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Stress hydrique : un risque sous-estimé pour les PME belges

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(Photo : Pixabay)

Sécheresses plus fréquentes, restrictions d’eau, hausse des coûts : les petites et moyennes entreprises belges se retrouvent en première ligne face au stress hydrique. Une menace grandissante, à la fois opérationnelle et financière, que la Banque Centrale Européenne (BCE) identifie désormais comme un risque systémique pour l’économie européenne.

L’eau, talon d’Achille des PME

La pénurie d’eau n’est plus un scénario lointain : elle frappe déjà l’Europe, et la Belgique n’est pas épargnée. Si l’on pense d’abord au sud du continent, les sécheresses récurrentes touchent aussi les Flandres et certaines zones rurales de Wallonie. Pour les PME belges, qui composent l’essentiel du tissu économique national, le risque est concret.

Les entreprises agricoles en subissent les effets directs : baisse des rendements, irrigation plus coûteuse, aléas climatiques. Mais le phénomène dépasse largement le cadre rural. Dans l’agroalimentaire, la chimie, la construction ou encore l’hôtellerie, de nombreuses petites structures dépendent d’un approvisionnement régulier en eau. Lorsque celui-ci se tend, ce sont les processus de production, les marges et parfois la survie même de l’entreprise qui sont en jeu.

Des chaînes fragilisées, des coûts en hausse

Le rapport de la Banque centrale européenne met en lumière des effets en cascade : baisse de productivité, tensions logistiques (baisse des niveaux des rivières), déstabilisation de la production énergétique. Autant de facteurs qui affectent directement ou indirectement les PME, souvent moins résilientes que les grands groupes face à la volatilité des coûts.

En Belgique, la dépendance à la logistique fluviale (port d’Anvers, transport intérieur) rend certaines filières particulièrement vulnérables aux faibles débits. La hausse du prix de l’énergie – en partie liée à la baisse de production hydroélectrique – s’ajoute à une pression accrue sur les trésoreries.

Une vulnérabilité aussi bancaire

Le stress hydrique n’est pas qu’une menace opérationnelle. Il peut aussi fragiliser les finances des PME et leur accès au crédit. Selon la BCE, un tiers des prêts accordés par les banques européennes concernent des secteurs exposés à la pénurie d’eau. En cas de crise prolongée, les défauts de remboursement risquent d’augmenter, ce qui pourrait durcir les conditions de financement pour de nombreuses entreprises.

Adapter pour survivre

Malgré quelques initiatives régionales, comme le Blue Deal en Flandre, la Belgique reste en retard sur l’anticipation des risques liés à l’eau. Pour les PME, il devient urgent d’intégrer cette dimension dans leur stratégie : stockage, réutilisation, efficacité hydrique, mais aussi réflexion sur la chaîne d’approvisionnement ou le modèle d’affaires.

L’eau, jusqu’ici perçue comme une ressource acquise, devient un facteur critique de compétitivité. L’ignorer, c’est exposer son entreprise à une fragilité croissante.

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Chargé de Projets Information & Communication (AKT - CCI LVN)
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