Wallonie

126 métiers identifiés dans la nouvelle liste des métiers en pénurie

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Le Forem vient d’établir la nouvelle liste des fonctions critiques et des métiers en pénurie pour la Wallonie. Elle comprend 126 fonctions, parmi lesquelles on retrouve 76 métiers en pénurie de main-d’œuvre. Le secteur de la construction, avec 41 fonctions, est le plus représenté. Afin de répondre aux besoins de main-d’œuvre qualifiée, le Forem propose plus de 190 formations en lien avec les métiers identifiés à destination des demandeurs d’emploi, dont certaines peuvent être déclinées en une version sur mesure pour répondre aux besoins des entreprises.

Basée sur une analyse des offres d’emploi reçues, cette liste a été analysée par les conseillers du Forem ainsi que par les représentants des secteurs professionnels (32). Validée par le comité de gestion du Forem, la liste 2021 des métiers en tension de recrutement établie par le service public de l’emploi et de la formation professionnelle en Wallonie comprend 126 métiers, soit un de plus qu’en 2020. Y figurent 50 fonctions critiques et 76 métiers en pénurie de main-d’œuvre, pour lesquels un manque criant de candidats a été identifié. Alors que 22 métiers de la liste précédente ne se retrouvent plus dans la nouvelle (ergothérapeute, peintre industriel, géomètre, sableur…), 23 y font leur apparition : chef de projet informatique, délégué commercial en biens de consommation, planificateur de production, motion designer….

La construction manque de bras

Le secteur de la construction est le plus représenté dans la liste avec 41 métiers, dont 7 nouveaux métiers qui étaient absents de la liste 2020 : conducteur de grue télescopique, chapiste, vitrier, fontainier, isolateur de gros œuvre et toiture, monteur d’échafaudages et bétonneur. Ce secteur propose de nombreuses opportunités d’emploi et voit ses besoins en main-d’œuvre croître, notamment en raison des nombreux chantiers en cours et à venir à la suite des divers plans d’investissements et de relance gouvernementaux (le Plan Infrastructures, le Plan « hôpitaux », le Plan de rénovation énergétique, etc.), ainsi qu’au regard des constructions et rénovations résidentielles.

Se former pour décrocher un emploi

S’orienter vers des métiers de cette liste augmente les chances des demandeurs d’emploi de trouver du travail. Afin de correspondre aux profils recherchés par les employeurs, se former s’avère indispensable. Parmi les 352 formations métier que le Forem propose, 193 concernent des métiers en pénurie (55 %). Il est ainsi possible de se former avec l’Office wallon de la formation professionnelle et de l’emploi à 103 des 126 métiers de la liste (81 %).

Cette liste des métiers en pénurie permet au Forem d’adapter son offre de formations, de façon à proposer des formations innovantes et répondant aux besoins du marché de l’emploi. De nouvelles formations, comme celle d’isolateur de gros œuvre et toiture ou encore de motion designer, enrichissent régulièrement le catalogue proposé.

Pour répondre aux besoins spécifiques des entreprises, plusieurs solutions existent. Le Forem peut notamment mettre sur pied des formations sur mesure : les formations Coup de poing pénuries. Pour qu’une entreprise puisse bénéficier d’une telle formation, elle doit respecter plusieurs conditions : elle doit, seule ou avec d’autres sociétés, rechercher au minimum 8 collaborateurs pour un même métier et s’engager à recruter au moins 80 % des demandeurs d’emploi formés avec succès.

Le dispositif PFI (Plan Formation-Insertion) permet également à une entreprise de former un demandeur d’emploi selon ses besoins spécifiques puis de l’engager pour une durée au moins équivalente à la formation. La formation s’étale sur 4 à 26 semaines (voire jusqu’à 52 semaines dans certains cas) et permet au demandeur d’emploi d’acquérir les compétences nécessaires à l’exercice de sa fonction. Elle peut être exclusivement organisée en entreprise ou en partie dans un centre de formation.

Lutter contre les pénuries, c’est aussi sensibiliser les nouvelles générations

Vouloir répondre au problème du manque de main-d’œuvre qualifiée, c’est à la fois chercher à développer une offre de formation exhaustive, mais surtout à savoir pourquoi peu de personnes s’orientent vers ces métiers. Pour cette raison, une étude a été réalisée en collaboration avec l’UCLouvain afin de déterminer les facteurs qui amènent ou non les jeunes vers les filières STEM (science, technologie, ingénierie et mathématiques). Agir uniquement sur les demandeurs d’emploi est insuffisant pour contrer ces pénuries.

En plus du facteur lié au genre et au sentiment de confiance en soi pour ces matières, il apparait que le manque de connaissances sur ces métiers et leur évolution est une cause importante. Un travail important d’information est primordial dès les premières années d’humanité. Ceci est d’autant plus vrai sachant que le sens, les valeurs et le contenu de leur travail préoccupent davantage la nouvelle génération que celle de leurs ainés.  Les jeunes sont également soucieux de la qualité de leur espace de travail et l’équilibre entre leur vie professionnelle et vie privée.

Depuis la publication de son étude, le Forem a souhaité largement partager les conclusions de cette étude avec les différents acteurs de l’emploi et de la formation. En plus de ces actions de communication, le Forem organise des « Mardis d’avenir » pour sensibiliser les demandeurs d’emploi sur ces opportunités. Depuis 2018, près de 1.500 sessions, durant lesquelles un secteur ou un groupe de métiers est mis à l’honneur, ont été organisées jusqu’à présent, réunissant au total plus de 22.500 demandeurs d’emploi.

Pour encourager les demandeurs d’emploi à se former à l’un des métiers identifiés dans la liste établie par le Forem, une prime de 350 € (l’Incitant +) est octroyée aux demandeurs d’emploi qui ont entrepris et réussi une formation menant à une fonction critique ou à un métier en pénurie et répondant à certains critères (elle doit être donnée à raison de 35h/semaine minimum et pour une durée d’au moins 4 semaines). Près de 10.000 demandeurs d’emploi en ont déjà bénéficié.

Dispense de disponibilité sur le marché de l’emploi

Les demandeurs d’emploi qui suivent une formation auprès du Forem ou de ses partenaires bénéficient d’une dispense sous certaines conditions. Ils peuvent également reprendre des études de plein exercice pour les métiers en pénurie. Celles-ci donnent droit, sous certaines conditions, à une dispense de disponibilité. Ces conditions peuvent être consultées sur le site du Forem, au même titre que la liste des métiers en pénurie.

Image par LEEROY Agency de Pixabay 

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Publication par communiqué de presse.
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