Le mouvement low-tech, vous connaissez ? Il a pour but de sensibiliser des communes, des particuliers et des entreprises à cette approche qui consiste à viser des solutions pratiques et simples à la fois utiles, accessibles et durables.Trois mots indissociables. « Utiles par rapport aux besoins de base de chacun, accessibles financièrement et durables aux plans de la technologie, de l’initiative, de la réparation, des matériaux » détaille Kim Maréchal, co-fondateur et project manager de Low-tech Liège. « Nous organisons des ateliers pour les communes, nous donnons des conseils aux entreprises, architectes, designers… et aussi aux particuliers qui souhaitent entrer dans cette démarche. De notre côté, nous menons aussi des projets. »
Low-Tech Liège est la première communauté low-tech en Belgique. Il en existe déjà 18 en France et aussi au Luxembourg et en Suisse. Une charte commune à ces pays reprend les trois grands principes.
Tout commence par l’appel d’une Liégeoise, Caroline Putz. Elle fait partie du Low-Tech Lab, programme de recherche fondé par l’ingénieur français Corentin de Chatelperron à Concarneau en Bretagne et qui collecte les solutions low-tech dans le monde. Souhaitant un même mouvement en Belgique, elle lance un appel sur les réseaux sociaux.
« J’ai répondu que j’étais partant. Cela correspondait à des enjeux de société que j’avais en tête. »
Le parcours de Kim Maréchal est atypique. « J’ai d’abord œuvré dans le secteur culturel avec la création d’un lieu, Le Fiacre. Il en a découlé Le Comptoir des Ressources créatives et DynamoCoop. J’ai aussi initié le projet Les Reines de Liège, pépinière de plantes mellifères locales pour le redéploiement et le maillage de la biodiversité, qui a débouché sur le projet Jungle Project à Madagascar, la reforestation en micro-forêt sur les principes d’un botaniste japonais. »
Voici deux ans, de retour en Belgique, il rassemble différentes personnes-clés pour entamer le processus d’émergence d’une communauté low-tech à Liège. « Aujourd’hui, nous sommes six dans le staff, deux designers industriels, un chercheur en sciences cognitives… »
Un habitat 100 % low-tech
Parmi les projets du Low-Tech Liège, un habitat 100 % low-tech. « Un bâtiment à Méry, impacté par les inondations, est en cours de rénovation et devrait être achevé en juin prochain. Avec des architectes, des ingénieurs, des chercheurs…, nous allons constituer un cahier des charges dédié à la rénovation low-tech. Nous prenons aussi en compte les facteurs du dérèglement climatique au plan des inondations, des trombes d’eau et des fortes chaleurs. Ces différents paramètres vont être intégrés dans la rénovation du bâtiment qui sera habité. Nous avons l’intention de proposer ce type d’habitat aux différentes communes intéressées par ce genre de rénovation au coût moindre et destiné à de potentielles futures rénovations de bâtiments impactés, entre autres, par les inondations. »
Autres projets en cours, un pôle de recherche et documentation au B3 où seront centralisées les différentes données des expérimentations, ainsi qu’un pôle d’alimentation durable à Angleur où des ateliers en alimentation sont déjà organisés pour particuliers et professionnels. « Nous avons également un projet de « low-techisation » d’un commerce horeca, le Suki Low-Tech Bar, au centre de Liège. Et nous sommes toujours intéressés de tisser du lien avec des sociétés qui veulent savoir comment « low-techiser » leur entreprise. »
(Photo Kim Maréchal)