En ce début d’année, Agoria a publié la nouvelle édition de son livre blanc Be The Change. L’étude propose une base de chiffres, des perspectives et des leviers pour comprendre un marché du travail en pleine mutation ainsi que des pistes d’actions. L’objectif : convaincre les entreprises, les travailleurs et l’enseignement d’être tous acteurs du changement…
Be The Change est une étude menée par Agoria en collaboration avec le VDAB, le Forem et Actiris. Elle propose des chiffres sur l’évolution du marché du travail de 2016 à 2019, les perspectives à l’horizon 2030, l’impact de la crise du coronavirus et les domaines d’actions à promouvoir pour améliorer le taux d’emploi dans notre pays.
Depuis la première édition de cette étude, parue en 2018, 220 000 emplois ont été créés en Belgique. L’accord de coalition fédéral inclut l’objectif explicite d’évoluer vers un taux d’emploi de 80 % (chez les 20-64 ans) pour 2030. Pour atteindre cette proportion, il faudra créer 600 000 emplois. Malheureusement, l’étude prévoit une perte de 110 000 emplois sur 2020 et 2021 à la suite de la crise sanitaire. L’enjeu est donc de taille…
Créer des emplois et trouver les perles rares
Toujours selon ce rapport, la relance du marché du travail est attendue pour 2023. Dans certains domaines, la crise du COVID peut même être considérée comme un facteur d’accélération : les entreprises auront besoin de plus de compétences numériques et de plus de profils qualifiés. Les experts estiment d’ailleurs que, pour chaque emploi qui va disparaitre d’ici 2030, à cause notamment de la numérisation, 2,8 emplois seront créés.
Le défi est donc triple explique Jeroen Franssen, expert du marché du travail chez Agoria : « Il faut créer 600 000 emplois, trouver les personnes formées pour pourvoir à ces emplois et accroitre la productivité en proposant des emplois porteurs de sens, motivants et confortables ».
Les partenariats avec l’enseignement, une des clés du succès
Parmi les profils qui seront les plus demandés en Wallonie en 2030, on pointe en tête le personnel soignant, les experts numériques, les techniciens, les vendeurs et les électrotechniciens. Pour Jeroen Franssen, la numérisation des entreprises s’envisage à plusieurs niveaux. « Investir dans la recherche appliquée est évidemment une nécessité, mais l’aspect transversal de la numérisation est également une réalité dans la plupart des métiers. Tout le monde doit être capable d’intégrer la dimension numérique, comme la dimension durable d’ailleurs, dans toutes les branches ».
Pour que les candidats répondent aux nouveaux types de profils, la formation, qu’elle soit universitaire, supérieure, technique ou professionnelle doit d’avantage correspondre à la réalité de terrain des entreprises. « La collaboration entre l’école et l’entreprise est une nécessité absolue. L’enseignement devrait plus intégrer les partages d’expériences dans ses cours en invitant plus de professionnels à venir expliquer leur réalité et en organisant des visites d’entreprises. Par ailleurs, les entreprises devraient plus ouvrir leurs portes aux jeunes, accueillir des stagiaires, prendre du temps à les former et les laisser également apporter leurs nouvelles connaissances ».
Par ailleurs, un des défis de l’enseignement sera également de ne plus formater tous les étudiants dans le même moule mais de favoriser, autour d’un tronc commun de connaissances, le développement de talents différents pour mieux correspondre aux recrutements et à l’organisation du travail qui font de plus en plus place à la diversité et à la complémentarité.
L’indispensable formation continue
Selon le spécialiste d’Agoria, notre temps de travail devrait être consacré à 70% à notre mission principale, à 20% à de nouveau produits ou de nouveaux marchés et à 10% à la formation. À la nôtre, mais également à la transmission de nos connaissances. « Les technologies et les business models changent tellement vite que la validité d’un diplôme est de plus en plus courte. Il faudrait donc prévoir une sorte de contrat d’entretien pour les diplômes, une formation continue qui permettrait la mise à jour des connaissances d’une part et l’échange d’expériences entre diplômés d’autre part. Ce temps consacré à la formation peut être considéré par certains comme peu rentable, mais c’est pourtant une manière de préparer la rentabilité de demain ».
Pour Agoria, la création des 600 000 emplois espérés permettra de donner des bras et des cerveaux aux entreprises qui en ont besoin, de garantir le financement de la sécurité sociale et des pensions et de préserver la position internationale de la Belgique. Un défi à relever tous ensemble…
Pour télécharger la nouvelle édition de Be The Change, cliquez ici https://www.agoria.be/fr/Livre-blanc-Be-The-Change-reperes-et-leviers-pour-un-marche-du-travail-en-pleine-mutation
Pour plus d’informations ou pour envisager votre participation au changement : jeroen.franssen@agoria.be
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