Pour quatre Belges sur dix (39 %), le télétravail n’est pas encore une option à ce jour. En particulier les ouvriers et le personnel avec des fonctions d’exécution (60 %) ne peuvent pas télétravailler. Au total, le nombre de télétravailleurs a bel et bien augmenté de 53 % ces deux dernières années, à la suite de la crise de coronavirus.
Il y a un peu plus d’un mois, le gouvernement a une nouvelle fois rendu le télétravail obligatoire quand c’est possible, tout comme lors de la première vague du coronavirus. Mais – même actuellement – le télétravail n’est pas encore systématique pour de nombreux belges actifs. Pour quatre travailleurs sur dix (39 %), il ne s’agit pas (encore) d’une option aujourd’hui, comme le révèle l’étude d’Acerta et du bureau d’enquête Indiville auprès de 2.000 travailleurs de notre pays. . Cependant, un net pas en avant a été franchi, car il y a deux ans, 60 % des travailleurs de notre pays ne pouvaient pas encore télétravailler.
Laura Couchard, conseillère juridique chez Acerta, déclare : « Il existera toujours des postes qui nécessitent la présence du travailleur sur le lieu de travail. Les ouvriers représentent le plus grand groupe de travailleurs qui doivent être présents sur le lieu de travail : pas moins de six sur dix d’entre eux ne peuvent pas effectuer leur travail ailleurs. Mais un autre fait frappant est que six personnes sur dix qui ont une fonction administrative ne peuvent pas encore télétravailler. Nous constatons qu’aujourd’hui, le groupe qui bénéficie de la plus grande flexibilité concernant le télétravail est celui des cadres et des cadres supérieurs. Pourquoi cette flexibilité n’est-elle pas aussi applicable, par exemple, au personnel d’exécution et de soutien administratif ? Le télétravail a là aussi du potentiel et de plus, les travailleurs sont demandeurs. Il est intéressant pour les employeurs d’autoriser le télétravail de manière plus étendue, à condition bien sûr que les dirigeants et les collaborateurs mettent en place des accords et une bonne planification. »
Le télétravail en 2021 : 2 à 3 jours par semaine
Les avantages, mais aussi les inconvénients du télétravail sont devenus évidents ces derniers mois. Combien de jours les télétravailleurs veulent-ils encore télétravailler à l’avenir ? Les travailleurs qui pratiquent actuellement le télétravail 2 ou 3 jours par semaine aimeraient continuer à ce rythme. Ceux qui télétravaillent moins de 2 jours par semaine trouvent qu’ils pourraient le faire un peu plus. Ceux qui travaillent à domicile plus de 3 jours par semaine aimeraient retourner un peu plus souvent au bureau. C’est donc un équilibre entre le travail sur place et à distance qui semble attirer davantage le belge actif, selon les chiffres.
Laura Couchard ajoute : « C’est une nette minorité des belges actifs qui souhaite travailler à temps plein à la maison ou à temps plein au bureau. 24 % des salariés préfèrent travailler tous les jours depuis le bureau, tandis que 12 % préfèrent travailler en permanence à domicile, par exemple. Le modèle hybride semble être le modèle gagnant. La politique RH devra donc être adaptée en ce sens. Nous pensons à des révisions pratiques comme l’intervention dans les frais de déplacement ou de prévoir des remboursements de frais. Toutefois, nous avons appris que la gestion et la cohésion d’équipe à distance ne sont pas des défis RH temporaires. Il est temps que les employeurs se penchent sur leur politique RH et s’assurent qu’elle soutienne un modèle de travail hybride. »
L’âge, le secteur et la taille de l’entreprise sont des facteurs déterminants
Plusieurs facteurs jouent un rôle dans la façon dont le télétravail est perçu : l’âge, le secteur et la taille de l’entreprise où le travailleur est actif.
La différence générationnelle : les collaborateurs de plus de 50 ans souhaitent moins télétravailler que leurs cadets (entre 18 et 34 ans). Respectivement, 42 % des plus de 50 ans et 29 % des moins de 34 ans ne voudraient jamais travailler de chez eux. Pourtant, aujourd’hui, une personne de plus de 50 ans sur quatre travaille cinq jours par semaine à la maison.
Il existe également des différences sur le plan de la taille de l’organisation. Les grandes entreprises autorisent davantage leurs collaborateurs à télétravailler (en moyenne trois jours par semaine dans les organisations de plus de 500 travailleurs) que les petites entreprises (en moyenne 2,5 jours par semaine dans les organisations de 1 à 50 travailleurs).
Bien entendu, le secteur est aussi un facteur important : dans le secteur public (en moyenne 4 jours de télétravail par semaine), le secteur de l’informatique et l’industrie pharmaceutique (en moyenne 3,5 jours de télétravail par semaine), le télétravail est assez courant. Les collaborateurs du secteur de la production alimentaire ou du secteur de la construction peuvent travailler de chez eux dans une moindre mesure. En moyenne, ils travaillent un peu moins de deux jours par semaine de chez eux.
Image par maitematas de Pixabay