Géographe urbaniste de formation, le liégeois de 32 ans, Simon Charlier, avait une vie de bureau bien rangée au sein du cabinet ministériel de l’aménagement du territoire. À la suite du changement de gouvernement, il perd malheureusement son emploi. Si pour certains, cela aurait été un vrai coup de massue, pour Simon c’est l’occasion de « rebondir » et de changer de vie. Il se consacre alors à sa passion et décide de créer sa propre bière : La Bestiale.
Une passion qui ne date pas d’hier…
“Mon père était brasseur – livreur et produisait ses propres alcools. Dès mon plus jeune âge, je l’accompagnais dans ses tournées et j’aimais ce milieu et l’ambiance qui s’y dégageait. Si mon père ne brassait pas de bière, son métier a nourri chez moi, au fil des années, ma passion. Je suis également depuis toujours un grand amateur de bières à l’affut de nouveaux produits, de goûts…”, souligne Simon Charlier.
Pour mener à bien son projet, il met toutes les chances de son côté et décroche une bourse de préactivité de la Région wallonne. Cette dernière lui permet d’effectuer différents voyages, notamment sur d’autres continents, afin d’étudier les variantes du produit, avant de se former aux techniques brassicoles à l’Institut d’Agronomie de Huy.
Petit à petit La Bestiale prend vie
Au bout d’un an et demi de travail acharné, trois prototypes ont été élaborés en utilisant les mêmes ingrédients, mais des techniques de brassage différentes. La sélection de matières premières d’exception et un gros travail sur les levures ont permis de créer une bière de caractère : La Bestiale Blonde Il s’agit d’une blonde limpide, tirant vers l’ambré, avec une mousse crémeuse et qui titre à 6,2% d’alcool. Assez amère, elle n’en demeure pas moins agréable grâce aux houblons, laissant apparaître des arômes d’agrumes, de mangue et de fruits exotiques. Il s’agit d’un produit 100% naturel, sans aucun additif : ni blanc d’œuf pour la mousse, ni arômes artificiels, ni sucres !
Avec la collaboration de Plug-R (hub Liégeois), plus de 200 testeurs ont eu l’opportunité de déguster les prototypes de La Bestiale Blonde, de les critiquer et de voter pour leur bière favorite.
Sur base de l’analyse des résultats, de différentes remarques et suggestions, aujourd’hui, deux bières sont encore brassées pour correspondre aux attentes du “public testeur”. À l’aboutissement du processus, une seule sera retenue et développée en tant que produit.
Si les premiers brassins prototypes ont été produits grâce à la bourse de préactivité, aujourd’hui Simon a décidé de lancer une campagne de crowdfunding (qui se terminera fin mai) afin de financer les brassins de grande échelle.
Actuellement, le projet suscite un véritable engouement et rencontre un réel succès puisque le premier palier de financement (chaque palier = 100%) a été atteint en seulement 10 jours. Chaque palier supplémentaire atteint permettra au Liégeois de réaliser un nouveau brassin.
La production de La Bestiale à plus grande échelle aura lieu début juillet et elle sera commercialisée début septembre. À plus long terme, Simon souhaite ouvrir une nouvelle micro-brasserie liégeoise où l’on pourra déguster les bières produites sur place tout en regardant le brasseur à l’œuvre, mais pas seulement… En effet, il s’agira d’une brasserie où l’on participe à l’élaboration des futurs brassins, comme cela a été le cas pour la Bestiale Blonde.
La campagne de crowdfunding de La Bestiale : https://crowdin.be/projet-crowdfunding/biere-bestiale
