L’augmentation diffère fortement entre les ouvriers et les employés : 2,3 % contre 7 %.
Selon les chiffres de Securex, partenaire en matière d’emploi et d’entrepreneuriat, les salaires bruts versés aux travailleurs à temps plein ont augmenté de 5,5% entre janvier 2021 et 2022 en Belgique. La hausse des salaires bruts chez les employés a été plus importante (+7%) que celle des ouvriers (+2,3%). Les coûts salariaux ont également augmenté au cours de cette période, de 6,7% pour les employés et de 2% pour les ouvriers. Cependant, les salaires bruts et les coûts salariaux des ouvriers sont toujours inférieurs à ceux de janvier 2020 (-4,8%). « Les salaires bruts et les coûts salariaux des ouvriers doivent encore augmenter », explique Els Vanderhaegen, Legal Expert Knowledge Center Payroll Services chez Securex. « Dans certains secteurs, les salaires doivent encore être indexés et, dans d’autres, des indexations supplémentaires sont à venir. »
- Les coûts salariaux ont, eux aussi, augmenté de manière significative : +6,7% pour les employés et +2% pour les ouvriers.
- Les ouvriers et les employés voient leur salaire brut augmenter respectivement de 2,3% et de 7%.
- Les salaires bruts versés aux ouvriers sont 4,8% inférieurs à ceux de janvier 2020 ; ceux versés aux employés sont supérieurs de 7,3%.
- Le salaire brut moyen versé aux employés était de 3757€ en janvier 2022 ; et de 2480€ pour les ouvriers.
À la fin de la pandémie, les travailleurs ont vu leur salaire brut augmenter sur leur fiche de paie. Alors que les salaires bruts versés aux employés en janvier 2021 étaient encore à peu près les mêmes qu’en janvier 2020, ceux-ci ont augmenté de 7% en janvier de cette année par rapport au même mois l’année dernière. Pour les employés de la Commission Paritaire 200, l’augmentation des salaires bruts payés en janvier 2022 est même de 7,9%. Les ouvriers qui, en janvier 2021, percevaient un salaire brut inférieur de 7,3% à celui de janvier 2020, ont vu leur salaire brut augmenter de 2,3% en janvier 2022, ce qui est toujours inférieur de 4,8% à celui de janvier 2020.
Concrètement, cela signifie qu’un employé gagne en moyenne 3757€ brut et un ouvrier 2480€ (sans les primes) en janvier 2022.
Selon Els Vanderhaegen, Legal Expert Knowledge Center Payroll Services chez Securex, ces augmentations vont se poursuivre :
« Pour les employés, une indexation supplémentaire arrivera bientôt mais nous nous attendons surtout à de fortes augmentations du côté des ouvriers. En effet, tous les secteurs n’ont pas encore connu une indexation en janvier et, dans certains secteurs, des indexations supplémentaires sont encore à venir. Les salaires bruts augmenteront également de nouveau à mesure que l’application du chômage temporaire diminuera. En raison du chômage temporaire, les salaires bruts versés aux ouvriers sont toujours inférieurs à ceux de janvier 2020. »
Une évolution similaire des coûts salariaux
En ce qui concerne l’évolution des coûts salariaux pour l’employeur, Securex constate une évolution en parallèle. Le coût salarial pour l’employeur a augmenté de 5% entre 2021 et 2022. Chez les employés, les coûts salariaux ont augmenté nettement plus (+6,7%) que chez les ouvriers (+2%).
Pour les employés de la Commission Paritaire 200, il y a même eu une augmentation de 7,5%. Tout comme pour les salaires bruts, les coûts salariaux des ouvriers en janvier 2022 sont toujours inférieurs au niveau “pré-Covid” de janvier 2020 (-5%). Aussi en ce qui concerne les coûts salariaux, Securex s’attend encore à une nouvelle augmentation.
Selon Joëlle Boutefeu, Senior HR consultant chez Securex, ces augmentations ont également un impact important sur l’employeur :
« L’indexation des salaires a un impact si important sur les coûts salariaux que les employeurs ont de moins en moins de marge de manœuvre pour récompenser les travailleurs pour leurs bonnes performances. Il est donc crucial que les employeurs s’informent des mesures d’optimisation des coûts salariaux pouvant les aider à rester compétitifs : en recherchant les éventuelles réductions de l’ONSS et les exonérations du précompte professionnel – par exemple l’exonération pour la recherche et le développement – ou en introduisant un plan de bonus salarial, en récompensant les travailleurs par un plan de warrants, ou en récompensant partiellement les travailleurs par des avantages extralégaux ».
L’Horeca en outsider
Le secteur de l’Horeca a été très durement touché par la pandémie du Covid-19. À cause du confinement, le taux de chômage dans le secteur de l’Horeca a augmenté jusqu’à 26,7% en janvier 2021, contre seulement 0,5% en janvier 2020. Par conséquent, les coûts salariaux dans l’Horeca ont diminué de 24,5% en janvier 2021 par rapport à janvier 2020. Les salaires bruts ont suivi avec une baisse de 24,5%. En janvier de cette année, les coûts salariaux étaient toujours inférieurs de 3,3% à ceux de janvier 2020. Cela s’explique par le fait que le chômage dans le secteur de l’hôtellerie (7,6%) est encore plus important qu’avant la période corona.
Joëlle Boutefeu, Senior HR consultant chez Securex : « Dans le secteur de l’Horeca, qui a dû faire face à beaucoup de chômage temporaire au cours des deux dernières années, les salaires bruts moyens et les coûts salariaux ont baissé davantage que dans les autres secteurs. Nous nous attendons à ce que le taux de chômage dans l’Horeca retrouve bientôt le niveau très bas de 2020, en particulier maintenant qu’il n’y a plus d’heures de fermeture et que les terrasses rouvrent. En combinaison avec l’indexation élevée, cela signifie que les salaires bruts moyens et les coûts salariaux continueront d’augmenter. Si les mesures de soutien disparaissent également, cela pourrait devenir un défi difficile à relever pour les gérants du secteur de l’Horeca, qui ont déjà du mal à rester à flot. »
À propos de l’enquête
Ces résultats sont basés sur les données du Secrétariat social Securex. L’échantillon de cette étude sur les coûts salariaux se compose de 10 679 entreprises et de 59 943 travailleurs du secteur privé. Seuls les travailleurs entièrement imposables sont inclus. Les étudiants ne font donc pas partie de l’échantillon. De même, les emplois flexibles, les personnes handicapées, les entrepreneurs subventionnés et les travailleurs percevant une somme forfaitaire ou des pourboires ne sont pas inclus.