Qui sont les « EFC » ? Des « entreprises à forte croissance ». Sont considérées comme telles celles qui comptent un minimum de 10 employés et connaissent une croissance annuelle moyenne de leur valeur ajoutée ou de leur effectif de plus de 20% sur une période de 3 ans. En Wallonie, elles sont rares à poursuivre au-delà de ce cap, avec une telle ardeur. Entre 2007 et 2012, trois se sont détachées du groupe, représentant des secteurs bien distincts : Clixxs (titres services), Diagenode (biotechnologies) et FACT GROUP, dans le domaine de la sécurité. En ce 31 août 2017, c’est d’ailleurs dans les locaux de cette dernière, située à Wavre que s’est déroulée la conférence de presse de l’UWE relative à une étude sur ces fameuses « EFC ». Cette dernière entendait identifier leurs caractéristiques, les repérer et se pencher sur la question de l’aide à leur apporter pour réaliser leur potentiel…
Difficiles à repérer
Quelques constats en sont ressortis : les championnes ne sont pas toujours si « jeunes », affichant souvent plus d’une décennie d’existence. Elles sont loin de n’être présentes que dans le secteur technologique et les PME n’y sont pas spécialement plus représentées que dans l’ensemble du tissu économique wallon.
« La liste des déterminants de la croissance des entreprises est longue, mais la capacité explicative de ces derniers est très limitée », insistait Didier Paquot, Directeur Département des affaires éconmiques, R&D, européennes. Il est donc vain de généraliser.
Et la croissance des « EFC » étant de surcroit brève et fragile, l’exercice à mener pour les repérer est d’autant plus malaisé.
Une analyse de critères plus « psychologiques » porterait à démontrer que la personnalité de l’entrepreneur jouerait un rôle déterminant. Le profil de ceux qui atteindraient de telles performances serait celui d’hommes/femmes aux « capacités cognitives différentes », davantage tournés vers les opportunités, plutôt que freinés par les risques, avec une motivation à croitre et des attentes de croissance élevées.
Yves Bastin, adepte du PPPP
A la tête de FACT GROUP, Yves Bastin illustra cette hypothèse, en retraçant sa propre expérience, celle d’un fils d’agriculteur qui a rapidement appris la valeur du travail, celle d’un autodidacte, mû par une farouche volonté de réussite. Homme de terrain, obsédé par la qualité, il occupe une bonne partie de ses journées à prendre le pouls au sein de ses équipes et à rencontrer ses clients : « Je ne cesse de mettre en place des outils de performance, de mesurer leur satisfaction ! ». En une dizaine d’années d’existence, le groupe a vu non nombre de collaborateurs exploser. Leader wallon, FACT GROUP a débuté avec FACT Security (gardiennage), en 2001, puis Fact Training (formation security, safety,…), Fact Services (services complémentaires comme stewards, hôtesses, chauffeurs VIP) et Fact Security Luxembourg. Une réussite reposant sur un patron accessible, adepte du « PPPP » (pensée positive personnelle et permanente) !
Les recommandations de l’UWE
Comment soutenir des entreprises comme la sienne ? L’UWE épingla les endroits où le bât blessait encore, comme l’un des facteurs les plus handicapants pour la compétitivité de nos entreprises : la difficulté de trouver du personnel bien formé et conclut alors son intervention par l’énumération de ses recommandations :
– le Gouvernement wallon doit veiller à rendre encore plus motivant le cadre administratif et fiscal régional.
– Les différentes initiatives locales doivent être mieux coordonnées, synchronisées, en tenant compte de l’arrivée du programme « Scale Up » (ndlr : programme de soutien des entreprises à potentiel de croissance prévu cependant avant le changement de gouvernement…)
– La nécesssité d’avoir des conseillers très professionnels pour accompagner les entreprises dans le programme « Scale Up »
– Des monitorings et évaluations de programmes spécifiques…