La répartition des demandeurs d’emploi selon le genre a connu un renversement durant ces dix dernières années. Généralement plus qualifiées, les demandeuses d’emploi sont désormais moins nombreuses que leurs homologues masculins. Une fois actives, les femmes risquent malgré tout d’être victimes d’inégalité salariale : en Belgique, une femme gagne en moyenne 7,6 % de moins qu’un homme par heure de travail.
Depuis 2008, le rapport demandeurs / demandeuses d’emploi s’est inversé. Alors qu’on comptait en 2008 une majorité de femmes parmi les demandeurs d’emploi (53 %), ce taux a diminué pour atteindre les 48 % en 2018.
Globalement, les demandeuses d’emploi sont plus qualifiées que leurs homologues masculins. Ainsi, 18 % des femmes inscrites au Forem sont issues de l’enseignement supérieur (universitaire ou non-universitaire) contre 12 % des hommes. Par ailleurs, plus de la moitié des hommes en recherche d’emploi sont peu ou pas qualifiés (maximum secondaire du second degré) contre 40 % des femmes.
La formation étant un élément déterminant dans la capacité à s’inscrire durablement dans le marché du travail, le Forem forme chaque année un nombre important de demandeuses d’emploi. On les retrouve dans toutes les filières de formation, même si certains secteurs rencontrent davantage de succès auprès de ce public. Les filières les plus populaires auprès des demandeuses d’emploi sont les langues et techniques de communication, l’industrie et la gestion et secrétariat.
L’analyse de la demande d’emploi indique que certains métiers sont presque exclusivement représentés par des femmes : intervenant(e) auprès d’enfants, pédicure podologue, esthéticien(ne), intervenant(e) à domicile, etc. À contrario, d’autres métiers restent très majoritairement masculins : ouvrier(e) de la maçonnerie et des travaux publics, couvreur(euse), électricien(ne) de maintenance, chauffeur(euse) poids-lourds, etc.
La moitié des postes salariés occupés par des femmes
Fin juin 2017, la Wallonie comptait 1.053.837 postes de travail salarié. La proportion de femmes dans ces emplois (en nombre de postes occupés recensés au lieu de travail) est passée de 47 % en 2008 à
50 % en 2017. Les postes de travail sont donc à présent également répartis entre hommes et femmes, avec toutefois une forte segmentation sexuée par secteur d’activité.
Ainsi, le secteur d’emploi le plus largement occupé par des femmes est le secteur de la santé humaine et de l’action sociale, avec 8 postes salariés sur 10. Juste derrière, on trouve l’enseignement, ainsi que les activités de services administratifs et de soutien, avec respectivement 70 % et 64 % des postes.
Plus de temps partiels
Le déroulement des carrières n’est pas similaire parmi les hommes et les femmes. Ainsi, 76 % des emplois salariés à temps partiel (exprimés en ETP) sont occupés par des femmes. En Belgique, les femmes salariées sont ainsi trois fois plus nombreuses à travailler à temps partiel que leurs homologues masculins.
Les différences de salaires subsistent
Une autre caractéristique persistante de l’emploi féminin est la rémunération moindre que celle des hommes, à travail égal. L’indicateur sur base des salaires horaires révèle qu’en Belgique, une femme gagne en moyenne 7,6 % de moins qu’un homme par heure de travail alors qu’en 2010 il était de 9,8 %. De nombreux facteurs favorisent l’inégalité salariale : l’âge, la formation, l’état civil et la composition du ménage, la nationalité ou l’origine et la ségrégation sur le marché de l’emploi.
Du côté des indépendantes…
Selon l’Inasti, la Wallonie dénombrait 300.745 indépendants (y compris les aidants), dont seulement 36 % de femmes en 2017. En revanche, les femmes sont un peu plus représentées dans le groupe des indépendants à titre complémentaire (43 %). Elles sont par ailleurs très présentes dans le secteur des services puisqu’elles représentent 57 % des indépendants actifs.
70 % de l’effectif du Forem est féminin
Les collaborateurs de l’Office wallon de l’emploi et de la formation sont majoritairement des collaboratrices : presque 70 % de l’effectif du Forem est féminin. On les retrouve majoritairement au sein de l’encadrement (62,2 %), dans des fonctions d’expertise (59,2 %), ainsi que dans les métiers du conseil et du contrôle où le nombre de femmes grimpe à 80,9 %.
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