Wallonie

Le consommateur belge de plus en plus sensible à l’alimentation durable

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À la demande de Fevia, la fédération de l’industrie alimentaire belge, le bureau d’études de marché Why5 Research a examiné la façon dont les consommateurs belges perçoivent l’alimentation durable et leurs attentes à l’égard des entreprises alimentaires. Le prix et la qualité semblent toujours dominer notre comportement d’achat, mais 40 % des consommateurs belges tiennent également compte des considérations en matière de durabilité.

Fevia a utilisé les résultats de l’enquête menée auprès des consommateurs pour élaborer une nouvelle roadmap de développement durable pour l’industrie alimentaire belge, qu’elle lancera le 29 novembre. Le CEO Bart Buysse nous l’explique : « Chaque jour, nos entreprises alimentaires belges constatent que le goût et le prix sont des facteurs déterminants dans la décision d’achat des consommateurs. Toutefois, nous devons également oser regarder plus loin, notamment les attentes futures des consommateurs à notre égard. L’étude de Why5 Research montre clairement que les consommateurs belges sont plus sensibles au développement durable, ainsi qu’à des thèmes spécifiques tels que le bien-être animal ou l’alimentation locale. Voilà pourquoi nous intégrons ces idées dans notre plan afin de façonner un système alimentaire durable au cours des prochaines années. »

Différences majeures entre 3 types de consommateurs
L’étude sur le lien entre développement durable et alimentation auprès d’un groupe représentatif de plus de 1200 consommateurs belges a permis de dégager trois groupes :Fait marquant : pas moins de 40 %, soit le groupe le plus important, sont des écologistes convaincus (“convinced ecologists”). Pour eux, la qualité est le critère le plus important, suivi du prix et de l’impact sur leur santé. Néanmoins, ces consommateurs sont plus sensibles au développement durable lorsqu’ils achètent des produits alimentaires et des boissons. 38 % font partie du groupe intermédiaire (“sceptic strugglers”) qui reconnaissent l’importance du développement durable, qui pensent également pouvoir eux-mêmes exercer un impact mais qui font preuve de scepticisme à l’égard des fabricants. Ils regardent surtout le prix, mais ils accordent également de l’importance à la qualité et au goût.22 % sont des “non-believers” pour qui le développement durable n’a guère d’importance lorsqu’ils achètent des produits alimentaires et des boissons. Il s’agit donc du plus petit groupe, avec des consommateurs qui ne croient pas vraiment que leurs choix auront un impact réel. Leur principal critère lors de l’achat de produits alimentaires et de boissons est le prix et selon eux, le développement durable est surtout synonyme de prix plus élevé.

Un comportement d’achat en pleine mutation : 5 tendances marquantes
Ces groupes sont également en pleine évolution. 38 % indiquent qu’ils ont modifié leur comportement d’achat au cours de l’année écoulée. Parmi eux, 47 % de francophones contre seulement 31 % de néerlandophones. Et alors qu’à peine 6 % d’entre eux invoquent la crise du coronavirus, 25 % invoquent le défi climatique pour modifier leur alimentation.Par ailleurs, les consommateurs mentionnent que, l’année dernière :ils ont acheté plus souvent des fruits et légumes de saison (+35 %)ils ont opté plus souvent pour des aliments frais, peut-être en raison de la crise du coronavirus (+34 %)ils ont privilégié des produits avec moins d’emballages (+32 %) ou avec des emballages plus durables (+26 %)ils ont jeté moins de nourriture (-31 %)ils ont choisi plus consciemment des produits belges et locaux (+31 %)
37 % des Belges sont disposés à payer davantage pour une alimentation produite de façon durable
Les consommateurs considèrent le lien entre alimentation et développement durable à trois niveaux. Premièrement, tout ce qui est directement lié au produit proprement dit, comme son origine locale, son mode de production biologique ou le bien-être animal. Ces éléments sont les plus déterminants dans la perception du développement durable. Un deuxième niveau concerne l’emballage : bien que moins directement lié au produit, il revêt manifestement une importance croissante pour de nombreux consommateurs. Le troisième niveau concerne l’impact sur l’être humain et la planète : des facteurs tels qu’un prix équitable pour les agriculteurs, le mode de transport ou l’impact sur l’environnement dans le cadre de la production de produits alimentaires et de boissons. Ces facteurs sont moins décisifs, mais ne sont pas une réalité lointaine : la moitié des personnes interrogées associent spontanément le développement durable à ce type de facteurs.
 

Cependant, le développement durable n’est jamais la principale raison pour laquelle les consommateurs belges choisissent ou non certains produits alimentaires et boissons. La qualité, le goût et le prix restent d’une importance cruciale, mais le développement durable exerce un impact indirect… Les consommateurs associent souvent les produits qu’ils perçoivent comme intrinsèquement durables à une meilleure qualité et à un meilleur goût.

37 % des Belges se disent prêts à payer davantage pour des aliments produits de manière durable. Ici aussi, les différences entre les trois groupes sont évidentes : chez les non-believers et les sceptic strugglers, cette proportion reste limitée à respectivement 20 % et 23 % alors que pas moins de 59 % des convinced ecologists se disent prêts à payer davantage pour des aliments qu’ils perçoivent comme durables.

La majorité se méfie de l’innovation : un défi pour la durabilité

59 % préfèrent que leurs aliments soient aussi traditionnels et authentiques que possible. Une majorité d’entre eux disent se méfier de l’utilisation de la technologie dans le cadre de la production alimentaire, même lorsque des innovations contribuent à rendre les aliments plus durables, plus sûrs et plus abordables.

En outre, 6 consommateurs sur 10 estiment qu’il est difficile d’évaluer si des produits alimentaires sont vraiment produits de manière durable. Dans le groupe intermédiaire des sceptiques, il s’agit même de 9 consommateurs sur 10. Nous assistons donc à une demande de label indiquant le degré de durabilité d’un produit à condition que cette information soit correcte.

Quelles sont donc les attentes des consommateurs à l’égard de l’industrie alimentaire pour les années à venir ? La sécurité alimentaire (82 %), une alimentation abordable et équilibrée (82 %) et la réduction des pertes alimentaires (78 %) sont les plus souvent mentionnées. Toutefois, le bien-être animal (72 %), la réduction des emballages (75 %) et la production locale (72%) sont souvent cités également.

Lorsqu’on leur demande qui est le principal responsable de la durabilité des produits alimentaires et des boissons, les Belges évoquent essentiellement les entreprises alimentaires (22 %) et les agriculteurs (21 %), alors que seuls 5 % des consommateurs pensent qu’ils sont les premiers responsables.

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