Dans une nouvelle étude, Acerta, VKW Limburg et Etion ont examiné l’évolution de l’absentéisme dans les petites et moyennes entreprises belges au cours de l’année écoulée. Qu’en est-il ressorti ? Dans six PME sur dix, l’absentéisme de courte durée (moins de 30 jours) ainsi que l’absentéisme de très courte durée (1 jour) ont baissé ou sont restés stables au cours de l’année écoulée. Trois dirigeants de PME sur dix ont constaté une augmentation de l’absentéisme dans leur organisation au cours des douze derniers mois. Ce chiffre est beaucoup plus élevé que dans les PME dans lesquelles l’absentéisme a diminué (11 %).
Illustration 1 : Évolution de l’absentéisme de courte durée (en haut) et de très courte durée (en bas) dans les PME
La suppression du certificat médical depuis la fin de l’année 2022 a eu peu d’impact dans les PME. Les entreprises de moins de 50 collaborateurs peuvent donc encore déroger à cette réglementation légale. La demande d’un certificat médical reste donc importante dans de nombreuses PME : 60 % des dirigeants de PME demandent un certificat médical dès le premier jour en cas d’absence d’un travailleur. Environ 15 % offrent la possibilité aux travailleurs de s’absenter une journée trois fois par an sans certificat médical. Par ailleurs, un quart des PME ne demandent plus du tout de certificats médicaux.
« Dans les entreprises de 50 travailleurs ou plus » explique Olivier Marcq, expert juridique chez Acerta Consult, « les travailleurs sont autorisés à s’absenter une journée trois fois par an sans certificat médical. Cette décision a été prise par le gouvernement fédéral à la fin de l’année 2022. Les PME de moins de 50 travailleurs peuvent toutefois encore demander un certificat médical à chaque absence pour maladie. Et c’est également ce que font la plupart des entreprises, d’après nos chiffres. Bien entendu, il est également important que les entreprises continuent à parler à leurs travailleurs malades, surtout si la maladie s’éternise. Un suivi téléphonique régulier avec le travailleur malade, la conclusion d’accords sur le transfert de travail et la proposition d’une conversation au retour du travailleur contribueraient à renforcer les liens et à faciliter le retour au travail. Cette communication doit faire partie intégrante d’une politique constructive en matière d’absentéisme ».
La déconnexion dans les PME
Outre le bien-être physique, l’aspect mental a également gagné en importance dans de nombreuses petites et moyennes entreprises depuis le Deal pour l’emploi. Cela ne signifie pas pour autant que tous les travailleurs des PME sont injoignables après les heures de travail. 22 % des PME attendent des profils administratifs qu’ils soient également joignables en dehors des heures de travail pour des affaires urgentes telles que des situations imprévues, une catastrophe ou une question commerciale urgente, 32 % en attendent autant de la part des profils commerciaux et 64 % l’attendent de la part des profils dirigeants.
« Il est important que les PME concluent de bons accords sur avec leurs travailleurs » souligne Olivier Marcq. « Le fait que les attentes restent floues et non fixées par écrit peut conduire à une surconnexion et au burn out chez les travailleurs, y compris chez les profils dirigeants. 62 % des PME déclarent ne pas avoir ou prévoir un tel cadre d’accords, alors qu’il s’agit d’une obligation à partir de 20 travailleurs et qu’environ 35 secteurs ont déjà une CCT sur la déconnexion. Nous préconisons donc que les petites et moyennes entreprises établissent aussi concrètement des accords en matière de déconnexion dans leur organisation. »
Peu de demandes pour la semaine de quatre jours
Une autre nouvelle mesure depuis le « Deal pour l’emploi » est la semaine de quatre jours, permettant aux travailleurs de planifier une semaine de travail à temps plein sur quatre jours. Dans les PME belges, celle-ci ne perce pas réellement. Dans 10 % des PME belges, les travailleurs ont déjà demandé au cours de l’année écoulée la permission de prester une semaine de travail à temps plein en quatre jours ouvrables.
(Photo Julio César Velásquez Mejía/Pixabay)