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Accord de libre-échange UE-Mercosur : une nécessité stratégique

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FEB, VOKA, AKT, BECI, AVED et Unizo jugent l’accord du Mercosur positif. (Illustration IA)

Dans un monde marqué par des tensions croissantes et par la politique tarifaire disruptive de Donald Trump, la FEB, VOKA, AKT, BECI, AVED et Unizo réitèrent leur soutien à l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur.

La conclusion de cet accord n’est pas seulement un point positif, mais marque une rupture claire avec la récente vague de protectionnisme, de droits de douane et de nouvelles barrières qui pèsent sur l’économie mondiale. Nous appelons donc les autorités compétentes de notre pays à adopter une attitude constructive et tournée vers l’avenir. Le libre-échange n’est pas un luxe, mais une nécessité économique. L’échec n’est pas une option.

L’UE est actuellement le deuxième partenaire commercial du Mercosur pour les marchandises. L’accord couvrirait un cinquième de l’économie mondiale et contribuerait à la croissance économique et à l’emploi, au bénéfice de 750 millions de personnes dans les deux régions. Il s’agit d’une occasion unique de conclure un accord avec une région naturellement protectionniste.

Droits de douanes

Sur le plan offensif, l’accord prévoit d’importantes réductions tarifaires et des réductions des barrières non tarifaires. Avec l’élimination des droits de douane sur 91 % des produits importés de l’UE, ces mesures stimuleront considérablement les échanges entre l’Union européenne, la Belgique et les pays du Mercosur. Les voitures (35 %), les produits chimiques (18 %), le chocolat (20 %) et les textiles (20 %) sont des exemples de produits actuellement soumis à des droits de douane élevés. L’élimination de ces droits de douane renforcera considérablement la position des entreprises européennes en matière d’exportation.

De plus, des effets indirects positifs sont également à prévoir. Une augmentation des exportations de pays comme l’Allemagne et la France vers le Mercosur bénéficiera également aux entreprises belges, car elles fournissent souvent des composants ou des produits semi-finis à ces pays voisins.

En outre, l’accord crée de nouvelles opportunités pour les entreprises belges. Il facilitera la participation des entreprises belges aux appels d’offres publics dans les pays du Mercosur, aux mêmes conditions que les entreprises locales. L’accès au marché du Mercosur sera également simplifié pour divers prestataires de services belges.

Matières premières

Par ailleurs, l’accord est également crucial pour les matières premières essentielles et leur approvisionnement au sein de l’UE pour la transition verte. Par exemple, des droits de douane moins élevés s’appliqueront à certaines matières premières, comme le lithium ou le graphite naturel, nécessaires à la fabrication des batteries.

Sur le plan défensif, l’accord prévoit des mesures de sauvegarde spécifiques pour protéger les secteurs potentiellement vulnérables. Ces mesures devront être activées si nécessaire (par exemple en cas d’augmentation massive et inattendue des importations). Les importations étrangères devront bien sûr continuer à se conformer aux normes et standards de l’UE pour avoir accès au marché unique de l’UE. Nous comptons sur l’UE pour continuer à suivre de près cette question.

L’importance du libre-échange dans un ordre mondial en mutation

Dans un monde de plus en plus marqué par les tensions géopolitiques, la fragmentation économique et la rivalité des superpuissances, la conclusion d’accords commerciaux stratégiques est cruciale pour le poids économique et géopolitique de l’Union européenne. Dans ce contexte, l’accord avec le Mercosur constitue un levier important pour la diversification des flux commerciaux (exportations et importations), d’autant plus que l’influence de la Chine en Amérique latine s’accroît, que la guerre en Ukraine se poursuit, que des sanctions contre la Russie sont en place et que la politique commerciale des États-Unis sous Donald Trump est disruptive.

Pour l’UE, il est essentiel de renforcer sa compétitivité et d’ancrer sa position dans les chaînes de valeur mondiales grâce à des accords de libre-échange fondés sur des règles. Un échec de l’accord avec le Mercosur ne compromettrait pas seulement ces objectifs stratégiques, mais augmenterait également le risque que le Mercosur se réoriente vers d’autres partenaires et mette ainsi l’UE et la Belgique à l’écart.

Dans ce contexte, il est essentiel que l’UE non seulement poursuive mais aussi renforce son agenda commercial, notamment par le biais de l’accord UE-Mercosur, mais également par des collaborations avec d’autres partenaires stratégiques.

L’exemple du Canada

Le récent examen de l’accord CETA entre l’UE et le Canada souligne l’importance de ces accords. Depuis son entrée en vigueur provisoire en 2017, le commerce bilatéral de biens et de services entre l’UE et le Canada a augmenté de 71 %, passant de 72,2 milliards EUR en 2016 à 123 milliards EUR en 2023.
En outre, les chaînes d’approvisionnement dans de nombreux secteurs ont été considérablement diversifiées, ce qui a particulièrement profité aux petites et moyennes entreprises en Belgique et dans l’ensemble de l’UE.
Ces résultats positifs montrent que les accords commerciaux ne stimulent pas seulement la croissance économique et l’emploi, mais qu’ils contribuent également à la résilience stratégique et à la stabilité géopolitique. C’est une preuve claire que la Commission européenne négocie efficacement : en maximisant les effets positifs et en minimisant les impacts négatifs potentiels.

La FEB, VOKA, AKT, BECI, AVED et Unizo jugent l’accord du Mercosur positif et soulignent la nécessité stratégique de le conclure dans un monde en mutation rapide. Maintenant que la Commission a soumis le texte final pour la conclusion de l’accord au Conseil, les fédérations d’employeurs – au nom de leurs membres – appellent toutes les autorités compétentes de notre pays à adopter une attitude constructive et tournée vers l’avenir à l’égard de l’accord UE-Mercosur, dans l’intérêt de l’économie belge et de sa compétitivité internationale. L’échec n’est pas une option.

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