Des produits frais, locaux, équitables, de saison et garantis 100% bio dans le respect et l’engagement depuis plus de 30 ans… C’est l’histoire d’un passionné qui depuis la production maraichère jusqu’à la création des enseignes Al’Binète a réussi à attirer une part grandissante des consommateurs vers les circuits courts et les producteurs locaux. Au fil des années, en grandissant, Paul Mathieu a toujours conservé cette philosophie qui tend à démontrer que l’on peut entreprendre dans le secteur de la proximité et réussir.
En 1984, Paul Mathieu et son épouse se lancent dans la production maraîchère biologique à Saint Georges. Ils cultivent 60 variétés de légumes sur 5 hectares et les vendent sur un petit étal de quatre mètres de long au marché de Verviers. Pendant 7 ans, l’étal s’agrandit, comme la clientèle. En 1986, Paul Mathieu lance un concept alors inédit en région liégeoise : les abonnements de paniers de légumes et de fruits. Cette approche permet à ses clients de découvrir de nouvelles saveurs au fil des saisons. Il propose 5 formules d’abonnement adaptées aux besoins de chacun (petits paniers, grands paniers, paniers étudiant, etc.)
L’histoire se poursuit et le 1er avril 1991, Paul crée la coopérative Al’Binète. Il décide d’ouvrir sa première enseigne non loin de l’Université de Liège, Place Cockerill. Dès ses débuts, il prône des valeurs humaines et des produits de qualité, notamment en mettant en avant les petits producteurs locaux et le travail de ses collaborateurs. Aujourd’hui, l’entreprise compte 3 enseignes supplémentaires en Province de Liège : Rocourt, Haccourt et depuis avril 2017, Waremme.
Un mois avant, la plateforme web Justin Mange Bien est venue se greffer au site web d’Al’Binète afin de permettre aux entreprises d’offrir à ses employés un accès facile et rapide à une alimentation saine, locale et de qualité. Concrètement, il s’agit d’une plateforme e-commerce permettant aux employés des entreprises partenaires de faire leur course en ligne et de se faire livrer sur leur lieu de travail.
Circuit court : un concept aussi vieux que le commerce lui-même
Si la consommation en circuits courts était logique avant le 20e siècle, elle s’est estompée progressivement avec l’évolution de la société. « C’est le principe même du commerce que de proposer des produits cultivés, fabriqués ou transformés à des clients proches. Pendant des siècles c’est ainsi qu’il a fonctionné. À partir de la Renaissance, les échanges commerciaux se sont internationalisés, mais l’essentiel du commerce restait local. On produisait des denrées périssables qui n’avaient pas une très longue durée de vie Logiquement, on les vendait en circuits courts » explique Paul Mathieu, fondateur d’Al’Binète. Une logique de consommation qui a presque complètement disparu avec l’avènement des grandes surfaces et de la société de (sur)consommation.
Les circuits courts ont pourtant trouvé un regain d’intérêt depuis les années 2000. En 2015, 9% des familles belges ont acheté des produits bios au moins une fois par semaine et, en moyenne, chaque Belge a dépensé 32,87 euros par an dans de tels achats. Ce sont les produits laitiers, le pain et les fruits qui sont les plus recherchés par les partisans du bio et des circuits courts.
À l’heure actuelle, les supermarchés traditionnels restent le premier canal de distribution de produits bio en Belgique, 42% de ces produits y sont encore achetés (chiffres 2015). Cependant, un tiers de la consommation bio passe désormais par les petites enseignes spécialisées.
Copyright photographie à la Une : © Christian Delvaux
