Le professeur Mark Freedman (Université d’Ottawa) a inauguré symboliquement, ce 19 décembre, le MS Center du CHR Liège. Ce centre, unique en Wallonie, permet une prise en charge multidisciplinaire et globale de la sclérose en plaques (SEP), depuis les premiers symptômes jusqu’au traitement et au suivi sur le long terme.
La SEP (Multiple Sclerosis, en anglais) touche quelque 12.000 personnes en Belgique. Cette maladie chronique ne se guérit pas mais son évolution peut être freinée.
Les personnes touchées, qui sont très fatiguées, doivent régulièrement se rendre à des consultations chez le neurologue, à des séances de kiné, être suivies par un psychologue, etc. «C’est justement pour éviter cet éparpillement et faciliter la vie de nos patients que nous avons mis sur pied ce nouveau centre de prise en charge de la SEP», commente le Pr Valérie Delvaux, neurologue et responsable du MS Center du CHR. «Nous voulions rassembler les compétences des spécialistes médicaux et paramédicaux de la maladie en un seul et même lieu.»
Le MS Center compte en ses murs une équipe très complète :
- les neurologues et l’infirmier spécialisés en SEP qui sont les principaux interlocuteurs du patient dans le suivi à long terme de sa maladie.
- le médecin physiothérapeute et le kinésithérapeute qui évaluent régulièrement ses capacités motrices et mettent en place des programmes personnalisés de revalidation.
- le neuro-ophtalmologue qui est là pour détecter et traiter les éventuels troubles de la vue que la SEP peut provoquer.
- le neuro-radiologue qui réalise et analyse les examens d’imagerie médicale auxquels le patient SEP doit régulièrement se soumettre.
- l’urologue qui gère d’éventuels troubles urinaires (incontinence, besoins urgents, …).
- le psychiatre présent pour aider le patient à accepter la maladie et à en gérer les conséquences sur son quotidien.
- le neuro-psychologue spécialisé dans les symptômes cognitifs (troubles de la mémoire, de la concentration, …) qui peut proposer des séances de revalidation cognitive.
- l’assistant social qui informe le patient sur les aides financières et matérielles auxquelles il peut prétendre, l’aide à s’y retrouver dans les différentes démarches administratives et répond à toute question relative au travail, aux remboursements, …
Le professeur Freedman a profité de sa visite pour expliquer quelles étaient les conditions de reconnaissance d’un MS Center établies par la Société canadienne de Neurologie. « Nous remplissons tous ces critères, à savoir des médecins et un infirmier certifiés, une patientèle d’au moins 400 personnes, des publications, une éducation thérapeutique vers les patient et une équipe multidisciplinaire », a remarqué le Pr Delvaux, soulignant que l’infirmier en charge du centre est le seul infirmier belge à disposer de la certification IOMSN (International Organization of Multiple Sclerosis Nurses).
Une architecture et un aménagement pour la SEP
Architecturalement, le MS Center a été pensé et conçu pour accueillir les patients dans les meilleures conditions. «Nous avons choisi un lieu facilement accessible aux personnes à mobilité réduite, muni de rampes et de portes bien larges et situé juste à côté des ascenseurs», explique le Pr Delvaux. «Des marquages au sol dans les couloirs nous permettent d’évaluer les capacités de marche de nos patients. Nous avons également une salle de rééducation, ainsi qu’un hôpital du jour pour les traitements en ambulatoire.»
À la pointe des traitements
Grâce à cette nouvelle infrastructure et notamment son hôpital de jour, le MS Center a reçu les certifications nécessaires pour proposer tout l’arsenal thérapeutique actuellement disponible pour traiter la SEP. «Certains traitements sont efficaces pour freiner la maladie, mais ils ne peuvent être prescrits que par un neurologue spécialisé en SEP et ne sont délivrés que par une pharmacie hospitalière», explique le Pr Delvaux.
Le MS Center, qui sera inauguré officiellement le 12 janvier 2017, va aussi pouvoir participer à des études cliniques (test et évaluation de l’efficacité de nouveaux médicaments sur un groupe de patients) et proposer à certains patients des traitements innovants, en toute sécurité.
Bref, du diagnostic à la mise en œuvre des différents traitements, en passant par les évaluations et le suivi, tout se passe désormais au même endroit. Ce qui permet à l’équipe soignante d’appréhender chaque patient dans sa globalité. Et, donc, d’améliorer sa prise en charge