Voilà une nouvelle qui intéressera les acteurs du secteur de la construction et au-delà, d’autant qu’elle pourrait augurer un mouvement plus généralisé : le Conseil communal de Waremme vient de décider de charger le Collège communal de prendre les mesures nécessaires afin de freiner au maximum l’urbanisation sur les terrains non encore artificialisés, et ce peu importe leur localisation.
Cette décision s’inscrit dans un contexte plus large.
En 2018 en effet, le gouvernement wallon marquait sa volonté, dans la cadre du Schéma de développement territorial (SDT), d’interdire de construire sur des terres non artificialisées – c’est-à-dire des terrains non construits – à partir de 2050.
Cette volonté est réaffirmée dans le projet de SDT 2023.
Le Gouvernement wallon a adopté le 30 mars 2023 le projet de schéma de développement du territoire (SDT) révisant le schéma de développement du territoire adopté par le Gouvernement wallon le 27 mai 1999 (anciennement appelé SDER) et décidé de le soumettre à enquête publique du mardi 30 mai au mercredi 14 juillet 2023 ainsi qu’à l’avis des Conseils communaux.
L’objectif majeur de cette réforme est l’optimisation spatiale pour répondre aux défis actuels (0% d’artificialisation de terres à l’horizon 2050), qui passe principalement par l’identification de centralités dans lesquelles les opérations de densification devront être privilégiées (75% des nouveaux logements devront se situer dans ces centralités).
Comparée à d’autres villes, Waremme a connu et connaît un développement urbanistique important, notamment au vu de sa localisation et de ses services, et dispose aujourd’hui d’une suroffre en logements collectifs. L’ambition est de pouvoir accueillir et pérenniser un maximum de familles au centre-ville, à proximité des services et des commerces afin de contenir l’impact sur la mobilité.
Waremme n’est pas non plus en reste en ce qui concerne les logements inoccupés et pourtant bien situés.
Le Conseil communal vient d’émettre un avis défavorable sur le projet de SDT.
Par ailleurs, il a décidé de réviser le Schéma de développement communal ; tel que prévu au PST et inscrit au budget extraordinaire 2023, dès que le Gouvernement wallon se sera définitivement positionné sur le SDT et que les éventuelles mesures opérationnelles seront clairement définies.
Enfin, dans l’attente d’être en possession de lignes directrices claires et approuvées par les différentes autorités, le Conseil communal a décidé de charger le Collège communal de prendre les mesures nécessaires afin de freiner au maximum l’urbanisation sur les terrains non encore artificialisés, et ce peu importe leur localisation (y compris dans les centralités identifiées dans le projet de SDT et quelle que soit leur affectation au Plan de Secteur).
La volonté du Collège est désormais de donner la priorité au tissu déjà bâti et situé à proximité du centre-ville, des services et des commerces.
Le message que le Collège souhaite adresser est de proposer des projets de requalification de friches, de rénovation de l’habitat, de transformation de cellules vides au centre-ville, tout en préservant les zones non encore artificialisées de toute urbanisation, même si celles-ci sont comprises dans des zones urbanisables au Plan de Secteur ou localisées dans les centralités identifiées dans le projet de SDT.
Il n’est, en revanche, pas question d’empêcher un particulier de construire sa maison sur son terrain, indépendamment de sa localisation.
(photo Esi Grünhagen / Pixabay)