Une reconversion professionnelle. Tout quitter et recommencer à zéro : qui n’en a jamais rêvé ? De l’idée à la réalité, d’audacieux entrepreneurs ont osé sauter le pas. Ni la stabilité d’un emploi, ni un salaire enviable ne sont parvenus à réfréner leur envie de vivre un autre quotidien. La CCI est partie à leur rencontre.
Le Spadois Pierre Meausoone a quitté son métier de chef de cuisine dans l’entreprise familiale pour devenir designer et peintre décorateur. Découvrez son projet et ses motivations…
- Comment est née cette envie de reconversion ? : « Mon cœur a toujours balancé entre la cuisine et la décoration. En 2009, je commençais à tourner en rond dans ma cuisine. Je suis parti parce que le poste ne me convenait plus, même si mon destin semblait écrit. J’ai galéré pour trouver du travail et j’ai pris ce qui se présentait (barman dans un centre sportif, vendeur chez Décathlon…).»
- Le déclic : « Six années se sont écoulées entre mon départ et ma reconversion. Le déclic s’est opéré en 2015, lors d’un déménagement pour une maison plus grande, capable d’accueillir une famille avec 3 enfants. Locataire, j’ai retapé cette maison pendant 3 mois. Au vu du résultat, je me suis rendu compte que j’avais tout en main pour pouvoir me lancer. La société NMC venait de lancer une gamme de panneaux de décoration murale. J’ai eu l’idée de créer quelque chose avec ces panneaux. J’ai été repéré par la société qui m’a demandé de décorer leur gamme pour la première présentation de celle-ci au salon Maison & Objet, à Paris. En un an, je me suis fait une clientèle et un carnet d’adresses.»
- Une prise de risque importante ? : « Prendre le statut d’indépendant a été une grosse prise de risque. Totalement inconnu dans ce métier, je démarrais de zéro.»
- Votre quotidien professionnel avant : « Né dans une famille d’indépendants qui gérait un centre de vacances pour classes vertes à Spa, j’ai fait un an de gestion hôtelière à Namur, motivé par l’envie de reprendre le rôle de chef de cuisine. Un poste que j’ai tenu pendant 18 ans.»
- Votre quotidien professionnel aujourd’hui : « Je me suis spécialisé dans la rénovation de mobiliers avec des techniques de carrosserie. Et j’ai surfé sur la vague des panneaux NMC, sauf que j’ai créé un style incarné par une tête de mort mexicaine. Aujourd’hui, j’en fais des cadres en séries limitées et en différents formats. Voici un an, j’ai parallèlement créé une ligne de vêtements, t-shirts et dérivés ainsi que des bracelets avec une bijoutière. Je suis heureux de l’évolution de mon activité.»
- Qu’avez-vous gagné dans cette aventure ? : « De l’indépendance. Je suis également devenu encore plus autodidacte qu’avant. Ma confiance en moi s’est décuplée. A presque 50 ans, j’ai toujours l’envie et la motivation pour créer de nouvelles choses.»
- Des regrets ? : « Aucun.»
- Le secret d’une reconversion réussie : « Avoir un bas de laine. Il m’a permis de subsister pendant un an ou deux. Beaucoup de travail, des nuits à réfléchir, mais le jeu en vaut la chandelle. Etre dans un créneau de niche permet aussi de s’en sortir.»