Les quatre grands indicateurs (activité, investissement, embauche et exportations) de l’enquête semestrielle de l’UWE menée auprès des chefs d’entreprises wallons sont tous repassés au vert, ce qui confirme la reprise, mais la prudence reste de mise ! Cette reprise de l’activité s’affirme chez nous comme à travers le monde. Résultat, la crainte d’une rechute significative s’éloigne, mais on est encore loin d’imaginer retrouver les niveaux d’avant-crise. Les autorités politiques régionales disposent de leviers importants pour atténuer les ralentissements et amplifier les reprises. Parmi ces leviers, la Wallonie abat une carte importante avec Get Up Wallonia, son dernier joker pour entamer les réformes structurelles, dont la région a besoin. |
Malgré des indicateurs prometteurs, les incertitudes sont encore nombreuses, qu’il s’agisse de l’évolution de la pandémie, de l’avancée des campagnes de vaccination ou encore des pressions inflationnistes. L’enjeu immédiat pour l’économie wallonne est de mettre tout œuvre pour favoriser la reprise des entreprises, sans les acculer avec de nombreuses contraintes administratives et, parallèlement, de s’atteler sans délai aux causes structurelles, après avoir mis l’accent sur celles liées à la conjoncture. Rebond global de l’économie… L’économie mondiale semble sortir de sa récession la plus profonde depuis la seconde guerre mondiale. Si l’on s’en tient aux indicateurs d’activité internationaux, l’industrie et le commerce mondial semblent retrouver des niveaux d’avant crise. Malgré cette hausse de l’activité, le secteur des services reste encore sous pression pour le moment en raison d’une résurgence des infections au Covid-19. Néanmoins, si l’on se fie aux données boursières, rien ne semble vraiment perturber les investisseurs actuellement. Les prévisions du FMI ont d’ailleurs été revues à la hausse passant d’une croissance globale de 5,5% à 6% pour 2021. … mais d’une manière inégale La situation européenne contraste avec celles des USA et de la Chine, qui dépasseront leur niveau d’avant crise avant la fin de l’année. Alors que les premiers effets du plan de relance XXL des Etats-Unis sont déjà visibles, le plan européen tarde à se mettre en place vu la lourdeur de son processus. Du côté de la vaccination, le rythme moins soutenu de celle-ci en Europe risque de brider la reprise économique sur la première moitié de l’année. En phase avec le cycle européen, l’économie belge devra attendre l’été pour retrouver un réel dynamisme qui reposera principalement sur l’évolution de la campagne de vaccination. Dernier bulletin de santé de l’économie wallonne : la reprise économique enclenchée Les quatre grands indicateurs (activité, investissement, embauche et exportations) de notre enquête semestrielle menée auprès des chefs d’entreprises wallons sont tous repassés au vert, ce qui confirme la reprise. Néanmoins, l’optimisme n’est pas débordant et l’année 2021 devrait être marquée par une croissance soutenue de l’économie sans pour autant retrouver le niveau d’avant crise. Du côté des investissements, le redémarrage est encore hésitant, notamment en raison des nombreuses incertitudes liées à l’évolution de la crise sanitaire ainsi qu’aux conditions d’accès aux crédits et à la réserve de cash des entreprises qui a fortement diminué. La confiance des consommateurs s’améliore, quant à elle, progressivement, même si elle reste encore loin de son niveau de 2019. La demande intérieure ne contribuera donc qu’à partir du deuxième semestre à la reprise économique wallonne. Bien qu’une légère reprise soit à ce jour enclenchée, un mauvais timing dans le retrait des perfusions budgétaires pourrait la mettre à mal. La situation sanitaire reste préoccupante comme la santé financière de nombreuses entreprises. Impact réel sur l’emploi mais relativement contenu Du côté de l’emploi, l’impact a été plus faible qu’escompté grâce aux stabilisateurs automatiques et plus particulièrement au chômage temporaire. Selon les dernières estimations de l’ONSS, 5.500 salariés wallons ont perdu leur emploi sur l’ensemble de 2020. Une telle destruction nette n’a plus été observée depuis 2013. Selon Olivier de Wasseige, « pour 2021, une réduction de l’emploi est attendue dans les secteurs les plus touchés, mais elle devrait être plus que compensée par une légère hausse dans certains secteurs comme l’industrie, la construction et les TIC. L’impact sur l’emploi dépendra en grande partie de la réussite des politiques wallonnes liées au marché du travail visant à faciliter les transitions entre les secteurs d’activité ». Get Up Wallonia : enfin le bon remède ? Même si l’évolution conjoncturelle de la Wallonie dépend pour une grande part de l’évolution internationale et de décisions prises aux niveaux européen ou belge, il n’en reste pas moins vrai que les autorités politiques régionales ont des leviers importants pour atténuer les ralentissements ou amplifier les reprises. Pour Olivier de Wasseige, il n’y a pas d’autre choix : « Get Up Wallonia doit être l’électrochoc pour enfin entamer les réformes structurelles dont notre région a besoin. Faire de notre écosystème de la recherche un des plus performants d’Europe est une nécessité. Amener le tissu industriel et l’ensemble de la société vers un modèle prospère et durable est une nécessité. Articuler au mieux nos politiques avec celles des autres niveaux de pouvoir pour en maximiser la portée et l’impact est une nécessité. Repenser en profondeur la formation et l’enseignement est une nécessité. Éradiquer les métiers en pénurie est une nécessité. Rationaliser et optimaliser la myriade de structures publiques est une nécessité. Repenser la place du secteur public et du secteur privé dans notre société est une nécessité. Transformer et numériser les administrations et les services publics pour en faire des partenaires de la croissance sont une nécessité. Reconnecter les citoyens, les entreprises et le monde politique afin de les inscrire dans un projet commun est une nécessité ». |