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André Bertin innove toutes voiles dehors, de l’aéronautique au spatial


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Cet ingénieur liégeois actif à Namur a fondé Coexpair, déjà leader mondial dans les technologies de fabrication composites en aéronautique. Sa R&D relocalise des activités en Europe.

Avec André Bertin, tout a toujours l’air simple. Et quand c’est compliqué, il prend le temps d’étudier et d’analyser avant d’apporter une solution. Ce Liégeois vivant à Namur dégage une sérénité et une ténacité à toutes épreuves. Il dispose aussi d’un solide bagage. A l’école primaire déjà, les maths constituaient un jeu d’enfant. « J’ai eu très tôt envie de devenir ingénieur » rappelle-t-il. Ce sera mission accomplie à l’université de Liège : ingénieur civil en électromécanique, avec une spécialisation en aéronautique. Ingénieur comme son père, ses frères, son épouse et sa fille ! Il complète sa formation avec un master en business et management à l’université du Limbourg.

Les maths, les sciences, l’informatique, le bricolage, il adore ! Mais sa passion est encore plus grande pour la voile et les matériaux composites. « Comme les débouchés dans le secteur de la voile sont limités, j’ai choisi l’aéronautique qui me permet de conjuguer mes deux passions. » CQFD ! « La voile est un sport réunissant des ingrédients comme la technique, la stratégie, la réflexion, la sécurité, l’adrénaline ou encore la nature,… » Soit autant d’éléments qui nourrissent le parcours d’André Bertin.

Sa carrière professionnelle débute en 1993 à l’Université de Liège, quand il cumule un poste de chercheur au labo des technologies aéronautiques et spatiales avec ses études en néerlandais. Cap ensuite sur la Sonaca à Gosselies où les missions et responsabilités se succèdent dans l’aéronautique et le spatial. Sa carrière est fortement liée à Embraer, l’avionneur brésilien, avec principalement une contribution à la construction d’un nouvel avion qui le conduira pendant de longs mois dans ce pays qu’il affectionne. Son parcours, c’est aussi une activité dans le spatial, en particulier dans les matériaux composites. Le jeune ingénieur plonge dans les défis technologiques avec succès : conception et fabrication d’un moule pour un capot de la fusée Ariane 5 en fibre de carbone et en résine, élaboration d’un modèle de calculs de la structure du satellite Spot 5, …
C’est ensuite la R&D de la Sonaca, qu’il structure et dirige, avec une idée en point de mire : développer une solution de bords d’attaque d’ailes en matériaux composites et non plus en acier. Cette option ne fait pas l’unanimité en interne et il doit se battre pour imposer ses vues. C’est ainsi que les Airbus 350 bénéficient de la technologie imaginée par André et son frère.
Si le plan Marshall et le pôle aéronautique dans lequel il s’implique provoque le véritable démarrage des activités composites à la Sonaca, le Liégeois ne se sent toutefois pas suffisamment encouragé dans cette révolution technologique en aéronautique.
Qu’à cela ne tienne ! Puisqu’il ne peut créer son usine avec procédés RTM (moulage par transfert de résine) dans le giron de la Sonaca, il lance son entreprise en partenariat avec les Américains de Radius Engineering avec qui il a déjà collaboré pour remporter le contrat Airbus. Quatorze années plus tard, Coexpair compte près de 30 ingénieurs sur les hauteurs de Namur.
André Bertin a réalisé un rêve : créer son entreprise dans les matériaux composites en aéronautique. « Il faut oser sortir de la zone de confort qu’offre un grand groupe. Nous sommes aujourd’hui leader mondial dans les technologies de fabrication composites aéronautique. Grâce à notre R&D, nous apportons des solutions technologiques et des équipements que nous déployons chez les plus grands acteurs du secteur (Airbus Group, Safran Aero Booster, Sonaca, Sabca, Asco, etc.). »
Coexpair a par exemple récemment démontré qu’il était possible de relocaliser des activités en Europe. « Le groupe Spirit a décroché un appel d’offres de Boeing grâce à l’aérofrein dont nous avons redéfini l’architecture et le mode de production, permettant la construction d’une usine en Ecosse pour une activité qui avait été délocalisée en Malaisie. Nous sommes donc encore plus compétitifs avec des technologies et un outillage wallon ! »

La conception et l’assemblage de moules, de moyens de manutention, de presses, de systèmes d’injection ou encore le développement du software et de l’automation font ainsi partie du quotidien de l’équipe namuroise.

Pendant la crise du coronavirus, l’entreprise a apporté sa contribution à notre société tout en maintenant ses activités classiques. André Bertin a ainsi pris des initiatives pour contrer les risques de manques de pièces de rechange dans les hôpitaux, notamment pour les respirateurs. Il a collaboré avec d’autres entreprises (Safran Aero Booster, Solvay,…)
C’est une autre facette de sa personnalité : André a été scout, il en a gardé les valeurs et beaucoup amis.

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