En complément des actions menées par la SOWACCESS, les Agents de Stimulation à la Transmission d’Entreprises sensibilisent de manière pro-active les entrepreneurs wallons aux différents aspects de la transmission de leur entreprise.
Ces conseillers ont un ancrage local, chacun d’entre eux étant rattaché à une province pour répondre au mieux aux besoins des chefs d’entreprise wallons :
- La province de Namur via Sara Garcia de la CCILVN (sg@ccilvn.be – 0474/64.06.00)
- Les provinces de Hainaut, Brabant wallon et Liège (sauf Communauté germanophone) via Arnaud Daxhelet, Audrey Routiaux et Danahé Thirion de l’UCM
- La province de Luxembourg via Benoît Lescrenier et Stéphanie Rignanese de la CCILB
- La Communauté germanophone via Valentin Speetjens de la WFG
La SOWACCESS les a interviewés dans le cadre de la Semaine de la Transmission en Wallonie.
Quel est votre rôle en tant qu’ASTE ?
Réponse de Sara Garcia : Notre mission est d’aller à la rencontre des dirigeants d’entreprises et de les préparer au mieux au processus de transmission autour duquel gravitent encore de nombreux tabous et idées reçues.
Dans ce cadre, nos actions visent principalement à les sensibiliser à l’importance de bien préparer leur projet de cession et à la nécessité de se faire accompagner par des conseillers experts.
Nous les informons également sur les subventions qui existent pour couvrir les frais de missions liés à une cession via les chèques-entreprises en transmission (www.cheques-entreprises.be).
A qui s’adresse votre service ?
Réponse de Sara Garcia : Il s’adresse à tous les entrepreneurs basés en Wallonie et qui souhaitent augmenter les chances de réussir cette étape de la vie de leur entreprise.
Tout dirigeant qui voudrait en toute confidentialité obtenir des informations sur le processus de transmission et ce quel que soit le motif de cession (fin de carrière, impératifs personnels, réorientation de carrière, …) peut s’adresser gratuitement à nous.
Les entrepreneurs ne doivent pas hésiter à nous contacter. Il n’est jamais trop tôt pour réfléchir à un projet de transmission.
En quoi votre ancrage régional est-il important ?
Réponse de Sara Garcia : Chaque conseiller a une bonne connaissance du tissu économique de sa région. C’est mon cas à titre personnel pour la province de Namur, étant namuroise avec une expérience professionnelle 17 ans au service des entreprises de cette région et ce rôle m’ayant été confié par la Chambre de Commerce. Je me présente comme le contact de proximité des dirigeants d’entreprise. Cela est également le cas de mes collègues via d’autres structures de terrain comme l’UCM ou la WFG.
Je suis à l’écoute des entrepreneurs de ma province et ils doivent savoir que je peux les rencontrer au sein de leur entreprise ou dans nos bureaux , toujours en respectant un de nos principes fondateurs : la confidentialité.
En quoi est-il utile de vous rencontrer alors que le projet de remettre son activité n’est pas prévu à court terme ?
Réponse d’Audrey et d’Arnaud : Une transmission dure en moyenne 5 ans. Il est donc important d’entamer les démarches et le processus de réflexion suffisamment tôt afin d’aborder sa transmission d’entreprise de manière sereine et efficace. Par ailleurs, une opportunité pourrait se présenter à tout moment. Il faut pouvoir être prêt lorsque cela arrive afin de maximiser les chances de succès.
D’après votre expérience, quel est l’élément que les entrepreneurs n’anticipent pas assez pour leur transmission ?
Réponse d’Audrey et d’Arnaud : La durée de préparation est souvent sous-estimée. Parmi les transmissions qui échouent, beaucoup sont dues à une précipitation dans le chef du dirigeant d’entreprise. N’ayant pas anticipé le temps que cela peut prendre de préparer son entreprise à être transmise, il n’a plus la patience, ni l’énergie pour faire les choses correctement. Ce manque de préparation peut être malheureusement fatal pour l’entreprise concernée.
Un deuxième aspect qui n’est pas souvent anticipé est le volet psychologique. Transmettre son entreprise signifie changer de vie et de statut social. Le chef d’entreprise qui ne l’a pas anticipé risque de passer par un moment difficile d’un point de vue émotionnel. Dans certains cas, le cédant peut mettre en péril lui-même la continuité de sa société via une transmission car il se rend compte assez tard dans le processus de vente qu’il n’est pas prêt à vivre ces changements.
En cas de transmission familiale, l’entrepreneur peutil se dire que cela sera ‘plus facile’ et qu’anticiper n’est pas aussi critique ?
Réponse d’Audrey et d’Arnaud : Il y a certes un gain de temps au niveau de l’étape de recherche puisque le repreneur est identifié d’emblée et la phase d’approche qui permet d’apprendre à connaitre l’autre n’est pas nécessaire. En revanche, le fait de transmettre en famille implique une facette émotionnelle beaucoup plus importante. Cela a souvent pour conséquence de rendre la phase de négociation beaucoup plus complexe car en plus des enjeux habituels, l’objectif sera de maintenir l’entente familiale. L’anticipation dans le cadre d’une transmission familiale est spécifique mais tout aussi importante que dans n’importe quel autre type de transmission.
Réponse de Benoît : Toujours au niveau familial, il arrive souvent que plusieurs enfants soient impliqués dans la reprise de l’entreprise. Si cela peut être positif, cela nécessite cependant de respecter certains équilibres et de bien fixer les règles dès le départ. Des outils comme la charte familiale ou encore le pacte d’actionnaires peuvent avoir toute leur utilité pour assurer la pérennité de l’entreprise et l’aider à passer les crises et tensions futures.
Quelles sont les questions que vous posent les plus souvent les vendeurs potentiels ? Pour ces questions, quels premiers éléments de réponse pouvezvous leur apporter ?
Réponse de Benoît : Lors de nos rencontres avec les cédants potentiels, ce sont souvent les mêmes sujets qui reviennent sur la table. En voici quelques-uns.
La première question, et c’est logique est souvent de savoir que vaut l’entreprise.
A cette question, la seule réponse que nous pouvons apporter lors du rendez-vous est qu’il est impossible de donner un chiffre de manière instantanée.
En-effet, avant d’effectuer les valorisations d’entreprises, les experts doivent tout d’abord analyser de manière approfondie les comptes annuels de l’entreprise, pour effectuer les différentes corrections nécessaires.
Pour deux entreprises avec des comptes annuels publiés similaires, on peut en-effet arriver à une valorisation d’entreprise très différentes.
Exemple : au niveau de la rentabilité, pour un même résultat net affiché, on peut parfois avoir des différences significatives au niveau des frais. Une entreprise peut avoir un gérant qu’elle paye de manière excessive, alors que l’autre peut avoir un gérant pensionné depuis quelques années et qui ne se rémunère plus.
L’idée lors du rendez-vous est donc principalement d’expliquer les méthodes, les éléments qui peuvent donner de la valeur à l’entreprise et d’insister sur le fait de se faire accompagner par des experts dont c’est le métier.
Selon les cas, il s’agira soit de comptables, de réviseurs ou encore de cabinets de cession acquisition.
Une autre question qui nous revient également souvent est liée au volet juridique et fiscal de la démarche pour le cédant.
Nous pouvons expliquer les grandes différences entre la vente de parts et la vente de fonds de commerce.
Pour l’analyse du volet juridique, nous pouvons via les chèques transmission rediriger vers des experts également (comptables et fiscalistes, avocats fiscalistes….)
Au niveau des transmissions familiales, on nous pose souvent des questions par rapport aux différents systèmes de donations.
Il existe plusieurs options pour les cédants, à savoir les donations enregistrées et les donations d’entreprises à taux gratuit si la transmission respecte certaines conditions. Chaque formule a ses avantages et ses inconvénients.
Pour ce qui est donations, nous insistons sur le fait que si cet acte important permettra de matérialiser le transferts des parts au niveau de la famille, il sera loin d’être le seul travail nécessaire. En effet, on néglige trop souvent la préparation du repreneur au niveau familial : Quid de ses compétences pour reprendre l’entreprise ? Sont-elles suffisantes ? Quid du soutien des membres du personnel par rapport au repreneur ? Quid de la vision et des valeurs du repreneur pour l’avenir?
Pour ce volet, suivant les questions abordées, nous pourrons relayer vers des avocats ou encore des fiscalistes.
Enfin et en dehors des points abordés ci-dessus, nous insistons aussi et surtout sur le fait que le repreneur achète en fonction des perspectives d’avenir de l’entreprise. En tant que cédant, il est donc important d’afficher de bons indicateurs financiers, mais également utile de bien connaître, les forces, faiblesses, opportunités et menaces de son entreprise afin de montrer qu’on reste à l’écoute des évolutions du marché.
Un bon outil pour se faire une idée des forces et des faiblesses de son entreprise est notamment le diagnostic transmission mis en place par la Sowaccess :
http://www.sowaccess.be/fr/articles/faire-le-test-transmission-d-entreprise
Existet-il une(des) spécificité(s) pour le marché de la transmission (ou les entrepreneurs) basés du côté germanophone ?
Réponse de Valentin : Il n’existe en tant que tel pas de différence fondamentale entre le marché de la transmission du côté germanophone et francophone.
Il convient néanmoins de noter que la culture d’entreprise y est quelque peu différente et une différence linguistique existe naturellement entre les 2 communautés.
Bien que présentant un tissu économique dense, la communauté germanophone reste composée d’une population relativement restreinte, ce qui complique la recherche de contreparties et d’experts agréés en langue allemande.
La situation géographique quant à elle, peut permettre à faciliter des volontés d’extensions d’activités vers le grand marché allemand…
Envie d’entrer en contact avec un conseiller près de chez vous ? Rendez-vous sur www.ast-e.be
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