
Comment se porte l’emploi dans notre pays et plus particulièrement en province de Liège ? L’expert en RH Acerta a analysé les chiffres récemment publiés par Eurostat.
Bonne nouvelle : le taux d’emploi a augmenté avec une année 2024 marquant un sommet en 20 ans, avec 65,1 %. Mais ce sommet reste néanmoins bien bas et très éloigné de l’objectif des 80 %
D’autres conclusions ressortent : le mouvement de rattrapage observé pour les femmes semble désormais retomber, l’emploi des plus de 55 ans et des non Belges a augmenté à Liège, restant inférieur à la moyenne. Sans surprise, les personnes peu qualifiées affichent un taux d’emploi moindre ; l’emploi commence donc par un enseignement effectif.
Il apparaît aussi que le chômage – qui reculait déjà – passe même sous la moyenne wallonne, avec 6,8 %.
Sous la moyenne wallonne
Pour rappel, le taux d’emploi représente le pourcentage de personnes effectivement occupées. En théorie, toute personne à partir de 15 ans entre en considération, mais Acerta a limité son analyse à la catégorie des 20-65 ans, car il s’agit d’un segment plus réaliste de personnes potentiellement occupées.
En Belgique, 72,3 % des personnes âgées de 20 à 65 ans ont un emploi. Il s’agit d’une moyenne, mais il existe donc des différences notables entre les régions et les provinces. La province de Liège enregistre en 2024 un taux d’emploi de 65,1 %, soit une augmentation de 8,68 % par rapport à 2004 et de 7,25 % par rapport à 2014. La province reste toutefois juste en dessous de la moyenne wallonne de 67,1 %.


Taux de chômage de 6,8 %
Les chiffres d’Eurostat font état en 2024 d’un taux de chômage de 5,4 % pour la Belgique et de 6,8 % pour la province de Liège, soit provisoirement le meilleur résultat en 20 ans ; Liège comptait par exemple encore 12,3 % de chômeurs en 2014. La Région wallonne affiche un taux de chômage de 7,1 %, Liège est maintenant en dessous.
« Les employeurs qui ont des postes à pourvoir ne peuvent piocher que dans quelques viviers : les jeunes diplômés, les chômeurs et les personnes inactives, ou ils peuvent jeter leur dévolu sur des personnes occupées ailleurs » précise Emel Ozyasar. directeur chez Acerta pour la province de Liège. « Les chiffres en baisse du chômage à Liège et dans toute la Région wallonne révèlent que ce vivier est effectivement sollicité. De manière générale en Belgique, le taux de chômage est si faible qu’il reflète un marché de l’emploi en pénurie. D’autres indicateurs confirment cette pénurie. Prenons le taux de vacance : au dernier trimestre 2024, la Belgique comptait en moyenne 4,1 postes vacants pour 100 emplois, tandis qu’en Région wallonne, il s’agissait de 3,5 postes vacants pour 100 emplois – en comparaison, l’UE enregistre une moyenne de 2,3 postes vacants pour 100 emplois, de sorte que la proportion d’emplois pour lesquels il faut encore trouver preneur est beaucoup plus faible que chez nous. »

Enfin, pour faire le lien avec le projet du gouvernement Arizona relatif à une limitation dans le temps des allocations de chômage, les chiffres d’Eurostat montrent que la part de chômeurs de longue durée (< 12 mois) est certes à son niveau le plus bas depuis 20 ans, mais aussi qu’il s’agit toujours d’une part considérable. En Région wallonne, il est question de 45,9 %, et dans la province de Liège de 49,2 %.
