Le télescope spatial James Webb (James Webb Space Telescope, JWST) est le prochain grand observatoire des sciences spatiales après Hubble, conçu pour répondre à des questions essentielles sur l’Univers et pour faire des découvertes révolutionnaires dans tous les domaines de l’astronomie. Le JWST verra plus loin dans nos origines : de la formation des étoiles et des planètes à la naissance des premières galaxies dans l’Univers primitif. Le JWST est un partenariat international entre la NASA, l’ESA et l’Agence Spatiale Canadienne.
La Belgique est concernée par cette mission. Deux des quatre instruments du télescope ont été testés et/ou en partie développés au Centre Spatial de Liège (ULiège), avec d’autres partenaires industriels belges. C’était il y a une bonne dizaine d’années déjà. Les compétences bien reconnues du CSL en matière de cryogénisation pour mener les essais et en matière de coatings (revêtements) en avaient fait une nouvelle fois un partenaire incontournable de l’ESA. Les chercheurs de l’ULiège attendent aussi avec impatience les premières données qui seront envoyées par le JWST une fois complètement déployé et opérationnel.
Dans un premier cycle d’observations concernant les exoplanètes, le système Trappist-1 découvert par Michaël Gillon, retiendra l’attention de nombreuses équipes scientifiques dans le monde, en ce compris bien sûr celle du Prix Francqui 2021 et de son équipe à l’ULiège. Une des questions ultimes de l’étude des exoplanètes est de déterminer la présence de vie ailleurs dans l’Univers, et, avec le projet PORTAL, l’astrobiologiste Emmanuelle Javaux s’intéresse aux biosignatures, sur Terre ou dans des conditions exoplanétaires.
Avec la puissance du JWST, les astrophysiciens, comme Dominique Sluse à l’ULiège, espèrent apporter des réponses à deux grands mystères : la vitesse d’expansion de l’Univers (la constante de Hubble-Lemaître) et la nature de cette matière sombre qui peuple 80% de notre Univers ! Quant à Olivier Absil, il tournera son regard vers les disques circumstellaires qui fournissent le « combustible » lors de la formation des étoiles avant de jouer ensuite un rôle, encore méconnu, sur les formations planétaires : le JWST devrait ainsi permettre d’affiner les théories sur la genèse des planètes, et notamment des exoplanètes géantes.