Photo : © M. Houet – ULiège
Trois personnalités académiques recevront les insignes de docteur honoris causa le jeudi 23 septembre, à l’occasion de la séance de rentrée académique de l’Université de Liège :
- Anna Triandafyllidou, professeure de sociologie à Ryerson University (Toronto), spécialiste mondialement reconnue des questions touchant à l’immigration et aux parcours de migrants ;
- Philippe Aghion, professeur d’économie au Collège de France, qui a développé une théorie de la croissance et de l’économie de l’innovation basée sur l’approche de l’économiste Joseph Schumpeter de la « destruction créatrice » ;
- Gérald Bronner, professeur de sociologie à l’Université de Paris-Diderot, spécialiste des biais cognitifs, des croyances collectives, des erreurs de raisonnement et de leurs conséquences sociales.
Le choix de ces personnalités est porté par la volonté de l’Université de Liège, dans le contexte de la pandémie, de mettre en évidence des forces du changement.
« Parmi les hommes et les femmes qui poussent le changement, les migrants tiennent une place particulière, eux qui n’hésitent pas à tout risquer pour aller au bout de leurs possibilités. On oublie souvent à quel point les migrants ont changé positivement le monde et combien leur apport a été décisif là où ils sont accueillis », explique le recteur Pierre Wolper.
Une autre force du changement réside dans le lien entre innovation et économie. « Quels mécanismes permettent la mise en œuvre d’une invention et sa contribution positive au développement socio-économique ? La question mérite toute notre attention car, sans cela, la meilleure science du monde restera le seul plaisir de quelques initiés », poursuit Pierre Wolper.
Enfin, le changement se nourrit de la liberté de présenter de nouvelles idées. « Si nous n’en sommes plus aux temps de l’Inquisition qui condamnait Galilée, le pilori des réseaux sociaux et le rejet violent de toute pensée contraire aux dogmes ou aux modes du moment tuent trop souvent la pensée critique et le débat, qui sont le fondement du travail universitaire. Pour conserver cette liberté, précieuse force du changement, il est essentiel de comprendre ces mécanismes et de les exposer », conclut Pierre Wolper.