Lasea est une entreprise active en ingénierie et expertise industrielle laser. Elle est spécialisée dans la fabrication de machines de micro-usinage extrêmement précises. Celles-ci sont principalement répandues dans les industries pharmaceutique, médicale, et horlogère. Depuis 6 ans, elle affiche une croissance supérieure à 30%. Alors qu’elle s’apprête à ouvrir une filiale en Suisse, elle a récemment augmenté ses moyens de plus de 10.000.000 d’€.
Pharmacie, automobile, médical, horlogerie, joaillerie, verrerie, LASEA est une PME dont la production a fait ses preuves dans de nombreux secteurs. Utilisées dans 27 pays, ses technologies en ont fait une référence dans le domaine du micro-usinage. Ses machines se démarquent par une précision encore inégalée, de 0,2 micromètres (250 fois plus fin qu’un cheveu.) Sur les six dernières années, la société a connu une croissance annuelle moyenne de 34%. Axel Kupisiewicz, fondateur et actuel dirigeant, entend bien emmener son entreprise plus loin encore.
18 ans d’histoire
LASEA a été fondée en 1999, dans un petit bâtiment non loin de l’actuel siège social. Après avoir travaillé pour le centre spatial de Liège, Axel Kupisiewicz a choisi la vie d’entrepreneur, fort d’un diplôme d’ingénieur civil et d’une licence en économie. L’idée était d’appliquer les technologies laser à des secteurs plus « terre à terre ». A l’époque, des structures d’aide aux entreprises telles que WSL ou Spinventure (Meusinvest) n’existent pas encore. Mais en dépit de son jeune âge (25 ans), Axel Kupisiewicz parvient à constituer un capital de départ avec le soutien de ses professeurs et amis. Dès la première année, l’entreprise dépose un brevet relatif au travail du verre. Deux ans plus tard, les premières machines sont fabriquées.
Le secteur verrier permet à la société d’engranger ses premières commandes. Des résultats positifs, motivant LASEA à décliner ses activités sur plusieurs terrains, comme l’alimentaire, l’automobile et le pharmaceutique. Mais en 2010, un fonds d’investissement français, Oraxys, rentre dans le capital. Celui-ci choisit de cibler deux secteurs en particulier, le luxe (horlogerie & joaillerie) et le médical, pour permettre une croissance plus rapide. Et croissance rapide il y a eu : la société a aujourd’hui multiplié par 5 son chiffre d’affaires, comme son effectif, qui va encore augmenter d’au moins 11 personnes prochainement. Elle a déjà ouvert deux filiales, une en France (2012) et une aux Etats-Unis (2016.) Une troisième verra le jour le 20 mars, en Suisse, assurant une proximité avec les horlogeries de luxe du pays qui constituent actuellement une part importante du marché de LASEA.
Un futur à la hauteur du présent
Cette filiale n’est pas le seul projet d’avenir de l’entreprise : malgré une extension de 1000 m² du bâtiment actuel, faite en 2015, LASEA se sent à l’étroit et va lancer la construction d’un nouveau bâtiment dans les prochains mois.
Parallèlement, dans le cadre de différents projets de recherche, comme le développement d’une nouvelle version du logiciel KYLA® ou le développement d’une machine destinée à créer des puces micro-fluidiques (lab-on-chip), la PME augmentera son budget de presque 10.000.000€, dont 6.215.000 en aides, pour les trois ans à venir : 8.860 000€ proviennent de la Région Wallonne (via Microlab et Microlas) et 1.100.000€ de l’Europe (via Hyperdias et Polaroll.) Le capital même de l’entreprise est en plein changement : le fonds d’investissement français a été racheté par les actionnaires historiques, alors que deux autres fonds, Epimède et la SRIW, deviennent investisseurs, augmentant le capital de 1 .200.000€. La SRIW a également réalisé un prêt subordonné, à l’instar de Meusinvest, pour un total de 1.320.000€. Les banques de LASEA (BNB et Belfius) ont aussi augmenté sa capacité financière d’un million d’euros.
LASEA fait son arrivée dans le secteur de l’électronique, grâce notamment à LASEA Inc., la filiale américaine située à San Diego (Californie.) Elle leur a permis de se faire connaître dans la Silicon Valley, où leurs premières machines commencent à être installées.
Un succès mérité
Si LASEA affiche une telle progression, ce n’est pas grâce au hasard ou à la chance. Axel Kupisiewicz cite le personnel qualifié ainsi que la créativité et l’innovation de ses collaborateurs comme des facteurs importants de la réussite de sa société. Il évoque également la fiabilité de ses machines, qui ne requièrent que peu d’entretien. La polyvalence semble être une qualité chère à la PME, ce qui lui permet de gérer presque toutes les étapes de production. Il n’y a que la partie optique, gérée par la filiale française, et certaines fabrications électriques et mécaniques, gérées par deux entreprises liégeoises (NEWELEC et DELHEZ), qui sont sous-traitées.
LASEA tient à être à la pointe dans la machinerie laser. Ses machines ont évolué pour être capables de découper, texturer, percer, graver… avec une précision inégalée sur le marché. Les déformations liées à la fonte des matériaux, (dues au passage à l’état liquide) ne concernent pas LASEA, qui profite de la puissance des lasers femtosecondes pour directement passer de l’état solide à l’état gazeux.
Plus récemment, l’entreprise a déposé un brevet concernant LS Precess, un module capable de découper les matériaux sans conicité. Autrement dit, les flancs de la coupe sont droits. Selon Axel Kupisiewicz, il s’agit du brevet le plus prometteur de LASEA.
L’entreprise liégeoise fournit des machines convenant à toutes sortes d’applications. En Australie, elles permettent de créer des implants cochléens, aux Etats-Unis, des implants intraoculaires ou des pièces électroniques, en Suisse, des pièces horlogères. On parle même de « bio-mimétisme », des structures un million de fois plus petites qu’un millimètre copiant les propriétés de la nature comme le chatoiement des ailes d’un papillon, ou la capacité des feuilles de lotus à repousser l’eau. Ces nouvelles applications permettraient la création de nouveaux dispositifs, ou de nouvelles propriétés, comme une soudure hybride métal-plastique (breveté.) Tous ses progrès ne s’accompliront pas sans difficultés, les challenges techniques auxquels LASEA sera confrontée seront de taille. Une nécessité pour progresser.