Wallonie

L’effet du coronavirus sur l’emploi dans l’horeca

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En juin, la moitié des travailleurs permanents de l’horeca étaient au chômage temporaire. Il s’agit encore d’un grand groupe, mais pour la première fois depuis des mois, on a bel et bien assisté à une baisse du nombre de chômeurs temporaires dans le secteur. En outre, le nombre d’emplois dans l’horeca a diminué de moitié en juin par rapport au mois de pointe de janvier de cette année (de 138,3 % d’emploi à seulement 71,5 %). Les cafés et les restaurants ont été nettement plus touchés que les hôtels et autres structures d’hébergement, avec respectivement 69,2 % et 97,2 % d’emploi. Les travailleurs flexi-jobs et les étudiants jobistes sont les plus grandes victimes de la crise liée au coronavirus. C’est ce qu’il ressort d’une analyse sectorielle menée par Acerta reposant sur les données réelles d’un échantillon représentatif de 10 000 travailleurs occupés auprès de plus de 2400 employeurs de l’horeca.

 L’horeca était un secteur en croissance, jusqu’au coronavirus. Si nous prenons janvier 2019 comme critère, l’emploi dans l’horeca avait augmenté de 32 % en février 2020, dernier mois avant le coronavirus. Cette croissance ne se manifestait pas sous la forme de flexi-jobs ou de jobs étudiants, dont la part est restée pratiquement identique : il s’agissait bel et bien de plus d’emplois fixes.

Mais à ce moment-là – en mars 2020 –, le coronavirus est survenu et l’horeca a dû fermer ses portes. L’emploi a baissé en conséquence. Non seulement la croissance d’une année entière a été annulée, mais en avril 2020, l’emploi a même chuté de 23 % par rapport au mois de référence de janvier 2019, pour atteindre 77,2 %. Par rapport au mois de pointe de janvier de cette année, l’emploi dans le secteur de l’horeca en juin – niveau le plus bas – a même presque diminué de moitié, passant de 138,3 % à 71,5 % (par rapport au mois de référence de janvier 2019), soit une baisse de 48,3%. Les cafés et les restaurants ont été plus touchés que les hôtels et autres structures d’hébergement : respectivement 69,2 % et 97,2 % d’emploi durant le mois de référence de janvier 2019.

Fini les flexi-jobs, les jobs étudiants réduits de moitié, 68 % du personnel permanent au chômage temporaire

La « couche flexible » du secteur de l’horeca, à savoir les flexi-jobs et les jobs étudiants, a été directement touchée par le confinement. Par rapport au mois de référence de janvier 2019, en avril 2020, les flexi-jobs sont passés d’une part de 22 % à 3,9 %, c’est-à-dire à une part négligeable. Les étudiants sont quant à eux passés de 31,8 % à 15,7 %, soit une baisse de moitié. En avril, 67,9 % des collaborateurs permanents ont été confrontés au chômage temporaire d’un jour ou plus.

La résilience du secteur de l’horeca sauve des emplois

Olivier Marcq, conseiller juridique au Centre de connaissances Acerta : « Ce n’est pas correct de mettre du personnel permanent au chômage temporaire et de garder entre-temps des travailleurs flexi-jobs ou des étudiants en service. Si un collaborateur permanent peut reprendre des tâches d’un contrat temporaire, c’est ce qui se passe en premier – d’où l’impact immédiat sur la couche flexible. Mais le fait que nous ne soyons pas passés à zéro pour cent de flexi-jobs et de jobs étudiants et à 100 % de chômage temporaire a surtout trait à la résilience du secteur, avec des activités horeca qui se sont poursuivies malgré la pandémie ou auxquelles des entreprises sont passées (pensez aux restaurants qui proposaient des menus à emporter). Le personnel de cuisine a donc bel et bien continué à travailler, de même que les coursiers. Il n’est pas rare que ces derniers soient des étudiants. »

Juin 2020 : le niveau d’emploi le plus bas, mais aussi un tournant pour le chômage temporaire

Le signal du mois de juin 2020 dernier est encore double : d’une part, l’emploi a chuté à son plus bas (71,5 % par rapport à janvier 2019) ; d’autre part, moins de travailleurs de l’horeca ont été mis au chômage temporaire qu’aux mois de mars, d’avril et de mai.
Olivier Marcq: « Si nous pouvons nous attendre à une reprise, nous devons d’abord le constater dans les chiffres du chômage temporaire. Ce n’est que lorsque ceux-ci auront baissé que nous verrons revenir dans l’horeca les travailleurs flexi-jobs et les étudiants. Le taux de chômage temporaire est déjà bel et bien plus bas en juin : “seulement” 50,8 % des collaborateurs permanents de l’horeca y étaient encore confrontés. Le vent semble donc tourner progressivement. »

Travailleurs flexi-jobs : premiers partis, derniers entrés

Olivier Marcq: « On s’attend pour les mois à venir à une poursuite de la baisse du chômage temporaire dans l’horeca. Les mois d’été sont en effet des mois de pointe classiques pour le tourisme et pour l’horeca, et cet effet continuera à jouer même en ces temps de coronavirus. Nous verrons peut-être aussi des étudiants revenir en renfort. Ceux qui sont tombés en premier, à savoir les travailleurs flexi-jobs, reviendront probablement aussi en dernier. Ces collaborateurs flexibles ne voient pas la perte de leurs revenus complémentaires compensée. »

Pour rappel : dispense ONSS illimitée pour un 1er travailleur encore jusque fin 2020

Olivier Marcq: « Un autre élément frappant dans nos chiffres est le pic d’emploi en janvier. Il pourrait en partie s’expliquer par la prise de conscience que 2020 est la dernière année de la dispense ONSS illimitée pour un premier travailleur. Nous aimerions profiter de l’occasion pour le rappeler à l’horeca, pour qui elle pourrait être pertinente. L’avantage ONSS illimité expire en 2021 ; il reste six mois pour éventuellement encore en profiter. »

© Lulu Berlu

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Publication par communiqué de presse.
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