Des législations plus contraignantes vont être imposées aux entreprises européennes prochainement ; la directive « CSRD » (pour Corporate Sustainability Reporting Directive) visera en effet à harmoniser le reporting de durabilité des entreprises, avec une amélioration attendue de la qualité et de la disponibilité des données publiées.
Ces dispositions, de nature à freiner le greenwashing, aideront par ailleurs les investisseurs, et toutes les parties prenantes à évaluer les performances de l’entreprise en termes de durabilité.
Elles mettront en évidence la prise en compte, tant des enjeux environnementaux que sociaux et de gouvernance par celle-ci de façon plus claire, grâce à des indicateurs standardisés.
Anticiper !
Si ces rapports de durabilité seront imposés essentiellement aux grandes entreprises et PME cotées (ndlr : l’obligation de produire ces rapports commencera, pour certaines entreprises, le 1er janvier 2025, pour l’exercice 2024), celles qui ne tombent pas sous le champ d’application seront néanmoins bien avisées de prendre en compte cet aspect.
En effet, dans le rapport de durabilité, des informations récoltées en cette matière sont reprises auprès des fournisseurs, des sous-traitants, qui ont donc tout intérêt à se pencher au plus tôt sur leur stratégie de durabilité s’ils veulent poursuivre leurs collaborations avec les entreprises ciblées par la directive CSRD.
Résumons donc le sujet en deux phrases : 1.Toutes les entreprises sont concernées par une vraie stratégie de durabilité ! 2. Ca commence aujourd’hui (pour celles qui n’ont pas commencé hier !)
« Il faut en effet anticiper les futures réglementations », appuie Eric De Vreese* (Circle-Dev) qui ajoute : « Une stratégie de développement durable bien échafaudée va ajouter de la valeur à votre entreprise. L’accès au capital sera facilité, vous conserverez davantage vos talents, vous vous distinguerez de la concurrence, et par tous ces aspects et d’autres encore, vous assurerez la survie à long terme de votre société.
Les entreprises qui se sont bien engagées dans cette voie et sont loin dans les démarches apparaissent comme véritablement visionnaires ; elles ont compris à quelle vitesse le monde va changer. Ce sont des entreprises agiles, flexibles, aptes au changement…»
Un outil puissant de sensibilisation et d’invitation à l’action : la Fresque du Climat
Fort de son expérience à différents postes de direction au sein d’une multinationale américaine durant un quart de siècle, Eric De Vreese sait mieux que quiconque qu’une stratégie de développement durable ne se conçoit pas indépendamment de la recherche de profit.
Après s’être formé en stratégie de développement durable, à l’approche BCorp et GRI (Global Reporting Initiative), il accompagne aujourd’hui les entreprises dans l’élaboration de cette stratégie, les sensibilisant au sujet, les orientant pour leur plan d’action, les éclairant également sur les réglementations, la recherche de subsides, les labellisations…
L’ingénieur commercial a développé une approche intégrant au premier chef l’équipe de direction, dont l’implication est primordiale.
Pour donner les meilleures chances de succès à la démarche, il le sait, l’ensemble des décideurs doivent tendre vers le même objectif et les parties prenantes tant internes qu’externes doivent s’engager dans le mouvement. L’étape de sensibilisation est donc essentielle, qui permettra de lever certaines réticences, et elle peut se faire par divers biais : conférences, exercices, ateliers…
L’un des plus percutants, parmi ces ateliers, est celui bien connu, de la « Fresque du Climat » pour lequel Eric De Vreese s’est formé.
Faisant appel à l’intelligence collective, cet atelier est organisé en petits groupes d’une dizaine de personnes maximum. Il vulgarise en quelque sorte les données provenant des rapports scientifiques du « GIEC » pour les traduire, les rendre « digestes » et entrainer une prise de conscience exacerbée de la situation… « C’est un outil puissant, mais neutre et objectif, nuance l’ingénieur commercial, qui permet de dégager les liens de cause à effets entre les phénomènes, mais génère surtout la question : que puis-je faire, à mon niveau, avec mes outils et mes équipes ? » Il ne s’agit donc nullement de culpabiliser quiconque, mais de créer une dynamique d’amélioration ensemble.
« Pour agir, il faut comprendre ». Et les chiffres parlent d’eux-mêmes puisque la « Fresque du Climat » a aujourd’hui touché 156 pays, 1,2 million de participants, entrainant dans son sillage 60.000 bénévoles. Pour inciter les individus, les organisations à prendre conscience des causes et conséquences des changements climatiques, l’outil se décline en une cinquantaine de langues…
« Un atelier dure 3 heures, et est basé sur un jeu de 42 cartes, explique Eric De Vreese. Tout en étant pédagogique, son approche est vraiment ludique, et c’est la raison pour laquelle il sera perçu positivement par les collaborateurs de l’entreprise. Le déroulé part d’une phase de découverte et de compréhension des effets systémiques de l’enjeu, jusqu’à une liste d’actions placées dans un tableau à 2 axes : faisabilité et impact. On peut vraiment imaginer de proposer un atelier de ce type dans le cadre d’un teambuilding, ou avant le repas de fin d’année avec les collègues… C’est une manière originale de mêler l’utile à l’agréable », conclut-il.
*Circle Dev – Av. des frères Fleischman, 21 à 1410 Waterloo – www.circle-dev.com – 0475/55.08.95 – eric.devreese@circle-dev.com