
Simple ambition esthétique ou moteur de créativité et d’innovation, ou encore vecteur de croissance : le design se répand dans le monde économique. La preuve avec une galerie de portraits éclairants sur la multitude de facettes déclinées au sein des entreprises. Une sélection effectuée en collaboration avec Wallonie Design. Aujourd’hui, rencontre avec Martin Bodson, responsable technico-commercial et marketing chez Tôlerie Delhez.
Quelle est votre activité ?
« Tôlerie Delhez est une entreprise familiale, créée par Nicolas Delhez en 1974 et dirigée aujourd’hui par ses fils Christophe et Stéphan, spécialisée dans la production de pièces en métal sur mesure. Nous travaillons autant la tôle que le tube. L’entreprise dispose d’un parc d’une trentaine de machines qui peuvent répondre à la fabrication de nombreuses pièces différentes. »
Quel est l’état d’esprit de l’entreprise qui vous amène à faire appel à des designers ?
« Chez Delhez, on adore ce qui est complexe, aller vers des horizons où nos concurrents ne vont pas, le plus loin sur le plan technologique. Nous achetons les meilleures machines et arrivons toujours à façonner l’outillage et à ajouter notre expertise pour obtenir le résultat désiré. Le fondateur de la société disait : ‘Nous devons faire ce que les autres ne font pas, ou alors le faire mieux.’ C’est la devise de la maison. Tous nos collaborateurs travaillent sur cette base. »
Dans quel cas recourez-vous à un designer externe ?
« Quand nos clients viennent avec des idées sans disposer de personnes en interne pour les concrétiser. Le designer Nicolas Gilissen vient apporter son expertise, d’autant qu’il a déjà travaillé chez nous et connaît notre parc machines par coeur. Il sait exactement comment dessiner une pièce en métal pour qu’elle soit la plus productive, techniquement faisable, et efficace. Notre secteur principal, c’est l’industrie. La production doit être la plus optimisée pour que la machine revienne le moins cher possible au client avec un résultat final optimal. Nicolas n’est pas le seul designer à qui nous faisons appel. On donne au client un contact proche de son entreprise. Il peut ainsi se rendre chez le designer et lui présenter son projet. »
Avez-vous rencontré des challenges au cours de ces collaborations ?
« Les designers, dont iol Strategic Design, avec qui nous avons travaillé aussi, ont souvent beaucoup d’idées. Le gros challenge pour nous consiste à produire conformément à ce que le designer a imaginé, dans la mesure du possible, et à ce que le client souhaite, évidemment, pour atteindre un résultat optimal. Un partenariat à 100 %. On apporte notre expertise au niveau du travail du métal, et surtout la communication par rapport à nos process, fort complexes et poussés techniquement. C’est le gros challenge, faire connaître notre parc machines et en développer toutes les possibilités. »
Comment procédez-vous quand le client a son bureau d’étude en interne ?
« Dans ce cas, on fait du co-développement. Le client vient avec les plans qu’il a imaginés. Nous lui expliquons ce qui fonctionne, ou pas, en fonction de la quantité de pièces unitaires, de petites ou de grandes séries. Et on automatise un maximum. Le gros avantage pour le client est d’avoir un plan et, nous, un parc machines tellement complémentaires que plusieurs moyens sont possibles pour atteindre le résultat. Notre devoir est toujours de prendre le chemin le plus court pour un résultat de la meilleure qualité. »
Quand le client vient avec un plan, avez-vous quand même parfois recours à un designer externe ?
« Oui, car nous ne travaillons pas tant que nous n’avons pas un plan clair. Dans certains cas, il est indispensable d’avoir un designer pour simplifier la réalisation et aussi pour que le dossier du projet soit propre. C’est avec ces plans que nos clients pourront recevoir un produit qui tient la route. »
Pensez-vous encore recourir au design pour vos prochains projets ?
« Oui, car pour les clients qui n’ont pas de bureau d’études en interne, les designers sont indispensables. »