L’Université de Liège, depuis 1976, est bénéficiaire de la donation que Georges Simenon lui a faite de ses archives littéraires, patrimoine exceptionnel que, selon les volontés de l’auteur, elle conserve et exploite à des fins de recherche scientifique. Fruit de cette donation, le Fonds Simenon était installé depuis 1981 au château de Colonster. Suite à l’accroissement continu de ses collections, le Fonds était cependant à l’étroit dans ce cadre bucolique, qui demandait aussi un certain rafraîchissement.
C’est ainsi que la décision a été prise de réinstaller le Fonds Simenon dans l’ancien Institut de Physiologie, place Delcour, dans ce quartier d’Outremeuse à Liège qui a vu grandir l’écrivain et dans lequel s’est formée sa sensibilité au monde. Le Fonds retrouve ainsi le cœur battant de la cité, cette pulsation de la ville que le romancier excellait à décrire et à faire sentir. Installé dans ces lieux, le Fonds Simenon se situera à proximité de la Faculté de Philosophie et Lettres de l’ULiège et de tous les équipements culturels de la ville. Il sera aussi plus facilement accessible aux chercheurs comme aux étudiants.
Cette politique d’accessibilité renforcée est d’ailleurs redoublée par une vaste campagne de numérisation des documents du Fonds, dont une partie sera progressivement rendue accessible à distance aux chercheurs, moyennant un système d’identification et d’accréditation. Ce chantier a reçu l’appui du Fonds David-Constant de la Fondation Roi Baudouin.
Plus largement, ce relogement du Fonds Simenon atteste de l’attention et de l’importance que l’Université de Liège accorde au patrimoine exceptionnel que représente la donation de Georges Simenon. Son objectif en ce domaine est triple : continuer d’accroître sa documentation ; stimuler les études sur Simenon ou l’inclusion de Simenon dans des objets d’études plus vastes ; apporter son soutien ou son concours à toute initiative visant à mieux faire connaître l’œuvre de Simenon auprès du grand public.
Vers un Festival Simenon à Liège
Liège, ville natale de Georges Simenon, est consciente de la chance et de l’opportunité que représente pour elle le fait de compter parmi ses ressortissants un écrivain d’un tel rayonnement mondial, et cherche depuis longtemps à concrétiser ce lien dans une manifestation marquante d’attachement et d’identification de la ville à l’écrivain.
Dépositaire de la donation de Georges Simenon, l’Université de Liège a acquis une expertise quant à la connaissance de l’œuvre, dont elle souhaite aujourd’hui faire bénéficier un public plus large.
John Simenon gère depuis 1995 le patrimoine littéraire et le droit moral de son père, et s’attache donc depuis longtemps à ce que se développent à travers le monde et, dans la droite ligne de la fidélité à sa ville natale affichée par son père, plus particulièrement à Liège, des initiatives ambitieuses pour faire vivre l’image de l’auteur auprès du public et approfondir et diffuser la connaissance de son œuvre.
C’est pourquoi John Simenon et l’Université de Liège ont passé un accord de principe visant à s’associer en vue d’étudier activement la faisabilité à Liège d’une manifestation d’envergure centrée sur Simenon et son œuvre. Cette manifestation pourrait prendre la forme d’un Festival Simenon, manifestation à la fois scientifique, culturelle et populaire visant à célébrer l’auteur au cœur de sa ville natale. Elle associera étroitement la ville au projet et elle ambitionne d’être récurrente. Sa première édition aurait lieu en 2023.
John Simenon a commenté : « J’ai été très impressionné par la qualité et le sérieux du travail de mise en valeur de l’œuvre de mon père et de conservation de ses archives effectué ces dernières années par l’ULiège et le Centre Simenon sous la houlette de Jean Winand, Benoît Denis et Laurent Demoulin, et c’est ce qui a motivé mon désir de leur proposer un tel projet.Notre travail s’appuiera sur un socle commun solide associant, d’une part, la connaissance approfondie d’une oeuvre exceptionnelle développée depuis des dizaines d’années par le Fonds Simenon et, d’autre part, mon expertise accumulée depuis plus de 25 ans, dans la gestion internationale de ce patrimoine. »
Copyright Michel Houet