Au début du mois, les pouvoirs publics ont fait savoir que seulement 250 000 entreprises sur les 1,2 million que compte la Belgique étaient raccordées au réseau Peppol. Plus de trois entreprises sur quatre devront donc se conformer à cette obligation d’ici le 1er janvier 2026.
A partir de cette date en effet, les pouvoirs publics belges exigeront des factures électroniques pour toutes les transactions interentreprises.
Un sondage mené par Billit, le spécialiste belge de la facturation électronique, révèle que beaucoup d’entrepreneurs ne voient pas encore cela d’un très bon œil. Près d’un quart des entrepreneurs interrogés (23,3 %) envisagent même de mettre un terme à leurs activités. « Il y a visiblement beaucoup de méconnaissance à ce sujet et de peur de l’inconnu » explique Tom Van Gaever, fondateur de Billit. « C’est tout à fait compréhensible, mais cela n’a pas lieu d’être. »
En Belgique, 31 % des entrepreneurs ne sont cependant pas au courant de la future nouvelle obligation, selon l’enquête commandée par Billit. Plus de la moitié (56,6 %) des personnes informées envoient encore aujourd’hui des factures qui ne sont pas conformes à la nouvelle législation. Pour être en règle avec la législation, il faudra, à partir de l’année prochaine, utiliser un outil de facturation électronique qui devra en outre être raccordé au réseau Peppol (via un Acces Point). D’une manière générale, un peu plus de la moitié des entrepreneurs belges (52,3 %) utilisent actuellement un outil de facturation électronique, mais il semble – au vu du chiffre de 250 000 inscriptions sur Peppol – que beaucoup ne soient pas encore raccordés.
Pour rappel, Peppol est l’acronyme de « Pan-European Public Procurement Online ». Il s’agit d’un réseau fermé qui permet d’envoyer en toute sécurité des documents professionnels numériques comme des factures. Bien qu’il ait été mis au point par la Commission européenne, Peppol est un réseau international également utilisé en dehors de l’Europe et en passe de devenir la nouvelle norme pour l’envoi de factures.
Résistance importante
Une grande majorité des entrepreneurs (76,7 %) estiment que cette obligation sera une bonne chose, mais un petit quart d’entre eux n’y voient pas leur intérêt (23,3 %). L’enquête indique à cet égard que certains pourraient même bientôt prendre des mesures radicales et cesser totalement leurs activités d’indépendant. Quand on leur demande s’ils envisageraient d’arrêter leurs activités d’indépendant en raison de la facturation électronique obligatoire, 23,7 % répondent en effet par l’affirmative.
« Le fait que tant d’entrepreneurs envisagent cette option me fait froid dans le dos, mais c’est quelque chose que nous avons déjà remarqué » commente Tom Van Gaever, fondateur de Billit. « Chaque jour, nous sommes en contact avec de très nombreux entrepreneurs et nous savons donc que la résistance est importante. Ils sont face à quelque chose de nouveau, quelque chose d’inconnu. Beaucoup pensent que cela va leur compliquer la vie, que ce sera complexe, etc. Mais c’est tout le contraire. Nous voyons chaque jour des centaines de personnes se lancer et leurs premiers pas sont à chaque fois très simples. Et une fois qu’elles s’y sont mises, elles se rendent compte que c’est vraiment un jeu d’enfant. »
AKT – CCI LVN organisera avec son partenaire BDO une conférence sur la facturation électronique le 4 juin à Battice. Plus d’informations ici.