Les échéances se succèdent, le compte à rebours a commencé. Fermeture (probable ?) des centrales nucléaires en 2025, réduction drastique de la pollution atmosphérique pour 2030 et 2050, alerte alarmante des Nations-Unies : incontestablement, les énergies renouvelables ont le vent en poupe ! Sans jeu de mot…
John Cockerill, l’ancien CMI, s’est lancé dans ce marché prometteur, non seulement pour saisir des opportunités économiques mais aussi par conviction environnementale. Un des nombreux problèmes à résoudre pour utiliser efficacement les énergies renouvelables, c’est leur stockage lors des pics de production, par exemple quand le soleil est trop généreux ou quand le vent souffle très fort.
La plus grande station de stockage d’énergie
John Cockerill a pris le problème à bras-le-corps. L’entreprise dispose aujourd’hui d’un micro-réseau électrique MiRIS, couplant la production d’énergie renouvelable, grâce à des panneaux photovoltaïques installés sur les toits de ses ateliers, et le stockage dans des batteries de différents types. On n’en parle guère mais en bord de Meuse, à Seraing se trouve la plus grande station industrielle de stockage d’énergie verte d’Europe !
Parmi les différents objectifs de l’entreprise sérésienne, la conversion du transport routier à l’énergie électrique.
Si le marché de la voiture électrique progresse lentement mais sûrement en Europe Occidentale, le problème reste posé pour les camions et les poids-lourds. L’autonomie, le volume des batteries et le temps nécessaire à leur recharge pénalisent la rentabilité par rapport au diesel. « Pour parvenir à recharger les camions plus rapidement, nous avons adapté MiRIS à d’autres types de chargeurs plus puissants, explique Antonio Bellver, Business Developpment & Sales Manager,
et notre software permettra de lisser les pics de consommation lors des recharges. Notre but est de déployer cette technologie partout où ce sera nécessaire et donc d’installer des centres de recharge verts pour camions et bus 100 % électriques. »
Une première à Seraing puis à Liège
Dans le cadre de ses recherches, John Cockerill a conclu un partenariat avec la société RENEWI, une entreprise active aux Pays-Bas, en Belgique et au Royaume-Uni, spécialisée dans la collecte des déchets et l’économie circulaire. Cette semaine chez John Cockerill a eu lieu la première recharge électrique d’un petit camion RENEWI, une expérience à laquelle assistait Gilles Forêt, l’échevin liégeois de la transition écologique et de la propreté. « Le projet John Cockerill-Renewi intéresse au plus haut point la ville de Liège. Dans le cadre de son plan climat, la Ville s’est engagée à développer la mobilité verte. Le recours à des véhicules électriques est bon pour la qualité de l’air et la lutte contre les nuisances sonores. Nous allons commencer par la collecte des déchets dans les 4400 poubelles publiques que compte la Ville, notamment dans les parcs avec un véhicule aux dimensions adaptées. En décembre, nous réaliserons une première expérience de tournée classique dans le quartier de Saint-Laurent. »
Ceci dit, il reste encore beaucoup à faire avant que le transport routier de marchandises adopte la propulsion électrique au détriment du diesel, notamment le développement d’un réseau dense de bornes puissantes permettant une recharge rapide des batteries, la poursuite des recherches en matière de consommation électrique – et donc d’autonomie – en terrain accidenté etc.
Et puis, il y a toujours cette question lancinante : les énergies renouvelables permettront-elles un jour de couvrir tous les besoins en électricité ? Les recherches dans des entreprises comme John Cockerill devraient à terme apporter une réponse…