>BattleKart, karting électrique avec réalité augmentée : un concept wallon, unique au monde.
>Un jeu vidéo grandeur nature, né de l’inventivité du jeune ingénieur mouscronnois Sébastien Millecam.
>Conçu et développé 100% en interne, ce loisir innovant cartonne et va désormais s’internationaliser.
A. Valée – copyright : E. H. (Reporters)
Depuis septembre 2010, il lui a consacré toute son énergie, ses temps libres, ses nuits blanches et a entouré sa croissance d’une attention quasi paternelle. BattleKart, c’est le bébé de Sébastien Millecam (30 ans), qui administre l’une des activités de loisir les plus prometteuses de Wallonie. A force de persévérance et d’amélioration continue, le jeune Mouscronnois a fait du concept un prototype et du prototype une attraction qui cartonne depuis son ouverture à Dottignies, en juillet 2015.
BattleKart, c’est du karting électrique où la réalité augmentée apporte son lot de fun à une « simple » course. Unique au monde, le principe est innovant, transparent et ultra-efficace : dans une semi-obscurité, vous pilotez des karts électriques sur des circuits projetés au sol grâce à des vidéoprojecteurs placés au plafond. Vous glanez des bonus également projetés au sol, attaquez vos concurrents à coups de missiles, de flaques d’huile… Vous êtes touché par un projectile (virtuel) adressé par un adversaire ou roulez sur une flaque ou les bas-côtés de la piste ? La sanction est immédiate : le kart est freiné par le système de gestion du jeu, qui connaît votre position en temps réel.
Rigoureux, perfectionniste et jusqu’au-boutiste, Sébastien Millecam se remémore la genèse de BattleKart. « L’idée est née dans le train, un dimanche soir au retour vers mon kot. J’ai convaincu mes profs de choisir ce sujet pour les différents projets : Marketing, Umons Entrepreneurs, travail de fin d’études… J’ai fabriqué deux voitures téléguidées pilotées par des tablettes tactiles qui roulaient dans un environnement BattleKart. Tout devait être créé de 0 : design et construction des voitures, programme du microcontrôleur embarqué, des tablettes, du vidéoprojecteur, système de localisation et le programme central… »
En juillet 2013, il fait évoluer un prototype grandeur nature au Lotto Mons Expo. Objectif : lever 750.000 euros … Un an plus tard, les financements étaient bouclés, le site (Dottignies) choisi et l’aventure démarrait. Depuis, BattleKart a accueilli plus de 100.000 joueurs et emploie 13 équivalents temps plein. « Ce qui me motive constamment, c’est la satisfaction et les sourires des clients ! »
COUP DE GENIE
« Je pense que le coup de génie a été d’imaginer utiliser un karting pour vendre de l’émotion, pas de la compétition et de transposer les codes d’un jeu vidéo en grandeur nature, grâce à la réalité augmentée. Tout le reste, c’est de la technique » résume humblement Sébastien Millecam. De la technique et beaucoup d’inventivité. « Depuis la création, nous avons toujours détourné du matériel grand public de ses usages initiaux. La contrainte économique était tellement forte qu’elle en devenait une opportunité. A force de recherches et de ruse, on a réalisé des économies d’échelle non négligeables, ce qui a permis le développement du concept et du complexe jusqu’ici avec des fonds somme toute assez limités en regard des résultats. »
Les logiciels (modes de jeu, gestion de la projection et de la localisation, scores, ERP…) et le matériel électronique (embarqué sur le kart, installé dans le complexe) ont été entièrement développés en interne ! « Le cœur du jeu est protégé par des brevets. Il y a un total de 52 vidéoprojecteurs, 24 par piste et 4 en zone d’embarquement. En fait, chacun projette une partie de la piste, sur une surface de 80 m², pour qu’ils couvrent les 2.000 m² de chaque piste. C’est un puzzle que le PC de projection reconstitue et les images se recouvrent avec un fondu pour rendre la jonction imperceptible. La localisation repose sur un jeu de 336 capteurs placés au plafond et d’émetteurs dans les karts qui communiquent en permanence : le système renvoie 270 fois par seconde la position de tous les karts, ce qui permet même à pleine vitesse de conserver une précision de l’ordre du centimètre. »
Aujourd’hui, quatre modes de jeux différents sont disponibles, un cinquième s’ajoutera sous peu et le software sera même ouvert aux développements tiers. Comme sur une console de jeux vidéo, BattleKart affiche d’ailleurs un horizon créatif infini pour les publics BtoC, mais aussi pour les entreprises qui viennent en nombre à Dottignies organiser leurs séances de team building…
COUP DE FORCE
« Dans notre plan financier, nous avions dès le départ imaginé le développement de franchises », note Sébastien Millecam. Répliquer un tel complexe est possible : cela a été réalisé en septembre 2017. A l’invitation de l’organisateur du Comptoir suisse, la plus grande foire commerciale de Lausanne, l’équipe y a recréé une piste BattleKart éphémère de 1.800 m2. « Nous avons déménagé et installé 3 tonnes de matériel et 3 km de câbles en 8 jours. La piste n’a pas désempli durant les 10 jours d’ouverture du salon ! L’opération avait été minutieusement préparée, mais ces acquis nous portent à croire qu’en 5 jours, nous pouvons monter une structure fonctionnelle. En plus de franchises permanentes, cela ouvre la porte de complexes temporaires, or beaucoup d’exploitants de halls d’exposition cherchent à rentabiliser des périodes creuses… »
COUP DE GUEULE
« La lourdeur administrative du parcours entrepreneurial, en Belgique, n’est pas un mythe. Je ne compte plus les complications, les semaines à tourner en rond d’administration en administration pour tenter de bénéficier de coups de pouce financiers qui pouvaient s’avérer décisifs. »
DU TAC AU TAC
- La qualité que vous préférez chez un homme
Sébastien Millecam : « La loyauté ».
- La qualité que vous préférez chez une femme
S.M. : « La loyauté aussi ».
- Votre principal défaut
S.M. : « J’ai longtemps été mauvais perdant et égoïste. Aujourd’hui, alors que j’ai pas mal travaillé là-dessus, mon défaut vient plutôt du fait que je ne crève pas l’abcès assez vite lorsque se pose un problème, un conflit ».
- Votre rêve de bonheur
S.M. : « Que chacun sur terre puisse avoir l’assurance de vivre dans des conditions dignes jusqu’à la fin de ses jours : cela ouvre une liberté et une capacité d’oser, de risquer et d’innover. L’incertitude nous fait éviter l’essentiel et nous restreint dans un immobilisme peu créatif ».
- Ce que vous voudriez être
S.M. : « Un exemple, un modèle ».
- Le pays où vous désireriez vivre
S.M. : « La Belgique ».
- Vos héros dans la vie réelle
S.M. : « Est-ce que les héros d’aujourd’hui ne sont pas ceux qui éduquent correctement leurs enfants, contribuent positivement au fonctionnement de la société tout en limitant leur empreinte écologie » ?
- Votre domaine culturel préféré
S.M. : « Musique classique et électro ».
- Le don de la nature que vous aimeriez avoir
S.M. : « L’ubiquité ».
- La faute qui vous inspire le plus d’indulgence
S.M. : « Toute faute involontaire, l’intention ayant plus d’importance à mes yeux que l’acte en lui-même et ses conséquences ».
- Votre devise
S.M. : « L’Union fait la force, sans connotation politique aucune ».
BIO EXPRESS
Né à Mouscron le 7 mars 1989, Sébastien Millecam rêvait de devenir inventeur. Il suit son parcours primaire et secondaire à Rekkem, Mouscron puis Tournai, avant d’intégrer la Faculté polytechnique de Mons en 2007. En 2010, il propose une première fois son idée folle au concours ING Start Academy. En 2012, il présente l’embryon de projet de BattleKart et décroche un 19/20 pour son travail de fin d’études et son diplôme d’ingénieur civil en informatique et gestion/management. Fan de sports extrêmes (kite-surf, ski, mountain-board…) et gardien de but à ses heures, Sébastien a un peu joué aux jeux vidéo.
BattleKart – Rue du Valemprez, 20A à 7711 Dottignies (Mouscron) – Tél : 056/94.06.02 – www.battlekart.be – info@battlekart.be