L’Observatoire « Les Belges, leur épargne et les investissements durables » réalisé en septembre dernier par IPSOS pour CBC Banque & Assurance révèle plusieurs tendances remarquables en matière d’investissements durables, à l’heure où se clôture la COP26 de Glasgow. L’importance des investissements durables grandit significativement :
- 71% des Belges considèrent qu’investir durablement peut être le moteur d’un changement positif tant au niveau environnemental que sociétal et économique, contre 57% en 2019.
- Suite aux événements inédits des derniers mois (crise sanitaire, catastrophes environnementales), 1/3 des Belges (32%) envisagerait de se tourner (davantage) vers des investissements durables, une tendance plus prononcée chez les jeunes (37%) et chez les investisseurs (48%).
- A noter également l’intérêt d’1 Belge sur 3 pour une épargne-pension socialement responsable, un intérêt qui monte à plus d’1 Belge sur 2 âgés entre 18 et 34 ans.
- Le niveau d’information en la matière peut encore s’améliorer puisque seuls 16% des Belges s’estiment être assez bien voire très bien informés quant aux possibilités d’investir durablement.
- La définition d’un investissement durable est assez variable et l’environnement reste la question prioritaire pour les Belges. A la question de savoir ce qu’est un investissement durable, les Belges disent avant tout que ce dernier encourage la dimension environnementale (48%), ensuite la dimension sociale (39%) et enfin la dimension économique (22%). D’ailleurs, parmi les 17 objectifs durables des Nations Unies, les Belges attendent de leur banque qu’elle prenne en considération, prioritairement dans leur offre de produits, le réchauffement climatique (51%), une énergie propre à un coût abordable (46%) et une eau propre et accessible pour tous (43%).
Les investissements durables trouvent leur place aux yeux des Belges
L’Observatoire CBC révèle que les investissements durables ont le vent en poupe auprès des Belges. 71% d’entre eux considèrent en effet qu’investir durablement peut être le moteur d’un changement positif tant au niveau environnemental que sociétal et économique. En 2019, 57% partageaient cet avis. D’ailleurs, suite aux événements inédits des derniers mois (crise sanitaire, catastrophes environnementales), 1/3 des Belges (32%) envisagerait de se tourner (davantage) vers des investissements durables, une tendance plus prononcée chez les jeunes (37%) et chez les investisseurs (48%). A noter l’intérêt d’1 Belge sur 3 pour une épargne-pension socialement responsable, un intérêt qui monte à plus d’1 Belge sur 2 âgé entre 18 et 34 ans.
Et quand on leur pose la question de savoir quelles sont leurs principales motivations à souscrire des produits durables, le rendement arrive en première position (50%), suivi de leur volonté d’augmenter leur impact positif sur la société et l’environnement et ensuite leur volonté d’agir pour la qualité de vie des générations futures (38%).
Seuls 16% des Belges se disent assez bien à très bien informés quant aux possibilités d’investir durablement. Pour Marie Lambert, Professeur de Finance à HEC Liège, Ecole de gestion de l’ULiège, « Les universités, les distributeurs de produits financiers comme les banques et les conseillers en investissement ont un rôle à jouer dans l’éducation et la sensibilisation des investisseurs aux enjeux de durabilité et ce, afin d’assurer une allocation des capitaux vers des projets et des entreprises durables. Investir dans des entreprises durables dépasse largement la question du rendement. D’une part, il s’agit de prendre en compte les risques environnementaux, sociaux et liés à la gouvernance pouvant matériellement impacter la valeur des actifs financiers dans les décisions d’investissement. D’autre part, il s’agit également de mesurer les impacts de ces investissements sur la société. C’est le principe de double matérialité. Plusieurs labels, des systèmes de notation et de classement de produits financiers existent pour guider les investisseurs et il est indispensable de prendre le temps de savoir dans quel produit on investit. Un nom de produit qui semble « green » peut ne pas être réellement durable quand certains autres produits d’investissements qui ont une appellation plus commune peuvent promouvoir des critères de durabilité. »
L’environnement reste la question prioritaire pour les Belges
Quant à la question de savoir ce qu’est un investissement durable, les Belges disent avant tout que ce dernier encourage la dimension environnementale (48%), ensuite la dimension sociale (39%) et enfin la dimension économique (22%). D’ailleurs, parmi les 17 objectifs des Nations Unies, les Belges attendent de leur banque qu’elle prenne en considération prioritairement dans leur offre de produits le réchauffement climatique (51%), une énergie propre à un coût abordable (46%) et une eau propre et accessible pour tous (43%).
Pour Cédric Matte, Directeur Général du marché retail chez CBC, « Il est tout à fait compréhensible que la question environnementale soit au cœur de l’attention des Belges et des investisseurs, ne fût-ce qu’en fonction des récents événements. Selon notre Observatoire, 63% des Belges se tourneraient d’ailleurs prioritairement vers des investissements qui soutiennent le respect de l’environnement. La responsabilité des banques est donc très importante dans la mise en place d’une politique de durabilité tant économique que sociale et environnementale. Ces trois piliers comptent et ne sont pas dissociables. La banque doit en tenir compte tant dans les produits d’investissement qu’elle offre que dans sa politique d’octroi de crédits.»
Autres résultats de l’Observatoire : Les Belges manquent de stratégie pour leur épargne
Avec près de 300 milliards d’euros sur leur compte épargne, les Belges restent de grands épargnants, 72% des Belges mettant actuellement de l’argent de côté contre 67% en 2020. Suite à la crise Covid, 48% des Belges disent d’ailleurs ne pas avoir modifié leur comportement d’épargnant tandis que 32% affirment avoir épargné plus et surtout parmi les jeunes (45% des 25-34 ont épargné davantage).
Les épargnants sont légèrement moins nombreux par rapport à 2020 (-4%) à mettre plus de 200€ de côté par mois (41%), tandis qu’ils sont désormais 16% à mettre moins de 50€ de côté chaque mois (+8%), une tendance qui a doublé en un an (+8%) et qui s’élève à 39% chez les 18-24 ans.
Par ailleurs, près de 9 Belges sur 10 continuent de privilégier le compte d’épargne, sans se fixer d’horizon de temps pour la moitié d’entre eux (44%). Quant à la question des critères auxquels les Belges accordent de l’importance en plaçant leur argent, le rendement se place en tête du classement (70%), suivi par les risques encourus (57%) et les frais de gestion (39%). Enfin, près d’1 Belge sur 2 (44%) ne fixe pas d’horizon de temps à son épargne et ils sont 25% à lui donner un horizon de plus de 5 ans.
«Nous observons le comportement des Belges en matière d’épargne depuis 2015 et force est de constater que les Belges, toutes générations confondues, épargnent mais ils ne déterminent toujours pas le but de leur épargne. Et la crise a encore renforcé ce constat, probablement avec l’incertitude qu’elle engendre. L’absence de but précis pour cette épargne engendre un manque de stratégie de placement. De facto, le produit privilégié reste le compte d’épargne. Et ce constat est d’autant plus interpellant que les Belges cherchent avant tout du rendement pour leur argent. Or, chacun sait que dans ce contexte de taux bas et de hausse de l’inflation, laisser son argent sur son compte épargne revient à en perdre. Notre observatoire révèle enfin qu’un tiers des Belges se tourne aujourd’hui vers les investissements, ce qui représente une hausse de 7% par rapport à 2020, mais cela reste minoritaire.» conclut Cédric Matte, Directeur Général du marché retail chez CBC.
photo : C. Matte (CBC) et M. Lambert (HEC-Liège)