
Dans notre pays, 4 employeurs sur 10 (38 %) sont déjà préparés aux nouvelles règles européennes sur la transparence des salaires. Les règles ont été approuvées en mai de l’année dernière et doivent être transposées dans la législation belge dans un an, en juin 2026. Les entreprises sont conscientes des mesures qu’elles doivent prendre, mais il reste encore du travail à faire avant la date limite. C’est ce que révèle une enquête de panel par Acerta Consult menée auprès de 233 entreprises.
L’Europe pousse les entreprises à mettre en place une politique de rémunération équitable pour les travailleurs. La directive encourageant la transparence des salaires et l’égalité salariale pour un travail égal doit être transposée dans le droit belge dans un an, d’ici juin 2026.
Une étude menée par Acerta Consult démontre que les entreprises travaillent pour assurer la transparence des salaires. 15 % des employeurs ont déjà une politique salariale transparente et 23 % appliquent déjà la directive européenne. Pourtant, ce n’est pas encore le cas pour tout le monde. Plus de 4 employeurs sur 10 (43 %) connaissent la directive, mais ne l’appliquent pas encore. Presque 1 employeur sur 5 (18 %) ne connait pas encore les détails de la directive.
Laura Couchard, experte en rémunération chez Acerta Consult, indique : « Près de 4 employeurs sur 10 déclarent travailler sur la directive. C’est déjà beaucoup, puisqu’elle ne sera transposée dans le droit belge qu’en juin 2026. Il est clair que la transparence des salaires est bien présente dans de nombreuses entreprises, mais celles-ci ont encore besoin d’aide pour mettre en œuvre la directive. Beaucoup ne savent pas comment ni par où commencer. Une politique salariale transparente ne se limite donc pas à comparer les enveloppes salariales à celles d’autres entreprises. Comment mettre en place une politique active de lutte contre la discrimination salariale ? Cela n’a rien de simple. »
Envisagée différemment selon les organisations
Aujourd’hui, les entreprises définissent ce que signifie la transparence salariale et la manière dont elles la mettent en pratique. Environ la moitié des employeurs procèdent à des évaluations et à des discussions sur les salaires avec les collaborateurs et assurent un suivi actif de l’égalité salariale pour un travail égal. 37 % des employeurs ont des échelles salariales claires qu’ils indiquent à leurs collaborateurs et communiquent clairement sur les augmentations de salaire. Il est intéressant de noter que seulement 13 % des employeurs fournissent des informations permettant aux collaborateurs de se situer sur le marché.
Laura Couchard poursuit : « Les entreprises travaillent déjà à la transparence des salaires, mais elles donnent aujourd’hui leur propre interprétation de ce que cela signifie exactement. La directive européenne permettra de rationaliser davantage ce processus. De nombreux employeurs parlent de la rémunération avec leurs collaborateurs, mais seule une petite partie d’entre eux fournit des informations permettant à leurs collaborateurs de se situer sur le marché du travail »
Mentionner le salaire dans les offres d’emploi : une bonne idée !
La directive européenne sur la transparence des salaires pourrait également changer le processus de candidature de nos entreprises. Plus de la moitié (56 %) des employeurs posent aujourd’hui des questions sur l’historique salarial des candidats. Quelque 44 % fournissent des informations claires sur les règles générales et les critères d’augmentation des salaires. Seuls 19 % des employeurs mentionnent le salaire dans les offres d’emploi et 17 % communiquent le niveau salarial moyen de leurs collègues occupant des postes similaires. Toutefois, la directive de l’UE place ces mesures au premier plan. Il reste cependant à voir comment notre pays les traduira en engagements.
Laura Couchard poursuit : « La directive européenne aborde également la question de la transparence salariale au cours du processus de candidature. Aujourd’hui, plus de la moitié des employeurs s’enquièrent de l’historique salarial des candidats, mais cela ne sera bientôt plus autorisé. Il peut être judicieux de mentionner le salaire ou de donner une idée de la fourchette de salaire dans laquelle se situe le poste au sein de l’entreprise. Non seulement parce que la directive le demande, mais aussi parce qu’elle est dans l’intérêt de l’employeur. Les entreprises qui mentionnent le salaire dans leurs offres d’emploi reçoivent beaucoup plus de candidatures. Il peut donc s’agir d’une décision judicieuse pour les employeurs dans la guerre des talents »
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