Brabant wallon

Valoriser et développer les soft skills en entreprise pour en conserver les talents…

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Dans ce monde du travail qui bouge, un monde « VUCA » ou « VICA » (« Volatil, Incertain, Complexe et Ambigu »), plus que jamais, les managers et leurs collaborateurs doivent puiser dans leurs « soft skills » et travailler à les renforcer pour surmonter les défis.

Un rapport publié par Dell, il y a 5 ans, établissait que la majorité des types d’emplois de 2030 n’existaient pas encore. Et en effet, la révolution numérique bouscule tout sur son passage… Certains métiers disparaissent, et de nouvelles fonctions naissent, comme « BIM Manager », pilote de drones,…

« On estime que la crise COVID aurait fait faire un bond de 7 ans aux entreprises, en matière de digitalisation »,indique Camille Wuidar, formatrice, coach et responsable de recrutement chez UPskill, accentuant l’importance des« compétences douces » dans ce contexte.  Fréquemment qualifiées aussi de compétences comportementales, les soft skills permettraient d’aborder avec agilité les défis posés par ce monde (professionnel) en mouvement.

« Qu’il s’agisse pour l’entreprise de développer, de garder ses talents, d’en attirer de nouveaux, il faut véritablement miser sur les soft skills ». 

Camille Wuidar, formatrice, coach, responsable de recrutement UPSkill

Mais, paradoxalement, 7 salariés sur 10* estimeraient que leurs compétences personnelles – indispensables à des réajustements/révolutions successifs -sont sous-sollicitées, voire non reconnues en entreprise.

« Or, qu’il s’agisse pour l’entreprise de développer, de garder ses talents, d’en attirer de nouveaux, il faut véritablement miser sur les soft skills », appuie Camille Wuidar, qui ajoute : « D’ailleurs, quand on interroge les candidats sur leurs principaux critères de sélection d’un employeur, en numéro 1, revient celui des missions, leur impact, leur utilité, suivi du projet, c’est-à-dire, le sens que je vais donner à mon travail, puis, en 3è position, la montée en compétence, la formation continuée. Certes, ce sondage a été fait antérieurement aux crises d’aujourd’hui et le salaire ou la localisation de l’entreprise, placés quand même dans le top 10, remonteraient certainement plus haut dans la liste si on devait le refaire ». 

Mais ce tableau traduit néanmoins l’aspiration, plus prononcée encore chez les nouvelles générations de se développer, se réaliser autant personnellement que professionnellement.

Quelques thématiques softskills de l’entreprise du futur : résolution de problèmes, adaptabilité, communication, esprit critique, résilience, collaboration, créativité, gestion de situations complexes, apprentissage… de l’apprentissage…

Comment, alors, renforcer, chez les collaborateurs, ces compétences comportementales, transversales ?

« Tout d’abord, il est nécessaire d’instaurer une vraie culture des soft skills dans l’entreprise, que celles-ci soient prises en compte dans la vision, la stratégie de l’entreprise », recommande Camille Wuidar. A tous les niveaux de l’entreprise, il s’agit aussi d’avoir un discours cohérent sur ces compétences « douces », autrement dit, que cela « percole », depuis le travailleur jusqu’au manager.  Et, pour permettre le développement de softs skills, un changement de paradigme s’avère incontournable ; en d’autres termes, il faut que le manager évolue vers une position de « manager coach », autonomisant et responsabilisant ses travailleurs ».

Quant à la culture du feed-back, elle apparaitrait également comme l’un des moyens d’encourager l’enrichissement des « compétences douces ».

« Et pas seulement lors de l’évaluation de fin d’année, nuance la formatrice d’UPSkill, ce qui est un moment un peu stressant. Mais, à travers des moments d’échanges même informels, on peut insuffler dans les feedbacks des notions de savoir-être ».

Assurez-vous de l’impact d’une formation en cernant bien, au préalable, les besoins de l’entreprise et du travailleur et communiquez clairement à ce dernier l’objectif poursuivi. 

Comme des observations sur des comportements du collaborateur ne sont pas aisées à formuler pour les RH et les managers, notre interlocutrice avance quelques techniques pour les faciliter, par exemple l’évaluation « à 360° ». Il s’agit d’une évaluation réalisée, de façon bienveillante, par un ensemble de personnes ayant différents types de liens professionnels avec le travailleur… Ceci dans le but de faire ressortir des éléments les plus objectifs possibles en termes de comportements et attitudes. 

Pour développer les soft skills en entreprise, un autre levier est la formation, quelle que soit sa forme, (traditionnelle,mentorat, parrainage, teambuildings,…)

« En tout état de cause, conseille Camille Wuidar, veillez à toujours vous assurer de l’impact d’une formation en n’oubliant pas de bien cerner au préalable les besoins de l’entreprise et du travailleur et de communiquer à ce dernier l’objectif poursuivi dans le cadre de cette formation. Invitez aussi votre collaborateur à s’engager dans un plan d’actions concret, après cette formation, en commençant par lister les ressources disponibles et celles qui seraient nécessaires en vue d’atteindre l’objectif, d’un point de vue financier, matériel, temps… Cela facilitera le transfert de compétences… »

* Étude menée par CadreEmploi et Michael Page en 2019

www.upskill.be

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Rédactrice en chef (Brabant wallon - Hainaut - Wallonie picarde)
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