Sanitaire et économique, la crise s’installe, tous les indicateurs le confirment. La légère reprise du 3ème trimestre est balayée, le ralentissement de l’activité est déjà une réalité, la confiance des acteurs économiques est plombée.
L’étude conjoncturelle de l’UWE livre des résultats sans appel : activité, investissement, embauche et exportations ont atteint leur niveau le plus bas depuis près de 20 ans. Avec déjà 14.000 emplois perdus (confirmant les perspectives de -35.000 à -50.000 d’ici fin 2021), une diminution des exportations de 18,5 %, une faillite très probable ou probable pour 13 % des employeurs sondés, en quelques semaines à peine l’urgence s’est accentuée : la Wallonie doit à présent réussir le difficile exercice de protéger simultanément son système de soins (et les gens qui le composent) et son tissu économique.
Financer les soins de santé est notamment possible grâce à la valeur ajoutée créée par les entreprises. Faire fonctionner des entreprises est notamment possible grâce à la présence de leurs collaborateurs, en bonne santé. Le bon fonctionnement de ces deux écosystèmes est donc étroitement lié.
La responsabilité des entreprises, c’est de tout faire pour maintenir leur activité et les emplois, sans faire la moindre concession en matière de santé.
Les entreprises ont un rôle sociétal, d’exemplarité. Le télétravail est la règle. Pour l’UWE, cela signifie, sans aucune ambiguïté ni concession, que le télétravail doit être généralisé partout où cela est possible.
Comme souligné par Olivier de Wasseige, Administrateur délégué, « en tant qu’employeurs, les entreprises ont aussi un rôle nouveau à jouer afin de sensibiliser leur personnel à la gravité de la situation sanitaire actuelle. Les hôpitaux sont au bord de la rupture, c’est une réalité. L’heure est à la mobilisation de tous ! »
La récession que nous vivons est la plus profonde depuis la seconde guerre mondiale. Un chiffre résume la situation : sur l’ensemble de la période monitorée (fin mars à octobre), l’activité des entreprises wallonnes a diminué en moyenne de 25% !
La pandémie a comprimé l’offre et la demande à des niveaux inédits. Elle a eu un effet dévastateur sur le commerce international et a bridé l’investissement privé. Toutefois, la situation aurait pu être pire encore sans les réponses apportées massivement par l’ensemble des pouvoirs publics.
Olivier de Wasseige : « les soutiens publics devront continuer, pendant de longs mois, car notre point conjoncturel montre clairement que la reprise est lointaine, sans retour à la normale en 2021, puisque la prévision moyenne de perte de chiffre d’affaires sur 2021 est de 11%. Soutiens à la solvabilité, à l’emploi, à la R&D, à l’innovation et à l’exportation seront des clés pour la relance socio-économique, sans oublier les nécessaires soutiens au secteur des soins, en termes d’infrastructures, d’équipements, mais aussi de reconnaissance du travail du personnel de ce secteur, que nous remercions d’ailleurs pour son dévouement sans faille et sans relâche pendant cette crise sanitaire.»
La Wallonie n’a plus de joker !
La Wallonie ne peut donc plus se permettre d’attendre, d’hésiter et de tergiverser. Elle doit solidifier son tissu économique. L’UWE rappelle avec force combien le besoin de réformes structurelles est urgent. Elle a proposé 8 axes pour de vrais résultats sur notre bien-être à tous (http://uwe4wallonia.be/). Il est urgent de sortir des sentiers battus !