Wallonie

Les retards de paiement freinent la croissance d’une entreprise sur trois

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La chasse aux factures en souffrance coûte près de 9,2 milliards d’euros par an aux entreprises belges. C’est ce qu’il ressort du baromètre European Payment Report d’Intrum, qui a interrogé plus de 10 500 entreprises à cette occasion. Ainsi, les entreprises belges passent en moyenne 69 jours par an à relancer leurs clients pour qu’ils paient leurs factures. « Ces défauts de paiement provoquent un véritable effet boule de neige à travers toute la chaine logistique et freine la croissance de près d’une entreprise sur trois » explique Guy Colpaert, Managing Director d’Intrum Benelux.

Près de la moitié des entreprises belges (45 %) se disent particulièrement soucieuses de la capacité de leurs clients à payer leurs factures à temps. Une entreprise sur trois (37 %) déclare que l’inflation actuelle élevée limite ses capacités à développer ses activités et à exploiter de nouvelles opportunités.

« À cause de l’inflation et des taux d’intérêt élevés, les entreprises ont du mal à acquitter leurs factures à temps » poursuit Guy Colpaert. « Cette problématique a des répercussions sur toute la chaine. De plus en plus d’entreprises ont des difficultés à payer leurs factures de manière ponctuelle. Notamment parce que leurs propres factures sont aussi payées en retard. Près de deux entreprises sur trois (62 %) affirment qu’elles voudraient payer leurs fournisseurs plus vite, mais qu’elles n’y parviennent pas pour l’instant. Et rien ne laisse présager hélas un rapide changement. Une entreprise belge sur trois (34 %) souligne même qu’elle va probablement devoir demander à ses fournisseurs d’allonger ses délais de paiement. Des délais parfois si longs qu’ils nuisent à la santé financière de sept entreprises sur dix (69 %). Sept entreprises sur dix sont concernées parce qu’elles subissent la pression d’une multinationale qui les pousse à accepter des délais de paiement plus longs. »

Toutes les entreprises ne paient pas en retard. En Belgique, le déficit de paiement (le temps écoulé entre la date d’échéance convenue et la date réelle de paiement) a augmenté de 2022 à 2023 de 57 % pour les consommateurs, de 25 % pour les entreprises et de 12,5 % pour le secteur public.

Les entreprises énergétiques et les services publics sont particulièrement touchés. En moyenne, leurs clients dépassent la date d’échéance de paiement de 73 jours contre seulement 48 jours l’année dernière.

D’importantes répercussions

Les répercussions des retards de paiement des clients des entreprises belges ne sont pas négligeables : perte de revenus (22 %), problèmes de liquidité (22 %), hausse des coûts de financement (20 %) et ralentissement de la croissance (20 %) sont les principales répercussions sur les entreprises belges.

« Si les entreprises belges étaient payées plus rapidement, elles pourraient à leur tour payer leurs fournisseurs plus rapidement, étoffer leur gamme de produits et de services et favoriser leur développement durable » ajoute Guy Colpaert. « Il y a donc tout à gagner à ce niveau-là. »

Les pertes se répercutent à différents niveaux. Non seulement l’argent ne rentre pas, mais le suivi des débiteurs est un processus particulièrement chronophage. Plus de la moitié des entreprises belges (53 %) confirment qu’il est de plus en plus difficile de convenir avec leurs clients de conditions de paiement favorables aux deux parties, ce qui rallonge les négociations (et donc coûte de l’argent).

En outre, plus de la moitié des entreprises belges (53 %) disent avoir de plus en plus de clients qui demandent que l’envoi des factures soit reporté. À nouveau, cela demande du temps et des moyens. Les entreprises consacrent en moyenne en Belgique 9,7 heures par semaine au suivi des débiteurs, ce qui revient à 69 jours par an.

(Photo Intrum)

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Publication par communiqué de presse.
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