
Simple ambition esthétique ou moteur de créativité et d’innovation, ou encore vecteur de croissance : le design se répand dans le monde économique. La preuve avec une galerie de portraits éclairants sur la multitude de facettes déclinées au sein des entreprises. Une sélection effectuée en collaboration avec Wallonie Design. Aujourd’hui, rencontre avec Jean-François Sidler, CEO de la société Stûv.
Quelle est votre activité ?
« Stûv conçoit, produit, fabrique et commercialise des solutions de chauffage individuel au bois et aux pellets. Nous comptons trois sites en Belgique, à Bois-de-Villers, Thuin et Floreffe, ainsi qu’un site au Canada. »
Que représente le design pour votre entreprise ?
« Chez Stûv, le design fait partie de la culture d’entreprise et de la méthodologie de travail. L’entreprise a été fondée par Gérard Pitance, lui-même designer industriel. Comme il a commencé avec peu de moyens, il a dû tout faire seul et a abordé tous les métiers de l’entreprise avec une approche de designer. Le design transpire dans tous nos métiers, pas uniquement dans la recherche et développement. »
Avez-vous fait appel à des designers externes ou avez-vous développé cette compétence en interne ?
« Nous avons plusieurs designers internes, mais nous faisons également appel à des designers externes. Nous avons fait appel notamment à Georges Vroonen de Prospective Design, mais également à Louise Charlier, Judicaël Cornu, iol Strategic Design. Davantage pour certains projets spécifiques, des projets périphériques à notre activité, que pour des projets dans notre coeur de métier. Celui-ci demande une très bonne connaissance du monde du chauffage, de la combustion, ce qui n’est pas le core business d’un designer. »
Quels défis avez-vous rencontrés dans ces collaborations ?
« La difficulté vient souvent des outils ou des processus de fonctionnement. Le fait qu’on ne travaille pas toujours avec les mêmes outils que les designers nécessite parfois de devoir refaire une partie du travail pour l’adapter à nos systèmes, d’autant que, chez nous, le design est très intégré à l’industrialisation. Si bien qu’on est obligé de tout remettre dans nos outils adaptés. Des choses, parfois plus intuitives et informelles quand on travaille uniquement avec des designers internes, nécessitent un peu plus de formalisation quand on collabore avec des designers externes. »
Quelle est la spécificité de ce travail à quatre mains ?
« Quand on travaille avec un designer externe, on ne délègue pas le projet de A à Z. Nous travaillons en étroite collaboration, Stûv apporte une partie de la valeur ajoutée et le designer externe une autre partie de la valeur ajoutée. »
Pourriez-vous nous donner un exemple concret où le design a fait la différence ?
« Nous avions un défi, celui de créer un foyer encastrable avec une certaine prestance, mais de dimension très limitée. Un concept qu’on a développé en interne, mais qu’on a très vite relayé en collaborant avec Georges Vroonen. Il s’agissait de la création du Stûv 6 In, un insert destiné au marché britannique. Dans tous les produits Stûv, le design fait la différence. »
Le projet est-il à vos yeux toujours rentabilisé ?
« Tout projet présente un risque. Le risque est peut-être même un peu plus important quand on travaille avec un designer externe, au niveau des outils, des processus. Notre métier consiste à prendre des risques en permanence. Mais cela reste des risques qu’on peut maîtriser. »
Le design a-t-il une influence sur votre image de marque, votre communication ?
« Oui, bien sûr. Pour nous, le produit, la marque, la communication, le positionnement, tout ne fait qu’un. »
Pensez-vous recourir au design pour vos prochains projets ?
Forcément. Chez nous, le design fait partie de la culture d’entreprise. »