
En 1992, Serge Bassem et Pierre Crockaert fondent ensemble ACT’L (automatisation industrielle ; bureau d’étude en électronique industrielle), puis BiiON ; ensuite, en 2000, avec eWON, les deux associés, précurseurs en ce domaine, mettent la technologie internet, de façon sécurisée, au service de la technologie industrielle. Grâce aux solutions de l’entreprise, les machines sont ainsi étroitement « surveillées » et livrent des informations permettant de réduire les interventions et déplacements des techniciens…
Tous les jours, pour se rendre dans ses bureaux de Nivelles, Serge Bassem passe devant une ferme du 19è siècle utilisée par la commune de Braine-l’Alleud pour le service des Travaux. Cette dernière, lorsqu’elle regroupe, au parc de l’Alliance, l’ensemble de ses services décide alors de s’en défaire.
“Je cherchais un projet porteur de sens et différent de ce que j’avais pu faire avant”
Aventure entrepreneuriale familiale à rebondissements…
L’ingénieur civil, en visitant les lieux, tombe sous leur charme et fait l’acquisition, en vente publique, de la « Ferme Bonair » qui lui inspire un projet bien éloigné du domaine d’activité où il a évolué de longues années. « L’électronique, l’informatique, les technologies de communication : j’avais l’impression d’avoir réussi le challenge,glisse-t-il. « Je voulais autre chose ! »
La ferme lui ouvre les portes d’une nouvelle aventure entrepreneuriale, « plus concrète » ; il va d’ailleurs en coordonner les chantiers de travaux qui s’étendront sur plusieurs années, mettant énergiquement la main à la pâte…
L’idée de départ de cet éternel enthousiaste évolue : alors qu’il imaginait faire de la ferme un grand incubateur de start-up, un gros centre de coworking, il est freiné dans son élan : « J’aurais dû percer trop d’ouvertures dans les granges, ajouter trop de fenêtres ; cela aurait fait exploser le budget et ça aurait aussi dénaturé l’endroit… A partir de là, la réflexion a été : que faire des pièces sombres ? »
L’entrepreneur décide alors de réserver ces parties peu ou pas lumineuses à un restaurant et un théâtre.
Les vendredis et samedis, les parties restaurant et théâtre ouvrent leurs portes, en soirée. Les autres jours de la semaine, les espaces de la Ferme sont réservés à l’offre corporate…
Le corps de logis se prêtant mieux à des bureaux, il y aménage néanmoins une trentaine de places de coworking. Enfin, des salles de séminaires et une partie hôtel (pour 14 personnes) en cours de finalisation viennent compléter l’ensemble qui sera aussi doté, à terme, d’une grande salle pour l’organisation de teambuildings.
Rien ne se perd, tout se transforme…
Aujourd’hui, la Ferme Bonair, restaurée avec goût et une touche de modernité n’étouffant pas son âme est donc devenue un endroit de rassemblements professionnels, privés et culturels. Au sein de ce lieu inclassable, s’épanouit Olivier Dewolfs, artiste créateur qui a installé, dans une aile du bâtiment, un atelier où il travaille le métal et le bois dans un style industriel.
Spécialisé dans l’upcycling, il récupère les matériaux d’objets usagés, les soumet à son imagination débordante et réalise des œuvres superbes et inédites.
Il a ainsi reconverti en tables des tourets ou des tubes de chauffage ou dressé une insolite girafe de métal dans l’une des salles de réunion.
160 panneaux solaires, 9 citernes d’eau de pluie, l’upcycling pour la déco ou… les urinoirs sans eau… La Ferme Bonair, entreprise familiale, joue vraiment la carte de la durabilité …
Les chutes des travaux de la ferme ont été au maximum exploitées pour la décoration des lieux, une démarche d’économie circulaire à laquelle a immédiatement souscrit Ariane Lambrigts.
« Mon épouse, qui était magistrate, s’est reconvertie en décoratrice d’intérieur pour la ferme. C’est elle qui a pensé toute la décoration, originale, unique et est parvenue à éviter le côté « brocante » avec la concentration de tous ces objets, harmonieusement répartis, qui sont souvent passés par les doigts d’or d’Olivier », explique fièrement l’entrepreneur.
L’aventure de la ferme a en effet connu bien des rebondissements, outre ceux qui relevaient de son affectation, puisqu’elle est devenue une véritable entreprise familiale !
Aujourd’hui, Oscar, ingénieur de gestion fraichement diplômé de l’UCLouvain et sa sœur Chloé ont souhaité, « sans aucune pression parentale », tient à préciser Serge Bassem, s’investir pleinement pour faire vivre les lieux.
Oscar prend en charge réservations, marketing, communication,… tandis que Chloé assure la partie « horeca » et développe la carte dans l’esprit « bouillon », des plats pleins de saveurs, et réconfortants où le végétal occupera une belle place.
« On apprend chaque jour, tous ensemble, mais je vais bientôt céder toute la place à mes enfants », indique l’ingénieur civil. « Il faut que cela devienne vraiment pleinement leur propre projet, auquel ils apporteront la créativité propre à leur jeunesse », souhaite-t-il.
FERME BON AIR – Chaussée de Nivelles, 275 à 1420 Braine-l’Alleud – www.fermebonair.be – contact@fermebonair.be
Photo en Une : Serge Bassem, entouré de ses enfants, Oscar et Chloé