motivante du milieu industriel, par les apprentissages pratiques en application des apprentissages théoriques, et par le suivi du tuteur en entreprise », précise Thierry Castagne.
Il devenait évident d’élargir ce principe de l’alternance aux bacheliers professionnalisants (enseignement supérieur de type court), permettant ainsi à de nombreux jeunes de s’orienter de manière encore plus concrète vers une profession hautement qualifiée dans des domaines technologiques de pointe.
Alternance et stages, 2 pratiques école-entreprise à encourager
Agoria Wallonie soutient le développement maîtrisé de l’alternance autour d’une filière technologique à tous les niveaux de l’enseignement, mais sans viser une généralisation du système. « La Belgique n’est pas l’Allemagne. Les esprits ne sont pas prêts pour un système généralisé d’alternance, tant au niveau des jeunes et de l’enseignement que des entreprises », précise Thierry Castagne. Les filières de plein exercice avec les nécessaires stages (généralement de courte durée) resteront la voie principale, bien entendu. Et de conclure : « tout passage en milieu professionnel, que ce soit par l’alternance ou par les stages, revêt une valeur pédagogique et constitue un tremplin pour l’emploi ; raison pour laquelle il ne faut pas opposer les filières d’apprentissage. »
CHIFFRES : dans les orientations liées à l’industrie technologique en Wallonie et à Bruxelles, l’alternance est en progression constante dans l’enseignement (immersion dans le secondaire, master et bac dans le supérieur) et concerne actuellement 405 jeunes, 16 établissements d’enseignement et 135 entreprises.