Une reconversion professionnelle. Tout quitter et recommencer à zéro : qui n’en a jamais rêvé ? De l’idée à la réalité, d’audacieux entrepreneurs ont osé sauter le pas. Ni la stabilité d’un emploi, ni un salaire enviable ne sont parvenus à réfréner leur envie de vivre un autre quotidien. La CCI est partie à leur rencontre.
Séverine François était responsable d’une agence d’intérim, elle fabrique aujourd’hui des bougies parfumées disponibles dans son atelier-boutique de Beaufays et dans une cinquantaine de boutiques partenaires. Découvrez son projet et ses motivations…
- Comment est née cette envie de reconversion ? : « Arrivée à la quarantaine, je me suis remise en question. J’avais envie de travailler de mes mains, de faire du concret.»
- Le déclic : « J’adore le monde de la décoration en général et les bougies parfumées en particulier. Dès fin 2016, le projet de fabriquer des bougies artisanales s’est mis en place. »
- Une prise de risque importante ? : « Tout le monde m’a dit que oui, mais moi, je n’ai pas trouvé que c’était une prise de risque. J’ai tenté le coup. Financièrement, je pouvais commencer petit. Au départ, cela ne demandait pas un investissement financier énorme. J’ai commencé à travailler de chez moi. Je me suis toujours dit que même si cela ne fonctionnait pas, j’avais toujours mon expérience administrative, les langues et 20 ans d’expérience à faire valoir pour retrouver un emploi. Je suis allée me former à la fabrication de bougies en France. Je me suis rendue à Grasse où j’ai rencontré deux parfumeurs. La mise en place a pris 8 mois.»
- Votre quotidien professionnel avant : « J’étais responsable d’une agence d’intérim et de recrutement. »
- Votre quotidien professionnel aujourd’hui : « Avec les inondations, le quotidien a été bousculé : nettoyer l’atelier-boutique de Chênée, remettre en place, en 6 semaines, un atelier- boutique à Beaufays, repasser les commandes, remonter les meubles, repeindre et agencer, communiquer, relancer la production… En temps normal, le quotidien est axé sur la fabrication à la main de bougies. Nous proposons aussi un service unique de re-fill. Quand une bougie est consumée, nous nettoyons le contenant et le remplissons avec le parfum choisi. Nous fournissons les particuliers, mais aussi les entreprises. Une machine de découpe permet de poser les logos des entreprises sur les verres. Nous n’avons pas arrêté pendant les confinements, des entreprises souhaitaient envoyer des bougies à leur personnel pour les remercier du télétravail. Nous avons livré des bougies en France, en Suisse, aux Pays-Bas et au Luxembourg. Nous avons ouvert un deuxième atelier-boutique NuanSé, à Wavre. Aujourd’hui, nous comptons une cinquantaine de boutiques partenaires réparties partout en Belgique dont plusieurs en Flandre, mais aussi à l’étranger, quatre boutiques en France et une au Luxembourg.»
- Qu’avez-vous gagné dans cette aventure ? : « Je n’ai plus l’impression de travailler. »
- Des regrets ? : « AUCUN !! »
- Le secret d’une reconversion réussie : « Le courage, la ténacité. Quand on croit à ce qu’on fait, cela fonctionne toujours. »