
A 23 ans, Robert Souary, sac à dos, s’envole vers l’Australie, sans but précis. Abandonnant des études dans une école de commerce, qui ne rencontraient pas ses attentes, il laisse derrière lui sa terre natale, en manque de repères. Il ne peut définir ce qu’il recherche, mais il se sent poussé vers une contrée « anglophone, sous le soleil, avec un cadre et un style de vie sympas » (sic).
Il reste finalement 3 ans au pays des kangourous où il devient responsable d’un call center, entouré d’une jeune équipe dynamique.
Testant un « ailleurs », il veut aussi y tenter de nouvelles expériences, comme les virées en moto qui l’ont toujours fait rêver. Il passe son permis, s’achète l’engin convoité et l’enfourche pour sillonner Sydney. Ce vent de liberté l’amène progressivement vers un objectif, même s’il ne peut encore en définir clairement les contours.
Transformer sa garde-robe en équipement motard…
« Développant cette passion pour la moto, je prends conscience que je veux en faire l’élément central de mon travail, raconte Robert Souary, 38 ans. Je rentre en Belgique en février 2014, je m’inscris à l’IFAPME pour obtenir un diplôme de mécanicien auto en 2017, me spécialisant en électricité et je deviens réparateur ambulant. Mettre les mains dans le cambouis m’enchante, j’ai toujours aimé ce qui est concret… »
Dans le même temps, une idée trace son chemin dans la tête du jeune mécanicien, frustré de ne jamais trouver de vêtements qui lui conviennent pour ses escapades sur les routes.
« J’en avais assez des vestes de moto lourdes, souvent peu seyantes, emplies de logos,… idem pour les pantalons. En hiver, je mettais des collants de ski en-dessous lorsque je roulais ! Bref, j’avais envie de rouler avec les jeans que j’appréciais, de conserver, en fait, toute ma garde-robe, rigole-t-il. Mais bien entendu, il fallait que j’aie un équipement résistant à mettre en-dessous, qui soit agréable et léger… Et c’est comme cela que j’en suis arrivé à l’activité qui m’occupe aujourd’hui !, conclut le fondateur de « Bowtex » désormais associé à Bernard de Longueville.
Pour casser les codes des équipements moto traditionnels tout en en garantissant une protection optimale, il recherche et teste des tissus techniques haut de gamme : Dyneema® et le DuPont™ Kevlar®.
Les sous-vêtements de protection Bowtex deviennent rapidement une référence sur le marché et, outre des leggings, sortis en 2015, la marque ajoute des sous-vestes en 2017.
Après la gamme d’entrée « Essential » dont les habits mêlent tissu stretch et Kevlar, la gamme « Elite » fait son apparition, avec un tissu développé par Bowtex.
« Au départ, je faisais une petite production artisanale du côté de la gare du midi avec des tissus provenant d’Allemagne et mes clients étaient des copains motards qui me donnaient leur feed-back. Au fur et à mesure des améliorations et évolutions des vêtements, j’ai été approché par des distributeurs qui ont eu vent de ce que je faisais via Facebook, des blogs,… Aujourd’hui, le réseau des revendeurs s’est agrandi hors Europe », se réjouit le chef d’entreprise.
Toute la gamme homologuée double ou triple A !
Au fil des ans, les produits Bowtex sont développés pour devenir toujours plus performants, d’autant que la réglementation évolue et que la société doit répondre aux exigences de la norme EN17092, qui devient obligatoire à partir du 21 avril 2023.
« Ceci oblige les fabricants de produits moto à homologuer les équipements de protection moto vendus sur le marché européen. Cette norme EN17092 concerne les pantalons et vestes moto qu’il n’est plus permis de vendre sans ce marquage CE » précise Robert Souary.
Ce sont des laboratoires indépendants, agréés par la commission européenne, qui effectuent la batterie de tests (déchirement, éclatement, ergonomie, etc.) à cette fin.
Alors que le niveau « A » est réservé aux équipements qui offrent une résistance à l’abrasion et aux impacts en usage urbain (vitesse théorique max. 45 km/H), le niveau « AA » est atteint par les équipements qui ont montré cette résistance à une vitesse théorique de 75 km/h, donc en usage routier « normal. Enfin le triple A est le « top niveau ». Les équipements qui l’affichent résistent à l’abrasion à haute vitesse (120km/h), ainsi qu’aux impacts. Ce niveau est exigé pour rouler sur autoroute.
La gamme « Optimal » de Bowtex est certifiée double A et la gamme Elite atteint le triple A ! Une fierté pour le jeune entrepreneur : « toute notre gamme est homologuée au minimum double A, à l’instar des équipements moto classiques ! Bref, on peut donc conclure que toute la garde-robe de nos clients est homologuée, ce qui est quand même assez unique », sourit-il.
Les vêtements de la gamme « Elite » sont confectionnés avec un tissu conçu avec du Dyneema, une fibre de polyéthylène à haute densité moléculaire que l’on utilise principalement dans l’industrie. Les vestes fines et légères se glissent sous le sweat ou une autre veste en offrant confort et respirabilité quelles que soient les conditions climatiques. Les leggings comme les vestes présentent une coupe ergonomique et intègrent des protections.
« Notre valeur ajoutée, c’est vraiment la technicité avec ces fibres particulières que nous utilisons. Nous avons fait des recherches pour trouver des usines qui pourraient, en Europe, tricoter des tissus que nous avons développé, répondant à de hauts critères de résistance et de confort tout en étant esthétiques et bien coupés », insiste le motard.
Robert Souary glisse alors que la gent féminine représente une part importante de sa clientèle – au minimum le quart des ventes – alors que seuls 10 à 15% des motards sont… des motardes !
Bowtex leur a même réservé des gammes spécifiques « Elite et Optimal Ladies » depuis deux ans !
Les femmes aussi aiment conserver leur style à moto !
BOWTEX – Av. Robert Schuman 51/D25, 1401 Nivelles – 0470/89.89.22 – https://bowtex.store/
